Sommaire

Guide N°5 "Technologies en campagne : l’accès public aux TIC en milieu rural"

Sous la direction de Pierre Carrolaggi et Jérôme Combaz

Dans la collection des Guides Creatif, réalisée en collaboration avec la Caisse des Dépôts et Consignations voici le Guide n° 5 Technologies en campagne : l’accès public aux TIC en milieu rural.

Comme pour les précédents guides et fiches, ce guide sera progressivement mis en ligne sur le site et diffusé sur les réseaux adhérents à Créatif.

Les textes sont publiés en licence creative commons by sa qui en permet une réutilisation (sites web, réseaux d’animateurs ..).

Ces guides sont généralement diffusés gratuitement aux animateurs par les réseaux de l’accès public adhérents à Créatif.

Ils sont aussi disponibles

en brochure auprès de l’association (4 € pour les membres, 5 € pour les autres, commande minimale 50 à Landais at artesi-idf.com).

Pourquoi partager les expériences rurales ?

Pierre Carrolaggi, CRI-Greta du Velay

Si les disparités d’accès au réseau ne sont plus aussi contrastées qu’il y a quelques années, les disparités d’usage restent, elles, très marquées. Ainsi par exemple, si en 2007 33 % des ruraux se connectaient au moins une fois par jour, c’était le cas de 47 % des habitants des communes de plus de 100 000 habitants et de 50 % des parisiens. Les achats en ligne n’ont augmenté que de 1% entre 2005 et 2006 dans les communes de moins de 2000 habitants contre 12 % pour Paris et son agglomération [1]. D’autres exemples confirmeraient cette différence et montreraient même que pour certains usages, le différentiel entre les zones urbaines ou péri-urbaines et rurales s’accroît.

Si le milieu rural, par ses caractéristiques historiques et géographiques, peut freiner la diffusion des technologies, ce serait plutôt le cumul de quelques facteurs socio-économiques qui joue un rôle déterminant : les ruraux sont plus âgés, leur accès à la formation est plus difficile et leurs revenus moyens sont plus faibles qu’en milieu urbain. Il y a moins de modèles identificateurs et ils sont plus éloignés, mais surtout il y a moins d’accompagnement et celui-ci est rendu plus difficile. Pourquoi s’équiper quand on n’imagine pas ce que l’on peut faire ? Certains habitants sont particulièrement difficiles à atteindre parce qu’ils n’ont pas d’activité professionnelle ou parce que celle-ci n’induit pas de mobilité et peu d’échanges avec l’extérieur. Parfois les moyens de transport, individuels ou collectifs, sont inexistants ou inadaptés. C’est d’abord vrai pour les femmes et les jeunes, qui ne trouvent pas d’emploi, mais aussi pour les hommes et surtout les plus âgés.

Paradoxalement donc, tandis que les technologies pourraient aider à améliorer les conditions de vie, à maintenir et stimuler le développement des activités en milieu rural, elles sont encore parfois moins accessibles et surtout moins utilisées.

Pour accéder au réseau dans des territoires isolés et de faible densité, les habitants ont dû s’organiser, imaginer et défendre des solutions innovantes. En même temps et en complément, ces dynamiques locales construisent des usages innovants qui à leur tour peuvent générer du développement local.

Ce guide montre comment les personnes isolées peuvent tirer bénéfice des technologies, ensemble. Il souligne le rôle de l’accès accompagné et des démarches collectives pour développer des usages qui génèrent des effets secondaires positifs pour les communes : stimuler les échanges, séduire les publics jeunes, attirer de nouveaux habitants et réaliser d’autres activités. Ces initiatives innovantes peuvent être reproduites, transférées ou suggérer de nouvelles idées aux habitants des territoires ruraux.

Sommaire

  • Accéder aux technologies : la fracture d’accès n’est pas aussi tranchée que par le passé mais il reste des écarts entre les zones bien servies et celles où un débit raisonnable n’est pas disponible. En outre, l’histoire des accès et les mobilisations locales qui ont été nécessaires pour amener l’internet ont pu marquer certains territoires et créer des dynamiques citoyennes locales qui perdurent.
  • Se former pour vivre en milieu rural : être initié aux TIC est une étape nécessaire pour être capable de les utiliser pour se former de manière informelle en accédant à des sources d’information et à des réseaux mais aussi pour participer à des dispositifs formels de formation à distance.
  • Les caractères de la ruralité : nous n’avons pas voulu donner de définition de la ruralité. Aucune n’est complètement satisfaisante et l’on tend à parler de ruralités pour en souligner la diversité des conditions d’existence. L’espace rural peut être opposé à l’espace urbain, il peut aussi être caractérisé par sa densité de population, ses activités, traditionnellement à dominante agricole ou par l’importance de la notion de paysage. Mais l’espace rural est peut-être davantage associé aux représentations que peut en avoir sa population, notamment en relation avec l’offre des services qu’elle y trouve.
  • Faciliter l’accès aux services publics : les TIC sont un moyen de continuer à proposer certains services aux personnes habitant loin des centres urbains. Elles permettraient de gommer la distance entre fournisseurs de services et usagers. Les TIC peuvent être un moteur d’innovation pour la mise en place de nouvelles relations entre les administrations (au sens large) et les citoyens.
  • Connaître et faire connaître son territoire grâce aux TIC : les TIC offrent de nouvelles possibilités pour mettre en valeur un territoire et la culture de ses habitants, pour le faire connaître à l’extérieur mais aussi pour mieux le découvrir de l’intérieur. Enfin, par sa nature et par certaines de ses dimensions, notamment, naturelles et paysagères, c’est un support approprié au développement d’activités éducatives enrichies par les TIC.
  • Les technologies pour maintenir et développer l’activité : les technologies permettent de continuer à exercer certaines activités. Elles peuvent en générer de nouvelles. Enfin certaines activités sont des moteurs du développement des TIC et de leur diffusion dans les espaces ruraux. Le tourisme notamment, joue un rôle moteur pour développer l’accès, que ce soit sous l’impulsion des créateurs d’activités de tourisme qui ont besoin d’internet pour leur promotion, ou à la demande des touristes qui veulent accéder à internet depuis leur lieu de vacances (courrier, opérations bancaires, réservations, etc.). Les agriculteurs aussi utilisent des ressources et des services informatiques ; ils peuvent trouver dans certains lieux d’accès publics un appui et des conseils spécifiques.
  • Territoires, technologies et développement durable : les technologies de l’information sont souvent assimilées au « virtuel ». Si l’infrastructure est bien physique, les usages que l’on en fait restent « impalpables ». Pourtant, rares sont les applications qui ne produisent pas, au final, un produit concret issu de ce traitement de l’information. Ainsi, la plupart des échanges que l’on peut avoir par courriel auront une conséquence plus ou moins forte dans notre vie. Telle ou telle création sera imprimée sur du papier, ou gravée sur un support physique, etc. Les technologies et des applications spécifiques peuvent donc potentiellement avoir des effets (espérons-le positifs) très importants et devenir un outil au service du développement durable, pour peu que la volonté des personnes qui les gouvernent aille dans ce sens.
  • En guise de conclusion
  • Glossaire
  • Remerciements

L’adresse originale de cet article est http://www.creatif-public.net/article1066.html

[1Bigot, Régis & Croutte, Patricia. La diffusion des technologies de l’information dans la société française (2006 et 2007), CREDOC.

Posté le 1er janvier 2009 par Jérôme Combaz

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