Le vote électronique à distance contesté par des experts

Une information reprise de la lettre de l’association des Maires des Grandes villes

Avec 10 119 votants par internet, le bilan de l’élection des représentants à l’Assemblée des Français de l’étranger n’a pas eu le succès escompté. La plupart des critiques ont porté sur la complexité du processus d’inscription qui aurait découragé les expatriés d’utiliser ce système.

Chargés d’auditer le scrutin, deux experts, Bernard Lang pour l’Union des Français de l’étranger (proche de la majorité) et François Pellegrini, pour l’Association démocratique des Français à l’étranger (proche de l’opposition), émettent des critiques beaucoup plus fondamentales.

Les deux experts s’interrogent ainsi sur la capacité des membres du bureau à contrôler effectivement les opérations de vote, celles-ci étant confiées à des machines contrôlées par des experts mandatés par les organisateurs du scrutin.

En cas de contestation, le vote par internet est également beaucoup moins vérifiable qu’une procédure de vote traditionnelle où n’importe qui peut recompter les bulletins. L’effectivité du secret des opérations de vote a ensuite été démentie par les conditions de vote.

Ainsi, à Kaboul, un seul expatrié a voté par internet et il était alors facile de rapprocher la liste d’émargement du résultat...

Aussi les experts estiment-ils que le secret du vote ne peut être garanti que si le nombre d’électeurs est suffisamment important pour que les résultats soient "dilués".

En définitive le vote par internet remettrait en cause deux principes fondamentaux de notre démocratie : la confiance (la simplicité du papier à comparer avec des machines confiées à des experts techniques) et la transparence (l’urne transparente, la possibilité de recompter à comparer avec l’audit de machines confié à des experts).

Posté le 29 août 2006

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