Bruno MUEL (membre du groupe Medvekine, dans « parole ouvrière » Images documentaires N°37/38, 2000 )
Pourquoi se sont-ils choisis pour nom Groupe Medvekine ?
Réponse de Chris Marker
« Un train, un homme qui mettait le cinéma « entre les mains du peuple » (comme Medevkine nous le dirait lui-même plus tard), cela avait de quoi faire rêver un demi-cinéaste égaré dans cette jungle où le professionnalisme mondain et le corporatisme se rejoignent pour empêcher le cinéma de tomber entre les mains du peuple. J¹ai donc passablement brodé sur le thème du ciné-train, pour découvrir, en rencontrant Medvekine, que tout ce que j¹avais inventé était encore très au-dessous de la réalité. On se demande quelquefois ce qui a décidé un groupe d¹ouvriers français, débutant précisément dans cette difficile entreprise de prendre le cinéma entre leurs mains, à choisir de se baptiser Groupe Medvekine. Je suis heureux d¹apporter pour la première fois une réponse historique à cette importante question. C¹est exactement au moment où, racontant le ciné-train à Besançon en 67, l¹année des grandes grèves, dans la cuisine de René Berchoud en compagnie de Georges, de Yoyo, de Daniel, de Pol, de Geo et de quelques autres, j¹ai cité Medvekine : nous emmenions avec nous des cartons déjà tournés, pour insérer dans les films. Et il y en avait un que nous prenions en bobines entières, parce qu¹il servait toujours, dans tous les films. Celui qui disait : « CAMARADES, ÇA NE PEUT PLUS DURER !²
Chris Marker, ³le ciné-ours², in la revue du cinéma - Image et son, N°255, décembre 1971.)
Ils ont participé au travaux du Groupe Medvekine :
Vincent Berchoud, Juliet Berto, Ethel Blum, Antoine Bonfanti, Francis Bonfanti, Michèle Bouder, Paul Bourron, Léo Brouwer, Zouzou Cèbe, Claude Curty, Michel Desrois, Michel Follin, Jean-Luc Godard, Andréa Haran, Joris Iven, René Levert, Pierre Lhomme, Georges Lièvremont, Jacques Loiseleux, Colette Magny, Chris Marker, Mario Marret, André Marteau, Jean-Marie Marteau, Jean Martin, Yoyo Maurivard, Harald Maury, Jacqueline Meppiel, Michel Pamart, Anne Papillaut, Ragnar, Sibio Rodriguez, Alain Rousselot, Jean-Pierre Thiébaud, Trafo (Henri Traforetti), Michèle Traforetti, Pierre Todeschini, René Vautier, Claude Zédet, Suzanne Zédet, Mohamed Zinet, Georges Binetruy, Bruno Muel, Simone Nedjma (Nedjma Scialom), Pol Cèbe...
Les lieux :
DOUARNENEZ
- Lundi 7 février 2005 à 16 H 30 au Lycée J.M Le Bris , 2 films :
Séance ouverte au public, entrée gratuite, renseignements au : 02 98 92 97 23.
Rhodia 4X8
1968-69 -16 mm - Noir et blanc - 4’
Dans Rhodia 4X8 sont reprises des images d’un film d’entreprise : puisqu’on interdit aux ouvriers de filmer leur travail, il faut jouer au plus fin : soit faire des images incognito, soit réemployer les images officielles... Avec la voix de Colette Magny, ce film donne un autre sens au travail en usine.
Classe de lutte
1969 - 16 mm - Noir et blanc - France - 37’, auteur-réalisateur : Groupe Medvedkine de Besançon. Production : Slon, Iskra - Distribution : Iskra. Le premier film réalisé par les ouvriers du "Groupe Medvedkine". Il suit la création d¹une section syndicale CGT dans une usine d¹horlogerie par une ouvrière dont c¹est le premier travail militant en 1968. Comment Suzanne réussit à mobiliser les autres femmes de l¹entreprise, malgré la méfiance des dirigeants syndicaux et les intimidations du patronat.
BREST
CINECABARETS VAUBAN (17 avenue Clemenceau) sur 2 soirées :
- Mardi 8 février 2005 à 20 h 30, 2 films :
Lettre à mon ami Pol Cèbe
De Michel Desrois France - 1970 - 20mn
Pol Cebe, syndicaliste chez Rhodia, était à l¹époque le Président du CCPPO (Centre Culturel Populaire de Palente Orchamps), qui fut à l¹origine de l¹aventure des "Groupes Medvedkine".
A bientôt, j¹espère
1967 - 16 mm - Noir et blanc - France - 43’, auteur-réalisateur : Chris Marker, Mario Marret, image : Collectif - Son : Collectif - Montage : Collectif. Production : Slon, Iskra - Distribution : Iskra
En mars 1967 à Besançon, une grève éclate aux établissements Rhodiaceta. Cette grève a pris un aspect inhabituel par son refus de dissocier le plan culturel du plan social. Les revendications mises en avant ne concernaient plus seulement les salariés ou la sécurité de l¹emploi, mais le mode de vie que la société imposait, impose à la classe ouvrière.
- Mercredi 9 février 2005 à 20 h 30, 3 films :
Le Traîneau-échelle
De Jean-Pierre Thiébaud du "Groupe Medvedkine" de Besançon - France - 1971 - 12mn
"Loin de tous les fastes du monde du septième art, un petit gars a réalisé ce film, seul dans son grenier, le film au plus petit budget, puisqu¹il n¹a coûté que les piles du mini-cassette vous savez cette révolution, le magnétophone devenant ce petit objet si facile à manipuler. Les diapos, il les a puisées dans le stock du CCPPO ; le texte, c¹est sa plume ; la pellicule comptée au moindre centimètre, un détournement effectué sur le chantier de Week-end à Sochaux ; la musique, un traficotage enfantin à partir d¹une grande ¦uvre du répertoire. Le traîneau échelle reste un cri, le c¦ur mis à nu d¹un homme qui se relevait la nuit pour compter les B52 partis noyer un peuple sous une pluie de napalm, un homme pétri d¹amour et de ce fameux humanisme qui rapproche les montagnes. Mais c¹est aussi le reflet d¹une époque, de ces fameuses années dites "soixante-huitardes".
Classe de lutte
1969 - 16 mm - Noir et blanc - France - 37’, auteur-réalisateur : Groupe Medvedkine de Besançon. Production : Slon, Iskra - Distribution : Iskra. Le premier film réalisé par les ouvriers du "Groupe Medvedkine". Il suit la création d¹une section syndicale CGT dans une usine d¹horlogerie par une ouvrière dont c¹est le premier travail militant en 1968. Comment Suzanne réussit à mobiliser les autres femmes de l¹entreprise, malgré la méfiance des dirigeants syndicaux et les intimidations du patronat.
€>> Week-end à Sochaux
1971-1972 - 16 mm - couleur - 57 ’
Mettre en scène le travail pour tout remettre en jeu, mettre en jeu pour mettre en joue : cinéma-boomerang, cinéma-guérilla, jusqu’à la victoire finale...
Renseignements : Cinémathèque de Bretagne tél. 02 98 43 38 95
Entrée : plein tarif 5 E, tarif réduit 4 E (adhérent Cinémathèque, adhérent SKED, demandeur d¹emploi, carte Cézam..), gratuité aux étudiants présentant une carte d¹adhérent de la Mission Culturelle ou de l¹ESAB. Forfait pour les deux soirées : 7 E
NANTES
au Cinéma Bonne Garde
- Jeudi 10 février 2005 à 18 H , 3 films :
Entrée Gratuite, projection dans le cadre des animations de l’antenne départementale de Loire-Atlantique de la Cinémathèque de Bretagne. Tel. 02 51 72 96 89
Week-end à Sochaux
- 11 JUIN 68
Classe de lutte
L’équipe de la Cinémathèque de Bretagne
CINEMATHEQUE DE BRETAGNE - Gwarez Filmoù