De l’utilité … de l’utilité sociale de la médiation numérique

Le 15 février dernier, à Paris et à Brest, il a été question de l’utilité sociale de la médiation numérique. Mais il semble que les approches et les méthodes différaient notablement.

A Paris, lors du Séminaire national « Quelle politique nouvelle pour les EPN ? » organisé par la DUI, Gérald Elbaze(Directeur de Médias-Cité et élu socialiste en Gironde) disait en introduction de son propos, que cette journée présidée par Fleur Pellerin (Ministre déléguée chargée des PME, de l’Innovation et de l’Économie Numérique), constituait de fait une forme de reconnaissance de l’utilité sociale des actions de médiation numérique menées par les EPN.

A Brest, dans les locaux de la future Cantine numérique, j’ai animé pour les acteurs locaux intéressés, un atelier de travail sur les méthodes d’évaluation de l’utilité sociale appliquées au domaine de la médiation numérique, afin d’en mesurer l’impact pour les territoires et de mieux valoriser le travail accompli par les bénévoles et les professionnels.

J’aime que les mots porteurs de sens et de nouvelles postures professionnelles ne soient pas galvaudés, aussi je vous propose une petite liste de ce que le concept d’utilité sociale est ou n’est pas.

L’utilité sociale ne se décrète pas, pas plus qu’elle ne s’auto-proclame

  • L’utilité sociale ne se mesure pas au nombre de personnalités qui se pressent pour inaugurer un nouveau dispositif.
    • L’utilité sociale résulte d’une démarche de recherche et de co-construction de sens, entre porteurs de projets, partenaires et bénéficiaires des actions menées.
  • L’utilité sociale n’est pas un hochet qu’on agite devant une profession inquiète et en quête de légitimité.
    • L’utilité sociale fait partie de ces nouveaux indicateurs de richesse qui ont l’ambition de nous permettre d’avancer autrement vers d’autres directions que celles promises par la croissance économique perpétuelle et la compétitivité des territoires.
  • L’utilité sociale n’est pas un mot-valise que l’on sert sur un plateau aux décideurs politiques afin qu’ils puissent instrumentaliser en toute bonne conscience les initiatives des acteurs locaux comme bon leur semble.
    • Réfléchir à l’utilité sociale de ses actions est une opportunité pour les porteurs d’initiatives et les professionnels d’un secteur, de prendre du recul par rapport au quotidien et d’envisager les plus-values apportées sur tous les plans : économique, politique, social, sociétal, environnemental, … et même celui de l’épanouissement individuel.
  • « L’utilité sociale de la médiation numérique » n’est pas une formule magique plus branchée pour remplacer la profession de foi « Des EPN pour lutter contre la fracture numérique »
    • L’évaluation de l’utilité sociale est une approche novatrice qui met l’accent sur l’impact des résultats obtenus, quand bien même il s’agit d’effets induits, plus que sur l’atteinte d’objectifs définis à l’avance. Ce faisant, elle se révèle particulièrement pertinente pour les initiatives originales, les projets innovants, les expérimentations, les pratiques émergentes ...

L’adresse originale de cet article est http://blog.savoirenactes.fr/post/2...

Via un article de Philippe Cazeneuve, publié le 27 février 2013

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