La présidence du Conseil adopte l’accord sur les brevets logiciels en violation du règlement intérieur

COMMUNIQUÉ de PRESSE FFII

Le 7 mars 2005 — La présidence du Conseil a déclaré aujourd’hui que
l’accord sur les brevets logiciels du 18 mai 2004 était adopté, ceci
en violation du règlement intérieur, malgré le manque manifeste d’une
majorité qualifiée des États membres et en dépit de demandes de
plusieurs pays de rouvrir les négociations.

Compte-rendu

  • Chypre a soumis une déclaration écrite au début de la réunion du
    Conseil.
  • La Pologne, le Danemark, le Portugal et d’autres (non cités) ont
    demandé un point B (point de discussion).
  • La présidence luxembourgoise a prétendu que cela était impossible
    pour des raisons procédurales et que cela ébranlerait le processus
    entier => le point reste sur la liste des poitns A.
  • Le Luxembourg a alors fait une longue déclaration à propos du
    Parlement européen qui a encore une chance en seconde lecture, de
    l’importance d’éviter l’insécurité juridique, etc.
  • Le Danemark a déclaré qu’il était déçu à ce propos mais a accepté
    et a soumis une déclaration écrite.
  • Plus tard, la liste des points A était acceptée par le Conseil.

Enregistrement audio de la réunion
(Enregistrement en anglais ))

Conclusion

  • Le Luxembourg est allé à l’encontre du propre règlement intérieur
    du Conseil, qui stipule qu’un point B — qui est en même temps une
    demande pour retirer un point A de la liste — ne peut être rejeté que
    par une majorité du Conseil et pas seulement par sa présidence.
  • Le Danemark a « oublié » de demander le retrait du point A de
    l’ordre du jour et les pays tels que la Pologne, l’Espagne,
    l’Allemagne, etc. qui avaient promis de soutenir le Danemark, ne se
    sont pas manifesté. Nous ne pouvons pas imagniner cela est dû au
    hasard.
  • C’est un jour très triste pour la démocratie qui ne laisse
    entrevoir rien de bon avec Constitution européenne qui donne encore
    plus de pouvoir au Conseil.

Gérald Sédrati-Dinet, vice-président de la
FFII commente :

Dans son discours lors d’une réunion de la commission parlementaire
JURI avec le Commissaire McCreevy, Michel Rocard en évoquant les
« inélégances » passées de la Commission et du Conseil sur ce
dossier, prévenait déjà que « le Parlement européen sentait la
moutarde lui monter au nez ».

Le Conseil a aujourd’hui franchi un nouveau pas en violant les
règles institutionnelles et les représentants de la démocratie
européenne risquent fort d’éternuer pour de bon !

Informations supplémentaires

  • Règlement intérieur du Conseil (voir article 3, point 8 !
  • Discours de Michel Rocard à la réunion du 2 février de la
    commission parlementaire JURI avec le Commissaire McCreevy
  • Demande du Danemark

À propos de la FFII

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concurrence et les standards ouverts. Plus de 500 membres, 1 200
sociétés et 80 000 supporters ont chargé la FFII de représenter leurs
intérêts dans le domaine de la législation sur les droits de propriété
attachés aux logiciels.

Plusieurs réactions à propos du vote

Posté le 7 mars 2005 par Michel Briand

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