De nouveaux systèmes pair-à-pair libres

Des petits pas vers une recherche académique proche des internautes

Tribler, Peerple, Wipeer... et peut-être d’autres.

Qu’ont ces sites web en commun ?

Ces trois sites sont des concrétisations de travaux de recherche réalisés par des chercheurs académiques qui ne sont pas d’Amérique du Nord. En l’occurrence, que ce soit Maarten Van Steen, Fabrice Le Fessant, Laurent Viennot ou Roy Friedman, c’est toute la "nouvelle vague" des chercheurs européens autour des systèmes distribués qui se met à produire du logiciel, à rendre tangibles leurs recherches. Là où leurs glorieux prédécesseurs avaient tendance à se satisfaire du respect obtenu au sein de leur communautés, là où leurs plus proches superviseurs espéraient d’éventuelles applications industrielles au sein de lourds et complexes outils, ces chercheurs qui ont acquis la reconnaissance scientifique au XXIè siècle rencontrent directement des utilisateurs via un simple site web hébergeant un logiciel à télécharger.

Ces trois sites proposent le téléchargement de logiciels sous licence libre. Même si certains ont des visées commerciales, il est réjouissant de constater une spécificité "européenne" : un chercheur sait qu’il bénéficie de financement public et il sait rendre public son travail à travers des licences qui permettent la libre diffusion et le partage.

Ces trois sites apportent des solutions novatrices à des problèmes concrets. En informatique, les recherches académiques n’ont jamais été aussi proches de l’application utilisable par des internautes non avertis. La science avance quasiment côte à côte de ses usages. Les Européens comprennent enfin que les doctorants peuvent concilier publications prestigieuses et développement de logiciels téléchargés par plusieurs milliers de simples citoyens.

Ces trois sites sont basés sur des recherches sur des réseaux spontanés et auto-organisés. La recherche sur les réseaux de pairs (peer-to-peer) et les réseaux sans-fil ad-hoc est en train de murir et, avec elle, c’est l’éclosion d’une vraie alternative aux systèmes centralisés qui accaparent les ressources des utilisateurs et se financent sur leurs possible exploitation commerciale. A travers ces systèmes totalement distribués, c’est un internet plus juste et plus social qui se construit, un internet dans lequel chaque utilisateur possède des droits identiques, un internet qui permet aux humains de s’échanger des fichiers librement, un internet qui fonctionne simplement sur la fulgurance intellectuelle de chercheurs et non sur un capital financier.

Ces trois sites invitent donc les utilisateurs à profiter de systèmes distribués libres issues d’une recherche publique de haut-niveau. Quelle bonne nouvelle !

Posté le 6 mars 2007 par Gwendal Simon

©© a-brest, article sous licence creative common info

Nouveau commentaire
  • Mars 2007
    17:48

    De nouveaux systèmes pair-à-pair libres

    par OlivierAuber

    je n’ai qu’un mot à dire : BRAVO !

    Voir en ligne : overcrowded