Appel à contribution : Colloque Démocratie et dispositifs électroniques, 7, 8 decembre Paris

Regards sur la décision, la délibération et le militantisme

Les recherches sur l’insertion de dispositifs numériques dans les processus
démocratiques sont disséminées et par trop cloisonnées dans certains champs
disciplinaires.

Appel à participation au colloque international

Organisé par le réseau DEL (« Démocratie Electronique »)

Responsable scientifique : Gérard Loiseau

Comité scientifique et d’organisation : Gérard Loiseau, Thierry Vedel,
Stéphanie Wojcik

Ce constat, que nous effectuions il y a trois ans, lors de
la création du réseau de recherche international « Démocratie Electronique »
reste réel, malgré l’accentuation des échanges interdisciplinaires. De
surcroît, les travaux en ce domaine nous semblent souffrir de handicaps
contradictoires. Abordés sous l’angle technologique, ils négligent parfois
des éléments de contextualisation qui leur donnent sens, comme les formes « 
traditionnelles » de participation, de délibération et de militance, le
fonctionnement complexe des organisations qui initient et gèrent ces
dispositifs, les stratégies d’acteurs qui en ont la responsabilité. A
l’opposé, trop dilués dans des démarches englobantes, les spécificités et
les apports de ces technologies sont quelquefois amoindris au point de
susciter indifférence ou sous-évaluation de leur originalité.

Notre projet est donc de proposer lors de ce colloque une lecture combinée
des particularités des technologies numériques dans les actions de
démocratisation et des situations socio-politiques qui les configurent pour
partie. Cette lecture s’effectuera pour chaque thématique en deux temps :

  • la restitution critique par un discutant d’un rapport de recherche financé
    par le Programme Interdisciplinaire « Société de l’Information » du CNRS sur
    « Démocratie et dispositifs électroniques : regards sur la décision, la
    délibération et la médiation » réalisé par Gérard Loiseau (CERTOP/CNRS),
    Thierry Vedel (CEVIPOF, Centre de recherches politiques de Sciences-Po /
    CNRS) et Stéphanie Wojcik (LaSSP/ IEP de Toulouse).
  • la présentation synthétique par un conférencier de l’ensemble des textes
    sélectionnés et ordonnés par thématiques. Conformément au mode de
    fonctionnement des séminaires du réseau DEL, les auteurs interviendront dans
    un deuxième temps pour réagir aux propos du conférencier et débattre avec
    l’ensemble des participants au colloque.

OBJECTIFS

Afin de resituer les usages d’Internet dans des problématiques plus larges
tout en soulignant les originalités et les apports des réseaux numériques
dans les processus démocratiques, nous souhaitons :

1. Centrer nos échanges scientifiques sur trois thématiques :

  • L’apport des TIC aux processus de décision politique ou publique (vote
    électronique, etc.).

Les réflexions peuvent porter, entre autres, sur les
problèmes rencontrés par la généralisation du vote électronique,
l’authentification des électeurs, la confidentialité et l’intégrité des
votes ; sur les questions relatives aux formes contemporaines de la
citoyenneté, notamment liées aux conceptions de l’électeur rationnel et aux
conditions de réduction de l’abstentionnisme électoral ; sur les manières
dont le vote électronique est conditionné par un certain nombre de facteurs
tels que les cultures politiques nationales, l’environnement institutionnel,
l’histoire des élections, le niveau de développement technique, les facteurs
économiques ; sur la mesure scientifique de l’impact du vote électronique,
en isolant celui-ci de tous les autres facteurs qui à un moment donné
peuvent influer sur les taux de participation ; etc.

  • Les procédés délibératifs en ligne (forums ou liste de discussion).

Les
travaux sur ces dispositifs peuvent rendre compte, notamment, de la présence
de courants d’opinion mal ou non représentés dans l’espace public
traditionnel ; de la reformulation partielle de la question de la démocratie
délibérative comme nouveau mode d’action publique ; de l’éventuelle
influence des potentialités proprement techniques ‹ discussion sous la forme
d’échanges écrits asynchrones, absence de co-présence physique des
participants ‹, et des pratiques éditoriales auxquelles elles donnent lieu :
anonymat, affichage plus ou moins permanent des contributions, sur les
formes de la délibération ; du réexamen subséquent des conditions selon
lesquelles ces formes de débat peuvent contribuer à démocratiser la décision
publique ; des formes et de l’organisation des délibérations électroniques,
des argumentations employées, des règles, formelles ou informelles, qui
structurent les échanges électroniques ; de l’éventuelle remise en cause ou,
au contraire, du renforcement des hiérarchies sociales et culturelles qui
grèvent ordinairement les prises de parole des citoyens ; de la
participation ou de l’expression d’individus qui ne s’expriment pas lors de
procédures plus formelles ; etc.

  • Les pratiques militantes

Il s’agit d’observer, par exemple, de quelle
manière Internet peut être mis à profit par des organisations déjà
structurées, comme les associations, les partis politiques et les syndicats,
comme levier de leur action, pour gagner en réactivité et visibilité auprès
de l’opinion publique ; comment des militants de base ou des courants
minoritaires diffusent librement leurs points de vue ; en quoi Internet peut
constituer une ressource pour les collectifs faiblement structurés et les
mouvements sociaux, voire les individus (diminution des coûts de
coordination et d’organisation, formes non conventionnelles de participation
 : protestations, campagnes d’e-mail, pétitionsŠ) ; dans quelle mesure
peut-on dire qu’Internet permet d’accroître la démocratie interne des
organisations militantes ; en quoi de nouveaux types d’engagements sont
favorisés par l’usage des réseaux numériques ; etc.

2. Etablir une synthèse des travaux récents sur ces thèmes et les intégrer
dans une réflexion plus ample.

Il s’agit de s’interroger sur les réels
apports des techniques numériques dans le cadre d’échanges délibératifs,
lors des procédés de décision (électifs ou autres), dans la mise en ¦uvre,
le déroulement et les résultats d’actions militantes ; d’évaluer les
éventuels effets structurants de ces instruments sur l’action publique ;
d’appréhender ces effets comme une des manifestations des recompositions
actuelles du pouvoir politique et de ses modalités d’action.

3. Susciter une lecture critique de la part de chercheurs dont les TIC ne
constituent pas le domaine d’étude.

La confrontation des travaux portant sur
chacune de ces thématiques avec les points de vue de chercheurs travaillant
sur des formes plus classiques de délibération, décision ou militance nous
paraît en effet pouvoir contribuer fortement à l’enrichissement de nos
réflexions. Les conférenciers sollicités synthétiseront, pour chaque thème,
l’ensemble des textes retenus. Ils procéderont à une mise en perspective de
ces travaux au regard de leurs propres préoccupations scientifiques et/ou
des problématiques balisant ce champ de recherche.

MODALITES DE PARTICIPATION

L’appel à participation a pour objet de réunir des textes de nature très
diverse.

Nous sollicitons aussi bien des travaux rédigés pour ce colloque,
que des textes déjà publiés dans des revues ou des ouvrages, collectifs,
rapports, pré-rapports, working papers etc., ou encore une synthèse des
travaux réalisés par l’auteur sur une période longue. Par ailleurs, un même
chercheur peut présenter des documents dans plusieurs thématiques.
L’essentiel est d’aboutir à une recension large de travaux qui reflètent le
plus possible les recherches engagées sur ces sujets afin de mieux en
dégager les problématiques, les caractères marquants, les acquis, mais aussi
les pistes restant à explorer, les tendances actuelles, les apports à leurs
disciplines respectives. Ces travaux seront autant de matériaux destinés à
nourrir un échange collectif sur les thématiques choisies.

Notre démarche se veut pluridisciplinaire, internationale et
inter-statutaire. L’ensemble des textes traduira, nous l’espérons, cette
diversité. 20 pages maximum en Times New Roman, caractère 12, interligne
1,5, soit environ 54 000 signes, espaces compris, sont demandées.

ECHEANCIER

  • 26 septembre : réception des textes dans leur intégralité
    (loiseau@univ-tlse2.fr) et ouverture des inscriptions.
  • 3 octobre : les répondants sont informés des résultats de la sélection.
    Celle-ci reposera avant tout sur la conformité des propositions avec les
    thématiques du colloque.
  • 15 novembre : envoi par courrier électronique des documents à l’ensemble des
    inscrits au colloque.

PARTENAIRES

  • CERTOP (Centre d’Etude et de Recherche Technique, Organisation,
  • Pouvoir)/CNRS ;
  • CEVIPOF (Centre de recherches politiques de Sciences-Po /
    CNRS) ;
  • GDR TICS (Technologie de l’Information et de la Communication et
    Société) ;
  • LaSSP (Laboratoire des Sciences Sociales du Politique)/IEP de
    Toulouse ;
  • MSH-Toulouse ;
  • Programme « Société de l’Information » du CNRS.

Date limite : lundi 26 septembre 2005

Contact : Gérard Loiseau (loiseau@univ-tlse2.fr)

Posté le 12 juillet 2005

©© a-brest, article sous licence creative common info