Décrypter les pratiques au plus près des territoires

Non, la consommation collaborative n’est pas seulement un truc de jeunes urbains connectés !

La consommation collaborative est souvent présentée à travers des plateformes numériques nationales ou internationales favorisant la mise en relation entre particuliers. Pourtant, si l’on considère l’ensemble des pratiques de consommation qui reposent sur une organisation entre pairs et une communauté de confiance, il existe une multitude d’initiatives locales qui ne reposent pas forcément sur des plateformes. Et les utilisateurs de ces services ne sont pas uniquement réservés à des jeunes connectés mais concerne tous les profils.

Panorama de la situation.

En Bretagne comme ailleurs : une dynamique avant tout urbaine et locale

Les 2/3 des initiatives de consommation collaborative recensées sont urbaines, et 36% d’entre-elles se concentrent à Brest, Rennes et Nantes. 61% des projets relèvent du secteur de l’alimentation (les AMAP et les jardins partagés étant les projets les plus largement recensés) . Majoritairement sous format associatif (80%), il est intéressant de noter que seulement 20% des initiatives recensées reposent sur un service numérique (sites de covoiturage, plateforme de La Ruche qui dit Oui ! etc.).

Autre point à noter, le développement de la consommation collaborative est tirée par quelques pratiques particulièrement plébiscitées par les consommateurs. Ainsi, chaque secteur de consommation est dominé par un type d’initiative : les AMAP [1] pour l’alimentation, les services de troc/don pour l’équipement, le covoiturage pour la mobilité, les SEL [2] pour les services, les Greeters [3] pour le tourisme et les cinémas associatifs pour la culture.

N’hésitez pas à parcourir l’infographie de l’étude !

Une diversité de services de consommation collaborative

Loin d’être opposables, les singularités urbain/rural et numérique/physique - bien souvent mises en avant - ne constituent pas des clés de lecture pertinentes. Les services de consommation collaborative se distinguent plus nettement au regard de leur inscription territoriale ou encore de leur modèle économique.

Du service d’intermédiation à l’organisation collaborative

Des projets d’entrepreneuriat social proposant un service accessible via le numérique, implantés en milieu urbain, sans réel ancrage territorial, voués à se diffuser à l’échelle nationale voire internationale.

Exemple : GoodSpot, CoCourse, I Lok You, La Ruche qui dit oui ! ...






Des projets entrepreneuriaux à dimension locale proposant un service accessible ou non via le numérique, portés par un collectif structuré plus ou moins nombreux et s’appuyant sur un réseau local fort.

Exemples : Mon EcoCity, SiamAmap’Orte, Paniers Culture, Bulles d’échanges, La Navette Citoyenne, le Gase du Café de la Pente...






Des initiatives à dimension locale proposant un service accessible ou non via le numérique, portées par un collectif informel assez nombreux et vouées à être essaimées.

Exemples : IncroyablesComestibles, Freecycle, Grainothèques, les Boîtes Utiles, Greeters...






« Les dynamiques territoriales de la consommation collaborative en Bretagne historique », un programme de recherche-action mené par Collporterre et Télécom Bretagne, avec le soutien financier de la Région Bretagne et du Conseil Général du Finistère.

Nous remercions tous les participants qui ont pris le temps de partager avec nous leur rapport à la consommation collaborative, ainsi que les membres du groupe de travail qui se sont impliqués dans les réflexions et la mise en œuvre de l’étude.

Retrouvez l’ensemble des résultats sur le site de l’étude :
www.bretagne-consommation-collaborative.net

[1Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysane

[2Système d’Echange Local

[3Réseau de guides touristiques bénévoles

Posté le 18 décembre 2014 par collporterre

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