Atrébatie : un débat public exemplaire

une intervention de Sopinspace société créée par Philippe Aigrain auteur de Cause Commune qui ouvrira Mercredi le second Forum des usages coopératifs à Brest

Reprise d’un article publié par Internet actu
Dans : Brèves, Politiques publiques, gouvernance, eDémocratie - Par Hubert Guillaud le 28/06/2006

(magazine en ligne sous licence Creative Commons)

La communauté de communes de l’Atrébatie, dans le Nord-Pas-de-Calais, qui compte 27 communes et 12 000 habitants, a récemment mis en place une démarche remarquable de débat public, liant participation en ligne et participation “réelle”. Le prétexte de ce débat était de mesurer les enjeux de l’installation d’éoliennes sur le territoire, un sujet qui sait pourtant déclencher des polémiques. Le but affiché par les élus était de mieux associer les habitants à leur décision.

Le processus - mis au point par Sopinspace, la société de Philippe Agrain, l’auteur de Cause commune - s’est organisé en plusieurs étapes : les internautes étaient invités à proposer une série d’enjeux qui leur semblaient essentiels sur ce sujet, puis à décider collectivement de leur priorité. Une séance publique en petits ateliers a permis de débattre pleinement des enjeux qui avaient été décidés comme prioritaires. Les compte rendus ont été publiés en ligne et les élus en ont tirés les premières conclusions, comme l’exprime Pierre Guillemant
, président de la Communauté de communes :

Ce double choix du débat plus ouvert et plus long dans le temps grâce à un outil moderne de communication est une avancée réelle dans la pratique de la démocratie participative. (...) Par sa transparence, le débat, d’abord à distance pour la collecte de toutes les opinions puis en réunion publique pour tenter des synthèses utiles, révèle la position de l’opinion sur l’intérêt général qui n’est jamais la somme des intérêts particuliers. La question essentielle est bien celle de l’intérêt général qui nous concerne en tant qu’acteur citoyen sur la question de l’énergie et sur la chance qu’elle offrirait au titre du développement local.(...) Voilà un exercice de coopération entre citoyens d’un territoire qui démontre que le débat, bien construit dans la forme et sur le fond, est une voie intelligente et responsabilisante à exploiter ...pour progresser sans tarder.”

Comme le concluait Loïc Blondiaux
, un sociologue qui interroge avec vigueur le rôle des processus participatifs, lors de la présentation de ce projet organisée par le Conseil Régional du Nord-Pas-de-Calais dans le cadre de l’appel à projet Dream II
 : “l’exercice de la responsabilité publique doit prendre en compte la transformation de la relation à la société”]. Elle doit aussi dépasser la posture de simulacre de participation dans laquelle on tient souvent le concept de démocratie participative, pour mettre en place des procédures de discussions publiques (qui donnent de la visibilité aux propos de chacun) et permettent de donner des horizons d’action aux citoyens, comme aux politiques.

Souhaitons en tout cas que la méthode, initiée ici, se démultiplie.

Posté le 2 juillet 2006

©© a-brest, article sous licence creative common info

Nouveau commentaire
  • Juillet 2006
    20:12

    Atrébatie : un débat public exemplaire

    par youdiop

    Dans la Commune de Sacré Coeur-Mermoz de Dakar, un quartier résidentiel peuplé en grande majorité d’intellectuels et de cadres retraités ou en activité, un projet de centre commercial oppose depuis 3 ans le maire aux habitants. Bien sûr, le mode descrutin du maire au sénégal, au suffrage indirect, produit souvent un maire qui n’est pas la légitime aux yeux des populations et les oppositions de partis se traduisent par des mouvements de désapprobations permanentes. Mais ici, il s’agit essentiellement d’approche et de communication. Les habitants n’ont pas besoin de ce centre commercial, le maire, pour la collecte d’impots et de frais de location sur les commerçants a besoin de cette mane pour gongler son budget.
    L’affaire est en justice parce que les populations, les jeunes surtout, ont détruit plusieurs fois les constructions.
    Vous voyez qu’on est loin de ce modèle qui est pourtant possible dans ce quartier si on l’adapte à nos réalités.
    Je transmettrai cet article à notre conseil municipal et au maire.
    Youssouf DIOP
    Conseiller Municipal
    de la Commune de Sacré Coeur Mermoz
    Dakar
    youdiop@nomade.fr