Données publiques et maintien du patrimoine

La libération des données publiques et la publication d’un répertoire, associés à la mise à disposition, mobilisent des processus organisationnels et technologiques.
Le principe originel du mouvement open data est de faciliter l’utilisation des données publiques brutes pour favoriser la création économique, l’innovation numérique, la transparence démocratique et toute une ribambelle d’arguments inopposables, citoyens par principe et de bon sens.

Le capital informationnel libéré verra sa valeur augmenter tant par sa volumétrie, son exhaustivité, sa qualité et ses origines multi territoriales, que par son antériorité à savoir le maintien dans le temps des données cumulées libérées comme patrimoine essentiel.

Comment maintenir dans le temps des masses incalculables de données ?

Il ne s’agit pas là d’archivage électronique à valeur probante mais d’un principe de continuité.

Il s’agit de maintenir les mêmes règles de maintien des données pas ou peu sollicitées que celles qui correspondent à une demande sociale, économique ou politique. Les praticiens de l’information (publique/privée) savent que 10% de l’information diffusée est utilisée/commercialisée et donc maintien l’ensemble.
Il y a un risque de voir des pans entiers de données publiques, perçues comme non pertinentes, retirées de la circulation pour des raisons organisationnelles ou/et économiques alors que, sur le principe de la « longue traîne », un réutilisateur trouvera intérêt sur le cumul temporel de données.

On peut caractériser la nécessité du maintien dans le temps sans limite au principe de continuité des services publics, dès lors que l’administration se voit obligée de créer et maintenir son répertoire des données publiques sans limite dans le temps (Point non précisé dans le décret n°2005-1755 du 30 décembre 2005 relatif à la liberté d’accès aux documents administratifs et à la réutilisation des informations publiques, pris pour l’application de la loi n° 78-753 du 17 juillet 1978.).

Les administrations peuvent décider de ne plus mettre à disposition certaines données/documents ou de ne plus les mettre à jour, elles doivent dans ce cas publier leur décision, si possible sous forme électronique, dans les meilleurs délais.

Dans ce cas la continuité est mise à mal et une opportunité d’un transfert vers « le privé » du maintien peut s’apparenter à un service privé d’information publique !

Via un article de Philippe OURLIAC, publié le 2 février 2012

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