Objectifs.
Cette enquête est la troisième édition (après 2003 et 2005) d’une étude adressée à l’ensemble des administrations communales (ou mairies) de Bretagne, soit environ 1300 communes.
L’objectif de ces enquêtes est de suivre l’équipement de ces administrations en TIC (Technologies de l’Information et de la Communication), mais aussi la diffusion de ces outils dans les pratiques de ces administrations, qui ont une double particularité, par rapport à d’autres organisations :
- elles regroupent des professionnels (les employés communaux), à qui on peut demander de se former, et des non-professionnels, pour ne pas dire des bénévoles (les élus) ;
- elles rendent un certain nombre de services (administration, gestion des écoles...), mais sont aussi souvent contraintes dans la façon de rendre ces services par des « donneurs d’ordres » (communautés de communes, État), qui formatent l’information ou imposent des pratiques informationnelles (usage du courrier électronique avec les communautés de communes, dématérialisation des procédures avec l’État).
D’autre part, il n’existe pas d’enquête nationale sur le sujet, et que de rares enquêtes régionales (en Aquitaine, notamment). Les comparaisons internationales sont aussi difficiles, car, évidement, la taille de la population communale joue sur la taille de l’administration communale (autour d’un employé pour cent habitants en Bretagne) et dans les autres pays, les communes ont été regroupées et sont plus grosses (en Wallonie depuis 1977 il n’y a plus que 262 communes).
Notre objectif, dans cette enquête, était donc essentiellement régional, même si nous pensons que la Bretagne est assez représentative de la situation française. Nous avons cherché, au delà de la mesure de l’évolution des taux d’équipement, une représentation de la réalité des usages des TIC dans la gouvernance locale.
Nos hypothèses étaient qu’en plus des déterminants « classiques » de l’appétence pour les TIC, taille de la commune, appartenance à une aire urbaine, commune touristique, commune riche, pression/offre des partenaires, les différences s’expliquaient par des facteurs humains :
- âge des employés, du maire et des adjoints,
- intérêt du responsable des services pour les TIC,
- existence d’un élément moteur (employé responsable des TIC, animateur de l’espace public d’accès à Internet)...
Surtout, que dans les petites communes, les TIC ne sont pas forcément le meilleur media. Il n’y a pas toujours d’agents administratifs pour traiter les courriels, l’équipe municipale est le premier interlocuteur public et est souvent très accessible « en direct », etc.
Ainsi après avoir rappelé les objectifs de cette enquête , dans une première partie rapide, nous présenterons la démarche méthodologique adoptée. Dans une seconde partie, nous présenterons le paysage des communes bretonnes tout en tentant de faire émerger les déterminants qui conditionnent l’équipement en ordinateurs, connexions et logiciels. Et enfin dans la dernière partie, nous présenterons l’état des équipements.
Démarche.
La méthodologie adoptée pour cette troisième édition est assez similaire à celle de la seconde édition. L’article « Exposé sur la méthodologie de l’enquête auprès des "Communes" » sur le site de M@rsouin en rappelle les différentes caractéristiques et phases :
- la phase préalable
C’est dans cette phase que nous élaborons le questionnaire. Nous avons bénéficié du soutien d’élus, de secrétaires généraux et de professionnels [1] dont les compétences et les réflexions ont été d’une aide précieuse pour l’orientation des travaux et que nous souhaitons remercier ici.
- la phase de collecte, entre novembre 2007 et janvier 2008.
Des courriers papier ont été adressés à toutes les communes, avec le questionnaire (de quatre pages) et un courrier présentant l’enquête et ses objectifs.
C’est dans cette phase que nous gérons le suivi des quotas et le biais que peut engendrer des relances. Cette phase s’est déroulée de la même façon qu’en 2005, à deux points près. Cette fois-ci, nous avons précisé dans la lettre accompagnant le questionnaire qu’il était plutôt à remplir par la personne responsable des services administratifs de la commune (DGS, secrétaire général, sinon Maire ou secrétaire administratif). Ceci peut-il expliquer le plus faible taux de retour : 38% cette année, contre 48% il y a deux ans, le/la DGS ou la/le secrétaire de mairie ne se sentant pas missionné par le maire ? La période, pré-électorale n’était peut-être pas propice. Le fait qu’il s’agit de la même équipe municipale qu’il y a deux ans et donc le sentiment d’avoir déjà répondu semble exclus car nous avons eu le même taux de réponses parmi les répondants 2005 que parmi les non-répondants.
D’autre part, les relances se sont faites quasi exclusivement par courrier électronique, la quasi totalité des collectivités étant équipée cette année [2]. Notons déjà à ce stade que contrairement à il y a 2 ans, les adresses mails se sont avérées valides et les mairies semblent davantage les utiliser. Notons aussi que le taux de réponses en ligne a été bien supérieur à celui de 2005 (29% contre 9%).
Le graphique suivant fournit le profil des communes participants. Rappelons qu’il est très peu différent de la réelle représentativité de la répartition communale par département et taille de commune [3].
Précisons également qu’au cours de cette étape 72% des répondants on laissé leur mail pour obtenir les résultats ultérieurement.