Sébastien Hache : un collégien sur quatre est inscrit à notre dispositif Labomep

L’association Sésamath vient de fêter ses dix ans. A cette occa­sion, Sébastien Hache, l’un de ses fon­da­teurs, dresse un bilan, et pré­sente les pers­pec­tives essen­tielles pour 2012.

Une interview de Sébastien Hache réalisée par
Sandra Ktourza et publiée par le magazine "nous bous ils"

et republiée su a-brest avec leur autorisation

L’asso­cia­tion Sésamath vient de fêter ses dix ans. Pouvez-vous en quelques mots nous retra­cer son his­toire et son évolution ?

L’association Sésamath a été créée offi­ciel­le­ment le 31 Octobre 2001. On retrouve l’his­to­riquecom­plet de l’association sur son site. On y voit dans une pre­mière phase (2001–2006) le nombre de pro­jets se mul­ti­plier dans des domaines connexes, en par­ti­cu­lier le déve­lop­pe­ment d’exercices inter­ac­tifs puis de manuels sco­laires col­lec­tifs. Des cen­taines de contri­bu­teurs fran­co­phones inventent une forme de tra­vail col­lec­tif à dis­tance en créant préa­la­ble­ment les outils néces­saires à leurs échanges.

Dans une seconde phase (2006–2011), les pro­jets tendent à se concen­trer autour de méta-projets cen­trés sur les uti­li­sa­teurs et les usages : le site LaboMEPper­met aux ensei­gnants de créer des séances d’exercices pour les élèves, en classe ou à la mai­son ; le site Mathenpoches’adresse direc­te­ment aux élèves et à leurs parents dans le cadre de l’accompagnement à la scolarité.

Parallèlement, Sésamath pro­gresse dans ses règles de fonc­tion­ne­ment (sta­tuts, charte) et exprime plus clai­re­ment sa phi­lo­so­phie (voir sa pro­fes­sion de foi ).

A ce jour, com­bien de conte­nus numé­riques gra­tuits proposez-vous aux ensei­gnants et aux élèves ? Et quelles nou­veau­tés allez-vous pro­po­ser pour 2012 ?

Durant ces 10 années, 2000 ani­ma­tions, 1600 exer­cices inter­ac­tifs, 1000 exer­cices cor­ri­gés par ani­ma­tion et plus de 3000 com­plé­ments numé­riques ont été créés, géné­rant 90 mil­lions de visites sur les dif­fé­rents sites de Sésamath.

En 2012, Sésamath sou­haite pro­duire de nou­veaux sup­ports papiers pour l’accompagnement à la sco­la­rité des élèves de col­lège : les cahiers Mathenpoche. Une par­tie de ce tra­vail est déjà télé­char­geable sur le site Mathenpoche.

Outre ce pro­jet, au niveau de vos manuels papier, quel est le bilan et quelles évolu­tions sont prévues ?

Depuis 2005, plus d’un mil­lion d’ouvrages papier (cahiers d’exercices, manuels sco­laires) sous licence libre ont été ven­dus par 3 éditeurs par­te­naires de Sésamath. La licence (CC-By-SA / Gnu-FDL) asso­ciée à ses ouvrages per­met à cha­cun de pou­voir télé­char­ger les sources (au for­mat ouvert ODT) et de les modi­fier, par exemple, pour les adap­ter aux élèves. Sésamath favo­rise ainsi la démarche pro­fes­sion­nelle des ensei­gnants de mathématiques.

Or cela n’a abso­lu­ment pas empê­ché la vente des manuels papiers asso­ciés, à des prix modé­rés (5,20 euros pour les cahiers de 120 pages et 11 euros pour les manuels). La preuve est donc faite dans la durée : on peut tout à fait conci­lier des licences ouvertes per­met­tant la per­son­na­li­sa­tion des conte­nus avec des modèles écono­miques pérennes.

Sésamath envi­sage d’étendre la créa­tion d’ouvrages libres au lycée et dans le pre­mier degré. Une nou­velle col­lec­tion pour le col­lège est égale­ment à l’étude.

Lors de votreinter­view pré­cé­dente accor­dée à notre site, vous nous disiez que "plus de 50% des pro­fes­seurs de maths uti­lisent Sésamath". Le suc­cès est-il, un an après, tou­jours au rendez-vous ?

L’utilisation des outils de Sésamath ne cesse de croître et de s’étendre. En par­ti­cu­lier, de nom­breux col­lègues fran­co­phones adaptent les conte­nus pro­duits en France pour un usage dans d’autres sys­tèmes sco­laires et créent à leur tour de nou­veaux conte­nus tout à fait adap­tables pour la France. La créa­tion d’une asso­cia­tion Sésamath en Suisse s’inscrit dans ce contexte. C’est aussi l’occasion d’un très enri­chis­sant échange hori­zon­tal entre ensei­gnants de dif­fé­rents pays.

Quel a été votre pro­jet phare en 2011, et quel sera celui de 2012 ?

Le pro­jet Labomepa été le pro­jet phare de 2011 et le res­tera pour 2012. La plu­part des études sur l’utilisation actuelle des manuels numé­riques montrent que ces outils sont mis en oeuvre pour une péda­go­gie fron­tale : on recense actuel­le­ment très peu d’outils des­ti­nés à une uti­li­sa­tion directe par l’élève en classe ou à la mai­son. L’application LaboMEP fait excep­tion à la règle. Plus d’un mil­lion d’élèves (1 col­lé­gien sur 4 en France) ont été ins­crits par leurs ensei­gnants. Cet outil per­met de créer faci­le­ment des séances de tra­vail poten­tiel­le­ment dif­fé­rentes pour chaque élève. Il se révèle donc être un excellent auxi­liaire du pro­fes­seur pour indi­vi­dua­li­ser sa pédagogie.

Dans LaboMEP, indi­vi­dua­li­sa­tion ne rime pas avec exclu­sion puisque l’application est gra­tui­te­ment acces­sible par tous les ensei­gnants. Plusieurs aca­dé­mies par­ti­cipent aux coûts engen­drés par LaboMEP, en par­ti­cu­lier pour son inté­gra­tion dans les Espaces Numériques de Travail.

Sandra Ktourza

Posté le 17 janvier 2012

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