Internet et inegalites, un constat a rappeler a l’occasion de la Journee Mondiale du Refus de la Misere

Extrait de l’article publié par Jean Luc Raymond sur le site du projet Internet de rue

A la triste occasion de la Journée Mondiale du Refus de la Misère, le blog Netlex propose une impressionnante série de liens qui constituent des points de repères sur la pauvreté en France, les indicateurs de l’exclusion et des pointeurs vers le travail des Organisations Non Gouvernementales (O.N.G.) à travers un long article très documenté : Journée Mondiale du Refus de la Misère : le plus grand scandale est l’indifférence

Il consacre un chapître sur le thème Internet et Inégalités et fait part de ce constat :

"En 2004, la fracture numérique ne s’est pas résorbée. La moitié de Français qui utilisent internet au bureau ou chez eux se recrute surtout chez les cadres supérieurs (89 %), dans les foyers aux revenus aisés (76 %), chez les moins de 35 ans (65 %). Chez les "non-connectés", un sur deux se montre intéressé par le fait de disposer d’un accès Internet à domicile, quand 40% de réfractaires se déclare "pas intéressé du tout"".

Ceci est un extrait de l’article Internet, la révolution à deux vitesses, daté du 17 février 2004, par l’institut de sondages Ipsos,

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Enfin, Netlex pointe vers un article de l’A.F.N.E.T. : La "fracture numérique" existe-t-elle ? avec ce résumé :

"Ce texte est la traduction française de l’article "Does the ’Digital Divide’ Exist ?," publié dans l’ouvrage Globalization and its new divides : malcontents, recipes, and reform (dir. Paul van Seters, Bas de Gaay Fortman & Arie de Ruijter, Dutch University Press, Amsterdam, 2003), qui fait suite au colloque Sustainable Ties in the Information Society (Tilburg, Pays-Bas, 26-28 mars 2003).

Il commence par une analyse des discours relatifs à la notion de « "fracture numérique " : quels que soient leurs auteurs (politiciens, experts du G8, militants), ces discours utilisent essentiellement deux ingrédients : le déterminisme technique et la confusion entre l’information et son support. Ensuite, on évalue la qualité et les fonctions des mesures de cette "fracture numérique" : celles-ci servent avant tout à légitimer a posteriori cette dernière, et à émettre des préjugés grossiers sur les nations et les sociétés à partir d’un seul indicateur, le pourcentage d’internautes de chaque pays. Enfin, on rappelle les potentialités de l’écriture numérique, et les connaissances requises pour en tirer parti. Celles-ci sont sans surprise liées aux formes traditionnelles de capital (économique, social, intellectuel). Par suite, les personnes qui profitent des capacités mentales offertes par l’informatique sont peu nombreuses. Derrière cette prétendue « fracture » et son remède (les investissements dans l’équipement), on découvre alors une profonde ségrégation cognitive consécutive à la diffusion des systèmes d’écriture numérique.

Eric Guichard - INRIA - ENS Eric.Guichard @ ens.fr"

Posté le 18 octobre 2004

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