Uné pétition pour le maintien du vote papier aux élections en France

une initiative d’ordinateurs de vote appelle à un moratoire sur l’usage des machines à voter

Après des prises de position contrastées en France : mise en oeuvre à Brest, Issy les moulineaux, Amenes, retrait à Grenobe, rejet à Sceaux .. et un vif débat aux Etats unis les acteurs du site ordinateurs de vote qui portent en France ce débat lancent une pétition dont voici le contenu.

Depuis 2004, en France, un nombre croissant de communes s’équipent en ordinateurs de vote (dénommés “machines à voter” par le Code électoral). Plus d’un million d’électeurs seront concernés en 2007.

  • I) Dans mon bureau de vote :
  • Je demande qu’on me donne des bulletins papier.

C’est pour moi le seul moyen de savoir ce que je glisse dans l’urne. A l’opposé, un ordinateur peut afficher une chose et enregistrer tout autre chose.

  • * Je suis prêt à participer au dépouillement.

Par contre, venir regarder un ordinateur de vote imprimer un ticket n’aurait aucun sens : puisque le fonctionnement de cet ordinateur est secret, c’est comme si on laissait une entreprise privée emporter l’urne transparente pour compter son contenu dans le secret de ses locaux, sans que personne ne puisse y assister.

  • II) Dans l’immédiat :
  • Je demande la suspension de toute utilisation d’ordinateurs de vote.

J’en appelle au Président de la République, garant des institutions, et à mon Maire, responsable de l’organisation des élections.

III) Pour l’avenir :

  • Tout citoyen ou groupe de citoyens doit pouvoir s’assurer directement, sans faire appel à des experts, de la sincérité du décompte. Réaffirmons ce droit.
  • J’appelle à des états généraux sur l’amélioration de l’organisation des élections, sans préjugés quant à l’opportunité d’utiliser ou non l’informatique.

Notre démocratie mérite bien mieux que le bricolage hâtif et sans concertation d’une loi datant de 1969.

Posté le 15 mars 2007 par Michel Briand

©© a-brest, article sous licence creative common info

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  • Mars 2008
    13:25

    Les machines à voter sont une porte ouverte à la fraude indétectable

    par Frederik B.

    Une machine à voter est un ordinateur exécutant un programme dont personne ne peut vérifier l’honnêteté car il est couvert par le secret industriel.

    Si la machine a été programmée pour devenir malhonnête "sur demande" puis effacer toute trace de ce changement de comportement, personne ne pourra ni s’en rendre compte, ni en apporter la preuve devant les tribunaux puisque tout est dématérialisé.

    Si un nombre important de machines sont "modifiées" très en amont (par exemple avec la complicité d’une personne travaillant chez le fabricant) on peut supposer que la tentation sera grande d’établir une liste secrète de mots de passe uniques pour chaque machine permettant à un électeur complice de donner à une machine l’ordre de se mettre à tricher jusqu’à un éventuel contre-ordre ou bien jusqu’à la fin du scrutin.

    Attention, je ne dis pas que la fraude papier n’existe pas. La différence entre la fraude papier et la fraude électronique est que la première laisse des traces et est difficilement généralisable, alors que la seconde est facilement généralisable et ne laisse pas de traces si elle est "bien" faite. La fraude papier a toujours existé, et lorsqu’il sera possible de frauder avec l’informatique la fraude ne disparaîtra pas bien au contraire... En voici la démonstration :

    L’informaticien qui travaille chez le fabricant n’aura aucune difficulté pour trafiquer les machines avant qu’elles sortent de l’usine ou bien à l’occasion d’une visite de maintenance en mairie. S’il ne travaille pas chez le fabricant, l’informaticien devra se procurer une machine, comprendre comment elle fonctionne, concevoir et écrire un programme similaire (mais trafiqué) et avoir des complices (par exemple des personnels de mairie) pour accéder à la machine pendant quelques minutes afin de remplacer le programme original par son programme trafiqué. Certains modèles de machines à voter peuvent être modifiés à l’aide d’un micro-ordinateur (PC) que l’on connecte à la machine à voter pendant le transfert du programme trafiqué. D’autres modèles peuvent être trafiqués en les ouvrant pour remplacer une puce avant de le refermer. Une fois ces "formalités" accomplies, la recette pour frauder peut être vendue à n’importe quel candidat souhaitant tricher dans un bureau de vote équipé d’une machine trafiquée.

    Comme chaque machine à voter a un numéro de série unique, l’informaticien demande au candidat de lui donner les numéros de série des machines qui devront reconnaître l’ordre de se mettre à tricher. L’informaticien calcule alors pour chaque numéro de série le code secret qui permettra à la machine de reconnaître l’électeur complice. Comme ce code secret dépend du numéro de série de la machine, il ne fonctionnera que sur la machine correspondante. L’informaticien s’assure de cette façon l’exclusivité de la vente des codes secrets qui fonctionneront avec le modèle de machine qu’il aura trafiqué.

    Passons maintenant aux détails pratiques. Comment un électeur complice du candidat malhonnête peut-il taper un code secret sur une machine à voter ? Réponse : en faisant semblant d’hésiter entre plusieurs candidats avant de valider son choix avec le candidat qui bénéficiera par la suite du coup de pouce.

    Comment éviter que la triche ne soit détectée ? En respectant les règles élémentaires suivantes :

    1) ne jamais "bourrer" une urne mais se contenter de "détourner" au profit du candidat malhonnête et seulement de temps en temps (par exemple une fois sur dix) une voix accordée à un autre candidat (tout en affichant les choix originaux des électeurs pour que ceux-ci n’en sachent rien).

    2) bien "choisir" les candidats victimes (ceux dont la machine devra détourner une partie des voix) ; ceci peut être fait de façon très habile si on détourne les voix de candidats dont les électorats sont habituellement susceptibles de se reporter vers le candidat malhonnête.

    Comment communiquer à la machine le nom du candidat victime ? Par exemple en choisissant son numéro juste avant celui du candidat à favoriser.

    Comment éviter que les résultats ne soient trop différents de sondages ? En trichant juste un peu mais pas trop ou alors en achetant des sondages...

    On voit donc que la généralisation des machines à voter permettrait très facilement de faire basculer les résultats d’une élection, et accessoirement de faire la fortune de quelques informaticiens peu scrupuleux.

    Il y a des gens malhonnêtes dans toutes les professions. Pourquoi prendrions nous le risque de laisser à des informaticiens, des experts, des huissiers, ou des personnels de mairie le soin d’assurer la sécurité des machines et la vérification de leur bon fonctionnement ?

    Vérifier que pour chaque candidat l’appui sur le bouton de son numéro provoque l’affichage du nom du candidat est une chose, vérifier que la machine est honnête en est une autre.

    Tout citoyen doit être en mesure de vérifier lui même que les bulletins de vote de son bureau de vote sont tous pris en compte et comptés correctement ; et pour cela le code électoral n’impose à personne de faire confiance à des tiers (surtout si ce sont des informaticiens, experts, représentants d’un parti, élus, huissiers, employés de mairie) ni à une machine.

    Certains fabricants de machines à voter ont cru (ou essayé de faire croire) que l’impression d’un ticket remis à l’électeur au moment du vote avec le nom du candidat choisi pouvait rassurer les électeurs et les mairies. Cette pratique, qui n’est d’ailleurs pas prévue par la loi, est très dangereuse car :
    a) la "preuve" de vote n’a aucun intérêt puisqu’en cas de demande de vérification il faudrait demander à tous les électeurs de rapporter les tickets pour les mettre dans une urne classique afin de les compter manuellement (en espérant qu’il n’y ait pas de faux ticket) ;
    b) cela permet à des candidats de proposer de fortes sommes d’argent aux électeurs qui leur rapporteront les tickets prouvant qu’ils ont "bien" voté.

    De même, l’adaptation des machines à voter pour qu’elles soient équipées d’imprimantes et/ou de lecteurs optiques est une arnaque : quel électeur accepterait d’appeler le président du bureau de vote pour expliquer qu’il a appuyé sur le bouton de son candidat mais que le bulletin qui s’imprime ne correspond pas ou bien qu’il y a eu "bourrage papier" pendant l’impression ?

    Le vote papier est aujourd’hui le seul moyen permettant de s’assurer que dans la très grande majorité des bureaux de vote il n’y a pas de fraude, et que dans les bureaux de vote où il y en aurait elles seraient facilement détectées.
    Heureusement l’émargement n’a pas encore été supprimé. Ce qui veut dire que si les machines à voter ne sont pas abandonnées, le seul moyen de protester sera de ne pas voter du tout ou bien voter blanc et le faire savoir publiquement.

    Avec les machines à voter les électeurs sont dépossédés de leurs droits car ils n’ont plus les moyens de s’assurer de la sincérité des résultats. Tandis qu’avec le vote papier même un enfant de 10 ans est capable de contrôler la régularité d’un scrutin.

    Même si la très grande majorité des communes ne sont pas encore passées au vote électronique, il est essentiel que tous les électeurs manifestent leur attachement à l’urne transparente et aux bulletins papier afin que le vote électronique soit interdit à tous les scrutins politiques et professionnels. Il s’agit de la démocratie, pas d’un jeu télévisé. Je préfère attendre plusieurs heures pour avoir un résultat (même si je dois participer au dépouillement) plutôt que d’avoir un résultat instantanément mais dont personne ne peut savoir s’il est sincère.

    J’encourage les électeurs qui seraient tentés de ne plus voter de se donner la peine de le faire (même si c’est pour voter blanc) afin que personne ne puisse prétendre que la politique n’intéresse plus les citoyens.

    Aux électeurs privés de bulletin papier et indécis, je suggère qu’ils soutiennent les candidats qui ont pris des engagements pour (au moins) suspendre le vote électronique.

    Merci de signer (et faire connaître) la pétition pour le maintien du vote papier :
    www.votepapier.com

    Voir en ligne : Pétition pour le maintien du vote papier

  • Mai 2007
    15:07

    petits conseils pour conserver le vote démocratique dans sa ville

    Bonjour, voici une adresse qui vous dira la procedure à suivre pour stopper ses
    machines infernales.

    Voir en ligne : betapolitique.fr

  • Avril 2007
    08:50

    Idem : comment agir sur Brest ?

    Bonjour,
    j’ai signé la pétition. Après avoir voté électronique pour le référendum, je suis convaincu que ce n’est pas un progrès pour la démocratie.

    Comment peut-on agir sur les autorités locales pour qu’elles fassent marche arrière ?

  • Mars 2007
    09:01

    Uné pétition pour le maintien du vote papier aux élections en France

    par Jean-François Delcamp

    Bonjour,
    j’ai déjà signé cette pétition.
    Par contre étant électeur à Brest, que dois-je faire pour avoir la possibilité de voter d’une manière sûre ?. Je ne vois pas l’utilité de voter en utilisant une machine dont je sais qu’il y a un risque qu’elle attribue ma voix à un(e) autre candidat(e) qu’à celui sur lequel je porte mon choix. Le fait que la réciproque soit vraie, c’est-à-dire que des voix puissent bénéficier par erreur au (à la) candidat(e) sur lequel je porte mon choix ne me rassure pas.

    J’ai participé à des dépouillements à Brest, à cette occasion j’ai été fier d’être réuni à des personnes qui ont des opinions différentes des miennes précisément parce que nous avions des opinions différentes.

    Cordialement,
    Jean-François Delcamp