Ile Sans Fil : le réseau des points d’accés sans fil publics de Montréal

un récit d’expériences publié par la revue Communaitique

Île Sans Fil a pour objectif de démocratiser l’accès à Internet en fournissant gratuitement, par le biais de points d’accès, un accès sans fil à Internet pour les gens disposant de carte WiFi. Les points d’accès sont des particuliers, des cafés, des pubs, des restaurants. Ceux-ci mettent en place une antenne et leurs clients (comme d’ailleurs les voisins du points d’accès) peuvent avoir accès à Internet à condition d’avoir à leur disposition un ordinateur portable équipé d’une carte WiFi.

Un article publié dans les récits d’expériences de Communautique

Île Sans Fil croit que la technologie peut être utilisée dans le but d’amener les gens à entrer en contact entre eux et contribuer grandement à l’émergence de nouvelles communautés. Ainsi, l’organisme entend utiliser ses points d’accès pour promouvoir l’interaction entre ses usagers, présenter des oeuvres artistiques originales utilisant des médiums inusités et enfin fournir de l’information qui soit pertinente localement.

Au départ, il s’agit d’un projet de Michael Lenczner, Mina Naguib et David Vincelli. Ceux-ci, étaient au courant que des groupes américains offraient ce type de services pour certaines grandes villes et ils désiraient que Montréal emboîte le pas. Plutôt que d’attendre que d’autre démarrent le projet, ils ont relevés leurs manches et on mit sur pied le projet puis l’organisme Île Sans Fil.

La première installation d’un point d’accès sans fil, à l’été 2003 au Café l’Utopik, a été un cauchemar technique : plusieurs visites et la ténacité des bénévoles ont été nécessaire pour mettre en marche le premier jalon. À cette époque, le travail de relais du signal était effectué par un ordinateur, généralement une vielle bécane plus ou moins rafistolée, que l’on devait installer dans les locaux du point d’accès. Les difficultés inhérentes à ce mode de fonctionnement ont poussé les promoteurs d’ISF à chercher à corriger la situation en prenant en rendant les routers plus intelligents. C’est alors que le logiciel « Wifidog » a été développé. Ce logiciel, développé en code source ouvert est utilisé maintenant un peu partout dans le monde.
Fonctionnement

Depuis, le fonctionnement de l’accès WiFi d’ISF est très simple. Chaque point d’accès dispose un petit router, modifié intérieurement par les techniciens d’ISF, qui lui ont enlevé l’intelligence interne et en la remplaçant par OpenWRT et Wifidog. Le logiciel intercepte la requête Internet des utilisateurs qui mettent en marche leur ordinateur dans un point d’accès. Donc la première fois qu’ils manifestent leur désir de naviguer sur Internet, l’accès est temporairement coupé et on présente une page d’accueil d’ISF qui demande aux utilisateurs déjà inscrits de s’identifier et aux nouveaux de s’inscrire. Cette identification n’est faite que dans le but d’identifier les utilisateurs et non dans un but de facturation, comme le feraient les autres fournisseurs d’accès Internet.
Bénévoles

La grande majorité du travail d’Île Sans Fil est réalisé par des bénévoles, qu’ils soient ingénieurs, graphistes, webmestres, artistes ou administrateurs de réseaux Linux.

ISF est fier de cet aspect de son fonctionnement parce que le groupe fait concurrence à de grandes compagnies de fournisseurs d’accès qui ont de grosses structures, beaucoup d’employés, et des gros salaires. C’est une démonstration de ce qu’on peut faire avec beaucoup de volonté et un projet rassembleur.
Les points d’accès sans fil

Les points d’accès d’Île Sans Fil sont des cafés, des librairies, des pubs, des restaurants, des parcs, etc.

Pour les propriétaires de commerces, offrir un accès gratuit à Internet sur place a des retombées économiques immédiates :

  • Pour encourager les clients à rester plus longtemps et à commander davantage ;
  • Pour augmenter la fidélité des clients ;
  • Pour augmenter et diversifier l’achalandage de l’établissement (incluant les touristes et les gens d’affaires) ;
  • Pour donner un avantage compétitif à l’entreprise en lui permettant de se distinguer de la concurrence.

À ces avantages économiques, s’ajoute la participation à l’amélioration de la qualité de vie de la communauté. Un des effets bénéfiques secondaires de ce mode de fonctionnement est donc l’implication de différentes compagnies privées au développement de l’accès universel à Internet.

Évidemment, les propriétaires de commerces ne sont pas intéressés à l’aspect technique de l’installation car ils ont bien d’autres choses à penser pour bien gérer leur entreprise. C’est pourquoi le collectif Île sans fil prend en charge l’installation et la maintenance du point d’accès sur les lieux du commerce, tout à fait gratuitement.
Les coûts

L’échec de nombreux cafés Internet dont les revenus prévus étaient tirés en louant l’accès a démontré que le fait d’offrir ce service gratuitement est plus profitable que de le vendre. Un service gratuit n’impose aucun stress aux clients et est un outil promotionnel exceptionnel.

Mais si ISF offre l’accès gratuitement, cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de coûts... Les points d’accès doivent défrayer le coût du matériel initial (moins de 100$), installer une connexion à Internet et acquitter une contribution annuelle de 50$ à Île sans fil.

En date du 15 juin 2005, il y avait 48 points d’accès sans fil (ou Hot spots) à Montréal, ce qui en fait un des plus grands fournisseurs d’accès sans fil au Canada.
(Voir la liste complète.

Financement

Île sans fil ne dispose d’aucun financement régulier. Les ressources humaines sont bénévoles et les coûts du matériel sont défrayés par les points d’accès.
Perspectives d’avenir

Île Sans Fil a également comme mission de faire de la diffusion de matériel artistique. Il s’agit d’aller au-delà de l’accès à Internet pour devenir diffuseur de contenu, de diffuser du matériel artistique localement. L’idée est de présenter un contenu spécifique aux points d’accès (ou en rotation dans un certain nombre d’entre eux), adapté au type de clientèle, à la communauté locale ou au calendrier. Par exemple, un utilisateur pourra voir, lors de son identification au réseau d’ISF, que le café du coin (son point d’accès) offre un spectacle de reggae ce soir là. L’objectif est d’inciter les gens à sortir de leur sous-sol pour participer aux activités, pour se rencontrer et communiquer en personne (et non plus seulement virtuellement par téléphone ou par Internet). Paradoxalement, Internet aiderait les rencontres face à face

Revue de presse

Île Sans Fil - 27 juin 2005

Posté le 6 octobre 2006

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Nouveau commentaire
  • Octobre 2006
    11:24

    Ile Sans Fil : le réseau des points d’accés sans fil publics de Montréal

    par Antony

    Le wifi (comme le wimax) est une technologie pratique, qui permet un acces facile et confortable à Internet. Plusieurs expériences le prouvent. Toutefois, la question "Les ondes électromagnétique et la santé" mérite d’être posée. loin de moi l’idée de tomber dans une attitude réactionnaire néo-écolo-new age, mais le manque de données sur l’impacte "santé" et les études qui se font attendre devraient nous inciter à nous poser la question. De plus il existe des alternatives comme le CPL (moins pratique certe). Le principe de précaution (pas un principe d’immobilisme) devrait inciter les pouvoirs public et les entreprises qui développent ces technologies à commander de la recherche sur les impactes sur la santé.
    un site de l’université de strasbourg sur la question :
    http://science-citoyen.u-strasbg.fr/dossiers/ondes/

    comme dans la plupart des cas de ce genre, nous n’aurons pas une réponse simple, mais au moins nous aurons des éléments pour choisir dans le doute !!