Pourquoi on parle moins d’innovation publique, tant mieux !

Il y a un an, tout le monde parlait d’innovation publique mais j’ai l’impression aujourd’hui le vocable s’est fait plus rare. Je trouve que c’est une très bonne chose et je voudrai partager avec vous 3 raisons pour lesquelles je pense que la tendance devrait perdurer :

  • l’innovation publique est un concept de rupture très souvent assimilée à l’innovation technologique, or les transformations sont longues. D’ailleurs, on parle plus volontiers de transformation publique, ce qui met l’accent plus sur le processus d’avantage qu’une supposée rupture
  • l’innovation est souvent (à tort) perçue comme la recherche du nouveau. Or très souvent ceux qui agissent dans ce domaine savent qu’on parle moins de nouveautés radicales que de réorientations de dispositifs existants.
  • l’innovation publique a engendré le recrutement de « chargés d’innovation » dans les collectivités. Les heureux élus arrivent donc avec une étiquette d’innovateurs qu’ils ne sont pas… ils sont bien plus des facilitateurs d’innovations et la nuance crée des malentendus inutiles. Leurs collègues projettent sur eux tous les fantasmes du nouveau et de la rupture, ce qui est souvent trop lourd à porter pour une équipe ou pire une seule personne !

Que l’on parle d’innovation (bof) ou de transformation (mieux) le risque est toujours de porter le mouvement pour le mouvement, en bandoulière. Si ces concepts sont très utiles car ils mobilisent, leurs vertus méthodologiques masquent la vraie question qui est celle de Bruno Latour posée en introduction à ce blog : où atterrir et comment développer un monde habitable en commun(s) ?

 

Symbioses citoyennes

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Via un article de admin, publié le 27 juin 2018

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