rapport de rechherche : Une appropriation communautaire des technologies numériques de l’information

Serge Proulx, Julien Rueff et Nicolas Lecomte

Ce rapport de recherche se propose d’examiner, dans le contexte actuel de développement d’une soi-disant « société de l’information », les interrelations entre le milieu communautaire et les technologies numériques.

Il s’agit plus précisément de rendre compte de réflexions critiques formulées par des militants du milieu communautaire québécois à partir de la question suivante : une approche communautaire des technologies numériques est-elle possible, et si oui, dans quelles conditions ?

Dans le premier chapitre, les auteurs s’efforcent de démontrer la légitimité de cette problématique, en postulant une « flexibilité interprétative » des technologies de l’information et de la communication (TIC) et en postulant l’existence de propriétés politiques propres aux systèmes techniques.

Le deuxième chapitre expose la méthodologie employée - une approche s’inspirant de l’intervention sociologique -, les hypothèses et les limites de la démarche.

Le troisième chapitre propose une définition du milieu communautaire traditionnel.

Cette analyse révèle l’importance de l’enracinement local, de la promotion de la participation civique et de la préoccupation pour les affaires sociales dans l’acception dominante de l’expression « groupe communautaire ».

Les chapitres quatre et cinq amorcent une réflexion sur la possible émergence d’un courant hétérodoxe au sein du milieu communautaire, incarné par des collectifs d’activistes de la technique, caractérisés par leur déterritorialisation, leur volonté de rupture avec les structures hiérarchiques, leur recherche d’un nouveau modèle de financement, mais surtout leur représentation de la technologie.

Cette démarche de recherche a ainsi contribué à mettre à jour l’existence de deux conceptions opposées des technologies numériques au sein du milieu communautaire, l’une identifiant les dispositifs techniques à des outils neutres permettant d’accroître l’efficacité de l’action communautaire, et l’autre assimilant les TIC à des réalités culturelles.

Les groupes communautaires orthodoxes défendent plutôt la première représentation, alors que la seconde est l’apanage des collectifs hétérodoxes.

Le dernier chapitre examine les conditions de possibilité d’une synthèse entre ces deux mouvements. Il s’attache à comprendre leurs places respectives dans le processus d’appropriation des technologies.

Les groupes orthodoxes et hétérodoxes semblent se situer respectivement à des étapes différentes de l’appropriation des dispositifs numériques, les uns s’efforçant d’intégrer d’abord les dispositifs dans leurs pratiques quotidiennes alors que les autres travailleraient davantage au niveau d’une représentation politique, c’est-à-dire de la promotion d’une représentation collective des usagers dans les processus d’innovation sociale et technique ou dans les politiques publiques relatives aux technologies.

Cette Note de recherche du CIRST est disponible en ligne à :
http://www.cirst.uqam.ca/Portals/0/...

Posté le 3 mai 2007

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