33C3 à Hambourg - J4/4 Conférences sur la sécurité informatique, le hardware et making, l’éthique, la politique, l’art et la culture, la vie privée, les sciences et l’espace

30.12.2016 - par Valérie Dagrain CC-BY-SA 4.0

Présentation : Depuis 1984, le CCC, Chaos Computer Club accueille chaque année des conférences dont les domaines se sont élargis de la sécurité informatique, hardware à making, des sciences, sur l’éthique, la société et la politique, l’art et la culture. Cette année fait apparaître plus de thèmes sur l’espace, les drones, la réalité virtuelle, les "smart cities" et les objets connectés ainsi que des questionnements sur le transhumanisme.
Chaque conférence présente un état de la situation ou l’avancement de projets en 2016, sur des problématiques et des propositions.
Cette année 2016 est la 33ème édition. Étant organisé par le CCC (C3), l’événement se nomme 33C3. Le congrès se déroule à Hambourg et est désormais désigné par CCH. Chaque année un thème marque l’année : pour 2016 le "topic" est "Works for me" et retrouvez ici le menu du site officiel. Je remercie le comité du CCC pour la visibilité significatives de femmes conférencières.

Le programme : le planning des 150 conférences sur les 4 jours. Les conférences sont en anglais (2/3) et certaines en allemand (1/3). Cette année 2016, 4 salles de conférences diffusent en parallèle et proposent du sous-titrage (CC) en allemand et français.
Suivre en temps réel les conférences de 2016.
Les archives des ressources media pour voir ou revoir toutes les vidéos des conférences 2016.

Écriture collaborative : nous avons organisé 4 jours de "Toulouse camp" pour relayer et invité des associations locales à venir suivre les conférences du 33C3. Je remercie rollniak, Sim1, testf, Sk & Bpk, nairwolf, metab, kujiu & G0f pour leur soutien.
Les échanges durant les conférences sur IRC (serveur freenode #toulibre, #laquadrature, #tetaneutral.net...) et remerciements aux conférenciers relayés vers ccc.de, #33C3 et @v_dagrain. Publication d’une synthèse en français chaque jour :

J4 - Des conférences du 30 décembre 2016

  • Les conséquences économiques de la censure sur Internet. Par Toni, doctorante passionnée sur les données, l’économie, la théorie des jeux et la Chine. La censure, c’est « le contrôle des informations et des idées qui circulent au sein d’une société ». La censure touche les gouvernements et les entreprises. Souvent étudié sous l’angle social, Toni expose ici l’impact de la censure sous l’angle économique : le coût de l’information, mécanisme de protectionnisme et dans différents pays (Corée, Chine...).
  • Les grands prêtres de l’ère numérique qui travaillent dans notre dos pour nous faire avouer et se repentir. Par C., chercheuse à l’Université de Columbia et Sciences Politique de Paris, experte du cas Snowden et de la surveillance numérique. Dans cette présentation, elle aborde comment une nouvelle forme de puritanisme apparait, tout comme des comportements ont été décrétés déviants (ex : masturbation) par la religion et coûteux selon les économistes, au 18ème siècle. Une époque où les prêtres voulaient tout savoir, jusqu’aux pensées les plus intérieures et où le pêcheur devait placer son esprit sous surveillance. Qu’en est-il de nos jours, sur le conformisme, la prévisibilité et les formes de surveillance numérique ?
  • Le génome - la frontière finale. Par Anna Müllner, biotechnologiste qui a fait son doctorat de recherche sur le cancer. Le constat : les maladies peuvent être diagnostiquées ou prédites par l’analyse du génome. Durant cette présentation, elle interroge la précision de ces prédictions et leur signification. Et plus important encore : ce qui arrive à nos données génétiques une fois qu’il a été décodé.
  • Le paradoxe transhumaniste. Décider sur des utopies technologiques dans un état libéral. Par X. Flory, théoricien en Sciences Politiques. Comment une société pluraliste peut choisir sur l’avenir technologique de l’humanité ? Comment un État libéral voué à la défense de la liberté individuelle peut-il intervenir sur le progrès technologique ? Voulons-nous vraiment laisser notre avenir technologique entre les mains des principaux chercheurs en matière d’IA - Google, Facebook et le DoD US ? Selon X.Flory, le système politique actuel ne permet pas de traiter les questions soulevées par le mouvement transhumaniste et sans une refonte majeure du libéralisme politique, le progrès technologique échappera à la surveillance démocratique.
  • Villes rebelles, vers un réseau mondial de voisinages et de villes rejetant la surveillance. Par Renata Avila, avocate spécialisée dans la propriété intellectuelle et la technologie. Elle a travaillé sur Wikileaks (J.Assange) et l’inventeur du Web, Tim Berners-Lee. Les villes changent : la police se privatise et les systèmes de surveillance se déploient. Bien plus que notre vie privée sacrifiée, nous déléguons notre sécurité contre une salle de contrôle fermée. Mais de Rome à Barcelone, de Madrid à Paris, des citoyens reprennent ces espaces. Est-ce un début vers la souveraineté numérique ? L’intervenante analyse les systèmes de surveillance qui se développent rapidement en Amérique latine et en Asie, plus rapidement que les cadres réglementaires et la protection de la vie privée & des données personnelles.
  • 50 technologies de surveillance les plus indésirables / 50 technologies de contre-surveillance les plus recherchées. Par A. Harvey, chercheur basé à Berlin. Du suivi géomagnétique pour les smartphones à la reconnaissance faciale pour le marketing par courrier électronique, de l’empreinte digitale aux algorithmes de vision par ordinateur qui utilisent nos vêtements comme métadonnées, cette conférence explore le paysage émergent d’une surveillance hyper-concurrentielle.
  • Comprendre la charte de Snooper. L’effort de Theresa May pour abolir la vie privée au Royaume-Uni, par H. Obelöer, étudiant en sciences sociales et politiques Européennes à l’UCL de Londres. La charte sur les pouvoirs d’investigation au Royaume-Uni est sur le point de devenir une loi. Ses dispositions, consistant à rechercher des enregistrements de connexion Internet sans mandat et à forcer les fournisseurs de services de communication à aider à l’interception et au déchiffrement des données, ont provoqué un tollé dans le monde occidental. Mais comment et pourquoi la politique britannique en est-elle arrivée là et comment agir ?
  • Surveillance des surveillants. À propos de la surveillance militaire de la communication RF et d’autres projets d’art et de technologie activistes. Par M. Reiche, artiste multimédia et chercheur indépendant à Berlin. Il montrera des liens entre l’art critique et le pouvoir réglementaire, la guerre, la surveillance, les déchets électroniques, l’autodéfense électronique et la réappropriation d’artefacts architecturaux et technologiques. Sa présentation articule : l’art technologique et ses liens avec la guerre électronique/physique et les relations de pouvoir ; l’exposition d’installations artistiques de contre-surveillance et conclut que l’on peut inverser le modèle de ville intelligente en une ville humaine via notre pouvoir local, contester l’espace de surveillance et reprendre ses droits fondamentaux.

Des présentations techniques, des projets scientifiques ou "Do It Yourself" (workshops, hackerspaces & fablabs) :

Les documents ressources :

Posté le 30 décembre 2016 par Valérie Dagrain

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