Témoignages lors de la rencontre "Collectes de mémoire, multimédia et lien social" à Brest

  • Deux jours de rencontres autour des initiatives à Brest, en Bretagne et ailleurs sur le thème Collectes de mémoire, multimédia et lien social Brest se sont déroulées les 23 et 24 mars 2007.
  • Nous remercions les représentant(e)s de : la web-radio Coton-tige, le collectif d’écriture Encrage, l’association multimédia PING, l’espace culture multimédia Le Fourneau, la mediathèque et représentante de "peuple et culture" ainsi que Sonart, le « frisson des collines » pour leurs témoignages.
    Ces entretiens ont été effectués par Valérie Dagrain - Mars 2007

Coton-Tige

  • Maud Vanden Driessche est une jeune Flamande très souriante et a l’oeil pétillant. Elle nous explique comment depuis un an, c’est mis en place « Coton-tige » (la radio qui débouche les oreilles).
  • Ce projet de Webradio s’inscrit dans une démarche de projet intergénérationnel (MPT du Guelmeur). Maud nous expose le principe de Coton Tige : « On fait des balades contés sur les anecdotes du quartier d’il y a 50 ans, on fait un montage et une rediffusion. » Actuellement, l’équipe de bénévole utilise le logiciel libre de montage audio « audacity ». Ils mettent à disposition les anecdotes enregistrées en format .wav ou mp3. Ils vont réfléchir quant à la mise en place d’un format ouvert .ogg.
    « Le projet chouette motivant c’est un jeune qui est parti sur Nantes et qui part développer le projet. Cela fait donc son bout de chemin. Car les jeunes font leurs études mais ils sont vecteurs dans leur propre département ! ». Maud témoigne des applications qui ont été très positives et qu’elle a apprécié cette année :
  • « Des jeunes du quartier à Molene ont fait une émission sur un groupe de théâtre, « l’été des mangeurs d’étoiles », et ils sont allés recueillir comme un reportage. Il y a eu de nombreux témoignages et de participation.
  • Il y également eu des jeunes qui sont intervenus sur « le CPE » et qui ont font une émission sur les émigrants, sur des débats actuels, ils s’impliquent !. »
  • Pour conclure, Maud souhaitait nous transmettre ce message : La « radio web est un lieu qui ne sera pas atteint par la censure. Car même si la France met des normes, on pourra toujours avoir cet espace de liberté. »
  • Pour consulter le site de Coton-tige : http://cotontige.net/.

    Encrage

  • Durant ces deux journées, le collectif d’écriture Encrage, a animé les rencontres par des interventions de type roman-photo participatif.
  • Le principe : Des photos des membres du collectif ont été agencées sur une feuille. Chaque photo comprend des bulles vides, la page est montée comme une planche de bande-dessinée ou un roman-photo. Les visiteurs et les animateurs des kiosques étaient invités à raconter des histoires totalement libres, en remplissant ces bulles !

PING

  • "A la croisée de l’internet citoyen, de l’éducation populaire, de la création artistique multimédia et des logiciels libres, l’association PiNG basée à Nantes oeuvre depuis 3 ans dans l’accompagnement de projets multimédias..."(Sources : http://www.a-brest.net/article3172.html).
  • Alexandre Glorieau, accompagnateur de projet au sein de PING nous a accordé un entretien sur les projets et les usages en territoire Nantais.
    Actuellement en phase d’étude des besoins, il constate que la mise en commun des EPN favorise la création de projets et que cela permet de se fédérer sur des projets communs. « Nous travaillons sur l’impulsion de projets, nous sommes accompagnateurs sur l’existant. Par exemple, la co-construction de projet entre PING et l’ECM St nazaire a permis la création d’un réseau de gens qui avait déjà envie de travailler ensemble. »
  • Alexandre nous parle ensuite de Portes Numériques réseau collaboratif des acteurs du multimédia des Pays de la Loire. On y trouve tous les lieux d’accès aux nouvelles (...). Le site : www.portes-numeriques.org.
    « Ce portail web recense les acteurs multimédia sur l’estuaire et n’est pas confiné au port mais sur le territoire. Ce n’est pas un catalogue, mais bien des actions. Le mode est collaboratif et les gens mettent à jour leurs propres pages.
  • Au delà de ce projet qu’est le site web, il y a également « mars multimedia » qui se déroule au mois de mars et qui est un temps fort de mise en réseau, de rencontres, d’expositions et d’échange de pratique car les ateliers qui sont dans d’autres lieux peuvent croiser leurs compétences. Il y a également des débats sur la gratuité ou le coût des accès aux espaces multimédia, la définition des ateliers, comment déterminer ce qui fait partie du réseau et « poser un fil conducteur plutot que « qui doit faire partie et exclure ». On a des croisements de label et de réseaux existants qui ont plus de contacts et de thématique du fait de leur territoire d’intervention. "
  • "Cette rencontre sur la mémoire englobe le but de notre association et de notre activité : ateliers, réflexion sur les usages, création des outils de recueil de témoignages, réutilisation des témoignages, trouver les choses qui ressortent de cette synergie, le geste de publier, laisser les associations exprimer leurs besoins. »
  • Consulter le site : http://www.pingbase.net

Le fourneau

  • Yffic Cloarec, responsable de l’ECM (espace culture multimédia) du fourneau témoigne de ses activités : "L’ECM est un label attribué par le Ministère de la Culture. L’obligation de ces missions est d’effectuer une vulgarisation du multimédia auprès du grand public.
  • On recense trois missions « aux Fourneaux » : des missions de réception des artistes, de diffusion via du multimedia avec des personnes de l’art de la rue, de la formation et de la production d’interviews, mise en place de blog scolaire. Il y a une interaction avec le milieu scolaire ainsi qu’auprès des élus afin de les sensibiliser à ces nouveaux usages."
  • Yffic Cloarec témoigne également du dynamisme de certaines villes et de la mobilisation de sa population : « Dans la vile de Morlaix, il y eu la mise en place de plusieurs spectacles. Cela c’est organisé avec la mise en place de réunions, de bénévoles, de gens qui se sont impliqués dans la communication et la couverture municipale, avec la participation également des clubs informatiques. Il ya eu une création d’un village de gens et d’associations !"
  • A la question concernant le « pays, espace de projet », Yffic Cloarec nous répond que le « pays est effectivement adapté à un territoire et un financement. Au pays de morlaix, pour le theâtre de rue « complexe-capharnaum », le projet c’est adapté au pays mais le processus administratif demeure encore trop complexe d’accès ».
  • Yffic Cloarec conclut sur une remarque qui a été fréquemment constatée par de nombreux intervenants, le fait que le temps du dialogue est différent du temps technique, du montage technique : « Il faut du temps pour approcher les gens. Or il y a un décalage d’avec les projets multimédia. Ce processus de rencontre, de rendez-vous et de relance est long. De fait, les objectifs ont du mal a être atteint car ça prend plus detemps que prévu. Médiateur, c’est un métier !. Pour la mise en forme d’un recueil de mémoire nous avons les compétences, mais il nous manque de temps ».
  • Le site : www.lefourneau.com

    Mediatèque et « peuple et culture »

Agnes Belecq, est bibliothécaire au Ponant (Quartier de Brest) et elle représentait aussi, le collectif « peuple et culture » lors de ces deux journées.

  • Leurs activités consistent à accueillir la venue d’écrivains francophones issus de plusieurs cultures, de la mise en valeur des ateliers d’arts plastique, d’illustrer « des poésies du monde », c’est à dire que l’expression poétique puisse être illustré avec les plasticiens. « Par exemple, le thème de cette année est la Turquie et en tant que médiathèque nous valorisons ces expressions. »
  • Ce quartier qui réunit des populations immigrées, des populations en difficulté, est accompagné par la médiathèque afin de mettre en place une dynamique sur le thème des quartiers. Pour prendre des distances, la médiathèque et l’association « Peuple et culture » auront a se concerter sur ce que la ville peut proposer comme projets, afin de tenter une mixité sociale. Par exemple : « Comme paradoxe, on peut imaginer que les gens apprécient lorsqu’un métro est en construction, or ce n’est pas le cas. Il faut de l’accompagnement. Il faut la mise en place d’opération qui sont d’ordres culturelles et qui ne sont pas d’ordres sociales. Mettre en place des réalisations de films, des recueils d’archives, et d’artistes qui font des recueils de paroles ». "Dans les 30 glorieuses, on constatait qu’il y avait une mixité de population, de curiosité vers l’autre, les immigrés apportaient leurs cultures, les gens étaient heureux de (ndr : l’équipement et de leurs appartements), les grands frères avaient l’espoir de s’impliquer. Or désormais, ils ont 45 ans, ils sont animateurs et leur rôle très important n’a pas vue prendre de relève, il n’y pas de référentiel !. »
  • Agnes Belecq s’interroge sur les formes que cela prendra, par quel cadre formel, informel, individuel, structurel ou volonté d’état cela se traduira. « Il n’y a plus de professionnels qui se signalent pour mettre des dispositifs. Il n’y a plus de PEL (Projet éducatif Local) pour sauver quelque chose. Les modèles familiaux s’affaiblissent. Notre métier dans la mediathèque de quartier est un métier impliqué. La politique de ville doit aller vers cette approche compréhensive. "
  • Concernant la thématique de la rencontre sur mémoire, multimédia et lien social : « C’est intéressant de ne pas parler que de technique, mais de réseaux. Car cette année les gens peuvent voir concrètement et l’utiliser !. On se rend compte aussi qu’il faut du temps complet car ces outils ne font pas nécessairement gagner du temps pour tous ». Par exemple, « le carnet de voyage, n’est plus ce qu’il était par rapport aux siècles d’information, un point de vue singulier. Le choix des media, les blogs...tout ca peut devenir complexe. La trace, c’est le cheminement et c’est le point de vue."

Sonart

  • Le GSARA HO (Hainaut Occidental, territoire belge (Wallon) qui jouxte la frontière française près de Lille) est un centre de compétences dans les métiers de l’image comprenant l’audio-visuel et TIC. Sources :
    http://www.a-brest.net/article3176.html
  • Damien Seynav, responsable de la région Gsara nous parle de Sonart, le « frisson des collines ». Témoignages : "Nos activités consistent à mettre en place de la production de contenu, des interviews son et vidéo. Sonart, est un projet de Gsara. Actuellement, deux personnes viennent d’être prises en charge pour Hurricane radio [1] afin de professionnaliser leur travail sur Brest. Cela comprend donc du transfert de savoir et de l’accompagnement, des échanges. Nous diffusons ensuite du podcast selon la spécificité des différents groupes interrogés. Pour ce qui est de notre petite ville (NDR : Wallonie), on couvre des événements de chez nous, on montre des initiatives, nous diffusons nos connaissances pour tout public et à tout âge. C’est une forme de vulgarisation technique ! Dans le pays des collines, on couvre des événements et l’outil comme outil de formation pour public défavorisé incite à la participation. On va vers l’individu, on touche à l’éducation au média par ce biais ».
    [1] : Hurricane, la nouvelle web-radio de Brest faite par des étudiants. http://www.a-brest.net/breve1324.html?debut_artR=10
Posté le 26 mars 2007 par Valérie Dagrain

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