Manifestation du 7 avril organisée par l"Association Nord Internet Solidaire"

Compte rendu des premières ROUMICS, "Accessibilité, Handicap et TIC",

Le site des Roumics
vous propose en ligne une restitution de la séance plénière du matin, des ateliers de l’après-midi, des présentations et discussions qui ont rythmé cette ROUMICS du 7 avril 2005.

Reprise ici d’une partie de l’article

Au vu de la richesse et de la densité des contenus, cette restitution ne saurait être exhaustive. Aussi, nous vous invitons à consulter le document dans son intégralité (format pdf), ou par entrée thématique.

Synthèse et Rédaction : Mlle Cécile MARQUETTE (Association Nord Internet Solidaire)

Co-rédaction : Mlle Julie BAILLEUL (Association Nord Internet Solidaire)

  • Braillenet ((1.5 Mo))
  • Urbilog ((774.4 ko))
  • Websourd ((1.6 Mo))
  • IME la Cigogne ((573.8 ko))
  • L’ordinateur accessible ((101.8 ko))
  • Inspection académique ((590 ko))
  • Wall on line ((536.4 ko))
  • CNEFEI ((1.2 Mo))
  • Handitec ((2.6 Mo))
  • Centre Ressources Le Fontainier ((78.1 ko))
  • Handiplus ((109.4 ko))
  • Intervention Handiplus ((55.3 ko))

Qu’est ce que l’accessibilité ?

Il existe depuis 1997 un département au W3C (World Wide Web Consortium) qui prend en compte la question de l’accessibilité : le WAI (Web Accessibility Initiative).
Ce département a émis ses premières recommandations en 1999. Une seconde version verra le jour l’an prochain, avec notamment des recommandations en termes de balises images, liens web placés en début de page... (BrailleNet)

Il existe toute une méthodologie permettant de mener un projet web : l’accessibilité est une stratégie de communication.

On se base sur des standards techniques "design for all" (conception pour tous) : il ne faut pas que l’information soit différente selon le mode de consultation que l’on utilise.
L’important est l’interface homme-machine. L’analyse fonctionnelle de l’environnement est nécessaire pour offrir une réelle accessibilité : de nombreux outils de communication, supports, médias, logiciels sont créés et développés chaque année. Il est nécessaire de prendre en compte cette évolutivité de l’environnement, donc ne pas baser son travail de conception sur une configuration précise.

Les navigateurs Internet ont, eux aussi, chacun leur spécificité. Ils évoluent et se diversifient en fonction des appareils sur lesquels ils sont utilisés. Des navigateurs textuels ou de synthèse vocale se développent également, y-compris pour des personnes âgées ou nomades, pas uniquement pour des personnes handicapées. (URBILOG)
L’objectif de cette entreprise est que chaque type de handicap et chaque média soient pris en compte pour la diffusion de l’information : l’important est le contenu, et non le contenant (site web, WAP...).

En termes d’accessibilité pour des publics atteints de handicaps, on a bien un contenu unique qui est affiché de manière différente. Cela nécessite un gros travail d’ergonomie sur les feuilles de styles ou de navigation. Les normes WAI défendent une version unique du site web, et c’est bien l’objectif ultime du travail sur l’accessibilité. Il faut continuer dans ce sens, tant au niveau légal que pratique.
L’accessibilité d’un site Internet implique tout un travail sur les différences culturelles, selon WebSourd qui a notamment travaillé avec la Mairie de Toulouse (formalités administratives en langue des signes + texte sur le site de la mairie).
L’idée n’est donc pas d’accompagner le sourd, mais l’entreprise qui embauche.
Cela oblige chacun à repenser ses moyens de communiquer. C’est cette diversité qui permet d’enrichir les modes et outils de communication collectifs, donc de vie sociale dans un pays.

Si on prend l’exemple des Sourds, parallèlement aux aspects techniques, il faut surtout qualifier des centres ou des réseaux d’interprétation au niveau national. Aujourd’hui, 50% des interprètes sont en région parisienne, on en compte 10% à Toulouse, et seulement trois personnes dans le Nord Pas-de-Calais. (WebSourd)

En règle générale, l’accessibilité doit se vivre au quotidien, et si les nouvelles technologies sont des outils très utiles, il faut surtout que les politiques et les infrastructures évoluent dans ce sens.

La problématique de l’accessibilité est extrêmement complexe. On constate que bien qu’il y ait une volonté sincère dans ce sens, les handicaps sont tellement spécifiques, qu’il y a toujours des mécontents. Les spécificités sont tellement grandes, que lorsque l’on met en place quelque chose pour les uns, cela ne va pas forcément convenir aux autres, ce qui peut entraîner différents degrés d’accessibilité. (M. Thonet, ONA)

Ce qu’il est primordial à mettre en œuvre pour faire un site accessible :

  • offrir la possibilité de modifier les paramètres d’affichage (taille de police, couleurs...), et permettre la compatibilité avec l’usage de trackball ou de l’outil "scroll", par exemple.
  • pour le public handicapé moteur, il faut laisser la possibilité de naviguer par défilement automatique (menu de navigation + contenu) par un simple clic ou touché de clavier pour activer le lien choisi. (ECEDI)

La démarche pour rendre un site web accessible peut se résumer en 4 étapes clés (URBILOG) :

  • Sensibilisation des équipes de gestion du projet (marketing, ressources humaines, communication, technique...) ;
  • Audit, état des lieux permettant d’identifier les points à améliorer ;
  • Définition des objectifs ;
  • Permettre un suivi et une évaluation, pour pérenniser l’accessibilité.

L’idée soutenue par une large partie des intervenants présents aux ROUMICS est que pour intégrer les personnes handicapées, il faut leur proposer, les mêmes contenus, les mêmes informations, ..., qu’aux valides.

Les enjeux de l’accessibilité

L’accessibilité recouvre différents enjeux : les personnes handicapées, le problème des générations, les disparités techniques (tout le monde n’est pas sous ADSL ou connexion rapide...).

Il faut donc engager toute une réflexion sur les contenus mis en ligne. Les interfaces de navigation doivent permettre une ouverture maximale vers d’autres modes de navigation (ex : navigateurs spécifiques, synthèse vocale...). Cela est important pour tous, pas seulement pour les handicapés. L’accessibilité permet de penser la clarté, la pertinence des informations.

En termes d’image, l’accessibilité nous concerne tous, y compris les entreprises privées, et les actions qui ne sont pas directement destinées au grand public.

Pourquoi faire l’effort de l’accessibilité ? Quels en sont les bénéfices ? Des démarches qualité se mettent en place et obligent à repenser les modalités de la création d’une information électronique. Ex : une image sur un site web n’est-elle pas aussi forte qu’un texte de deux pages ? Sinon, quel est intérêt de l’image ?

Les perspectives de l’accessibilité peuvent se mesurer en gains de productivité (grâce à un accès plus rapide et plus large à l’information), de portabilité (multi-supports), de possibilités de personnalisation à l’infini (chacun doit pouvoir créer son environnement d’accès à l’information pour pouvoir accéder à l’usage attendu).
En somme, travailler sur l’accessibilité des informations est un gain pour tous. Une des critiques opposées à Internet est que bien souvent l’utilisateur est noyé sous un flot d’informations pas toujours très lisible. Une mise en accessibilité des contenus, sous entendant peut-être un meilleur traitement de l’information, qui serait bénéfique à tous. (Braillenet)

Quand on travaille sur l’accessibilité la sensibilisation est fondamentale. En effet, mettre en place des actions sans expliquer pourquoi n’a aucun intérêt. Il faut être capable de démontrer la plu value engendrée par ces actions, leur bénéfice pour tous. Sinon il y a peu de chances que cela fonctionne sur le terrain. De plus, les webmasters n’ont pas toujours la compréhension des gestes techniques nécessaires à une meilleure accessibilité. Et sur ce point il y a vraiment toute une formation à mettre en place. (Wall on line)

Généralement, les personnes handicapées sont très motivées pour utiliser les nouvelles technologies pour l’intégration scolaire, l’emploi, l’accès à l’information... Donc on attend de ces outils et techniques une très forte valeur ajoutée.
L’accessibilité est un concept intéressant pour les décideurs. Mais il convient de sortir du déterminisme technologique. En effet, il faut apprendre à être acteur, être citoyen, être critique pour devenir acteur de ces propres outils, notamment en réagissant ou publiant de l’information.

L’enjeu est de définir des éléments moteurs qui pourront convaincre des décideurs de rendre accessibles leurs informations, leurs locaux ou services.

M. Cazeneuve a repris l’exemple des trottoirs surbaissés : il y a quelques années, on disait que c’était exclusivement pour les personnes en fauteuil. Aujourd’hui, on se rend compte qu’une grande variété d’acteurs profite de ces trottoirs : pour les rollers, les valises ou cartables à roulettes, les poussettes... Donc ces trottoirs ont un usage beaucoup plus large que celui du public handicapé, initialement visé.

Une des difficultés est de confronter les travaux dans ce domaine, de les vulgariser pour expliquer comment faire. Les collectivités locales sont très demandeuses, mais ne savent pas comment se mettre à l’accessibilité. Il est souvent difficile de trouver UN interlocuteur capable d’appréhender les différentes facettes de l’accessibilité.

Piste soulevée par M. Cazeneuve : "Conseiller en accessibilité", un nouveau métier ? Il s’agirait de proposer une personne ressource, un généraliste qui connaîtrait les contraintes ou solutions pour tous et serait capable de synthétiser et vulgariser ces demandes ou opportunités. (Créatif)

En quoi les TIC sont un enjeu particulier dans le domaine du handicap ?

On peut raisonnablement dater au début des années 80 l’apparition de la micro-informatique sur le marché français.
À cette époque très peu d’applications... mais déjà, la magie du traitement de texte allait mettre au placard, nos ancestrales machines à écrire, qui étaient parfois le seul moyen d’accès à l’écrit pour certaines personnes handicapées.
On peut se féliciter que très tôt, des chercheurs universitaires en France comme à l’étranger aient utilisé l’outil informatique pour développer des programmes spécifiques à l’attention de personnes présentant de sévères handicaps.
Exemple : les premiers claviers virtuels représentant des tableaux de lettres, dont les cases clignotaient à tour de rôle pour composer du texte, puis le lire avec une voix de synthèse, avec comme seul outil d’accès, un simple contacteur, placé à la main, au menton, au pied... etc. Une révolution pour de nombreuses personnes n’ayant pas accès au langage écrit ou verbal, une chance pour de nombreux enfants de disposer d’un outil facilitant leur scolarité. (M. Danigo, APF)

Les TIC ont permis de passer de la logique de compensation du geste à une logique d’autonomie, une dynamique de projet et de désir de vivre.
Le handicap oblige à trouver des stratégies pour expliquer aux autres, et donc pour apprendre soi-même.
L’AFM (Association Française de lutte contre les Myopathies) a une démarche très " humaine " qui s’axe autour de trois thèmes importants :

  • restaurer le sentiment de compétences
  • restaurer les relations sociales
  • rompre l’isolement

L’idée est de mettre en relation des personnes handicapées à différents stades, de manière à ce qu’elles puissent partager leur expérience.
Les nouvelles technologies jouent ici un rôle majeur, en permettant de faire le lien entre les personnes, par le biais d’internet, de webcam, ...
Les TIC sont une fenêtre sur le monde qui permet aux handicapés de s’exprimer, d’échanger et d’apprendre par le biais de plates formes dédiées au handicap, par exemple. (M. Ortie, AFM - Association Française de lutte contre les Myopathies)
Les TIC apportent un plus aux personnes handicapées, plus d’autonomie, et une possibilité accrue d’avoir des relations sociales. (Handiplus)

La suite du document sur le site ou dans le pdf

Posté le 17 mai 2005
Nouveau commentaire
  • Février 2006
    23:39

    Compte rendu des premières ROUMICS, "Accessibilité, Handicap et TIC",

    par sissie 64

    Bonjour qu’estce qu’un TIC. avez vous des réferences pour un tetraplégique qqui pourrait peut etre utiliser un ordi avec le clignement des yeux. C’est urgent il demande à mourrir car il ne trouve plus de bonnes raison de vivre . merci ou se renseigner pour ce genre d’appareil ?Je suis IDE dans une MAS