"Communautés, échanges et nouveaux modes de (télé) communication"

Appel à contribution, revue TERMINAL -Mars 2005

Nous nous faisons l’écho de cet appel qui rencontre la volonté exprimée localement de développer l’axe libre et co-production de savoirs publics (cf. la nouvelle rubrique sur @-brest

1 - Idées générales :
Les conditions de production, de circulation et d’appropriation des savoirs d’une part, et d’autre part des biens culturels nous semblent avoir un certain nombre de traits communs.

L’un et l’autre sont en profonde transformation dans le capitalisme contemporain : s’opposent des visions en termes marchandisation-appropriation et en termes de résistance.

Dans “ l’économie du savoir ”, les savoirs traditionnels, scientifiques et académiques sont soumis à une très forte pression visant à construire les bases de la domination dans un capitalisme reposant sur la maîtrise de brevets et de droits de propriété. Pourtant la numérisation des savoirs et les modes de production en réseau, ou en communauté, induisent une transformation qui pourrait être radicale de la notion même de propriété et des modes d’appropriation (logiciel libre, creative commons, Peer to Peer).

Les industries culturelles, de leur coté, font face à une évolution très rapide des modalités de diffusion. La numérisation dans les domaines de la musique, de la photo, du film et l’équipement informatique des particuliers reconfigurent les notions de créateur, producteur, diffuseur et consommateur. De nouveaux rôles apparaissent quand d’autres, industriels notamment, sont remis en cause.

Pour les acteurs économiques, l’enjeu c’est la captation de nouvelles rentes, et donc la mise en œuvre de droits de propriété tant sur les productions intellectuelles et artistiques qu’industrielles.

Cependant les formes du travail et de la relation dans le domaine du savoir et de la circulation des biens culturels reposent sur des pratiques communautaires ou de mutualisation. Ces pratiques coopératives ne sont pas nécessairement contre la marchandisation et l’appropriation, elles sont, en revanche, en interaction, voire en tension avec le monde marchand.

Au demeurant, il est clair que l’existence de communautés est une des conditions essentielles de la création et la circulation des biens informationnels. Il convient donc de bien appréhender les formes d’organisation pour l’élaboration de savoirs, et pour la circulation des biens culturels ou informationnels ainsi que les formes de coproduction et de travail coopératif, en lien avec les conditions d’appropriation.

La notion d’appropriation est elle-même à double sens : appropriation juridique (droits de propriété qui sont source de rente) et appropriation au sens social ou politique (capacité à maîtriser les savoirs et les techniques qui donne accès : accès aux réseaux, aux savoirs eux-mêmes...). Ces deux sens de l’appropriation méritent d’être approfondis, ils sont une des composantes de nouveaux modes de (télé-) communication.

2. Thèmes :

On peut distinguer trois thématiques socio-économiques interdépendantes, qui empruntent à différents modèles, le modèle propriétaire, le modèle public et le modèle communautaire :

  • Droit de propriété, conditions de libre circulation ou de péage ;
  • Mode de production de la valeur, bien privé - bien public - biens communautaires
  • Modèles économiques, chaîne de valeur et acteur pivot

En dehors de cette perspective socio-économique, Terminal souhaite ouvrir une place dans ce numéro thématique à des études de situation, pour comprendre ce qui bouge dans le domaine du savoir, dans le domaine artistico-culturel, et dans celui du logiciel ; pour analyser en partant d’expériences effectives (Peer to peer, Kazaa & Co, Passe-livre, Skype, Bitorent...) quelles sont les pratiques, usages et mises en formes de cette économie.
Les pratiques, conditions et statut de travail méritent aussi d’être prises en compte : nouvelle forme de travail et d’engagement ; intermittence et précarité pour les travailleurs du savoir.

3. Calendrier :

  • Mars : appel à contribution.
  • Avant le 1er Mai : proposition de contribution sous la forme d’un résumé d’une page.
  • Courant juin : réponse aux auteurs.
  • Contributions à remettre pour le 1er octobre 2005.
  • Publication Début 2006.

4. Format des articles publiés

Le comité de rédaction attire l’attention des auteurs sur le projet éditorial que défend la revue et qui fait son originalité entre des publications académiques et des revues de type magazines.

Terminal n’a pas pour vocation d’être une publication académique de recherche et pourtant le contenu scientifique des articles mérite une attention particulière, ils sont soumis à un comité de lecture.

Souhaitant permettre le développement de réflexions critiques, Terminal veille au sérieux des problématiques proposées et à leurs fondements.

Terminal ne s’adresse cependant pas seulement à des chercheurs et souhaite rester d’une lecture abordable par des lecteurs d’horizons et de pratiques divers. Les contributions veilleront donc à s’inscrire dans cette logique selon les consignes suivantes :

  • article centré sur une problématique... sans détours excessifs par les phases classiques de positionnement disciplinaires ;
  • article pour non-spécialistes, supposant une lisibilité pour amateurs avisés (limitation du nombre de notes de bas de page et des références bibliographiques à l’essentiel)
  • format autour de 25000 caractères (signes et espaces compris, sauf cas particuliers)
  • format 12 pour le texte ; format 10 pour les notes ; format 10 pour la biblio
  • Times new roman, Interligne simple, Justifié pour l’ensemble du texte
  • Aucun retour chariot supplémentaire,
  • Pas de n° de titre, titre en gras 14 (titre de partie ) et gras 12 (sous partie)
  • Les références bibliographiques ne doivent pas tenir plus d’une page de la revue ( 3000 signes espaces compris).

contact : terminal at ras.eu.org

ou : thomas.lamarche at univ-lille3.fr

Terminal sur le web : www.terminal.sgdg.org/

Posté le 10 mars 2005

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