Interview de Michel Briand par la revue du Réseau des Territoires de l’Economie sociale et Solidaire

« Copier n’est pas toujours tricher ! »

Récemment nommé au Conseil National du Numérique, vice-président en charge de l’ESS à Brest Métropole Océane depuis 2008, Michel Briand s’attache à renforcer les coopérations entre acteurs, à promouvoir l’économie sociale et solidaire et à en faire l’une des pièces maîtresses des futurs territoires en transition. Il insiste notamment sur l’innovation sociale et les nouvelles perspectives qu’elle offre à l’ESS. Rencontre.

Un article repris du magazine mensuel du Réseau des Territoires de l’Economie sociale et Solidaire

Au-delà des soutiens traditionnels aux acteurs de l’insertion ou de la création d’activité, il nous paraissait dès le départ essentiel de travailler à l’émergence et à l’accompagnement des initiatives portées par les acteurs du secteur. Dès 2008, Brest Métropole a mis en place des actions à cet effet. Nous avons ainsi décidé de co-financer avec la Région Bretagne un poste d’animateur pour l’ADESS Pays de Brest [1]. Cette dynamique maille la Bretagne et nous comptons aujourd’hui 15 pôles ESS territoriaux en charge de l’animation des acteurs et du renforcement de la coopération entre eux. En parallèle, pour faire connaître l’ESS et son foisonnement d’innovations, nous avons créé un site internet participatif, www.eco-sol-brest.net, et nous organisons régulièrement des cycles de conférences ou des forums. Enfin, en partenariat avec le conseil régional de Bretagne et le conseil général du Finistère, nous avons instauré un appel à projet annuel qui nous permet d’accompagner une dizaine de projets ESS par an.


En novembre dernier, vous avez organisé un Forum des circuits courts. En quoi est-ce un axe de développement pour l’ESS et plus largement pour l’économie locale ?

Il s’agit de nous inscrire dans la dynamique globale des territoires en transition vers une économie « dé-carbonée » et respectueuse des principes du développement durable. Le modèle a plutôt bien fonctionné pour l’alimentation : les AMAP et l’utilisation de produits bio et locaux dans la restauration collective ont par exemple facilité le développement d’une agriculture biologique de proximité autour de Brest. Aujourd’hui le concept des circuits courts n’est plus cantonné à l’alimentaire. Il s’étend aux biens de consommation courants, au crowdfunding solidaire Octopousse ou à la culture.

Quelles sont vos attentes concernant le RTES ?

Je regrette d’abord de ne pas pouvoir participer davantage à ses travaux. Brest est souvent loin. Le développement de la visio-conférence nous permettra certainement de participer davantage aux échanges de bonnes pratiques et aux formations que propose le réseau. Par ailleurs, je souhaiterais que l’innovation sociale occupe plus de place dans nos travaux et que le RTES diffuse davantage le comment-faire, le code source, des projets qui réussissent. Enfin, j’aimerais que la diffusion des articles du RTES se fasse selon les règles de Creative Commons, cela faciliterait la propagation des informations sans léser les auteurs [2].

Crédits :

  • Photo Michel Briand en une : Photo CC by sa nc Celine Castel Telecom Bretagne
  • Photo du jardin Rond de Jardin : Photo de Laure Dosso sous licence Creative Commons By NC-ND - source Wiki-Brest
  • Autres photos : Michel Briand sous licence Creative Commons paternité – partage à l’identique 3.0 (non transposée) - source Wikimedia Commons

[2Le RTES travaille actuellement à rendre cela techniquement possible (NDLR).

Posté le 3 février 2013 par Michel Briand

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