Linux à paris ? information des élus le 12 octobre

Extrait de l’article publié par Jérôme Thorel dans le webzine ZD net du 27 septembre

Windows ou Linux ? Une étude de faisabilité portant sur la conversion des 15.000 ordinateurs de la ville aux logiciels libres sera communiquée à cette date. La société Nexedi propose déjà de convertir l’ensemble pour moins de 5 millions d’euros.

D’après nos informations, la très attendue "étude d’impact" commandée voilà un an à Unilog France, portant sur la possible conversion des services informatiques de la mairie de Paris aux logiciels libres, a été bouclée et communiquée à l’exécutif parisien. Désormais, la question est de savoir quelle en est la teneur. Une vingtaine d’élus du Conseil de Paris (le conseil municipal), sur 163 représentants issus des mairies d’arrondissements, seront fixés une première fois le 12 octobre.

Ce jour-là, les services de l’adjoint au maire François Dagnaud, chargé de l’administration, organiseront une réunion avec deux commissions techniques pour confronter l’étude d’Unilog auxdits élus. Il s’agira des membres des 1re et 2e commissions, chargées respectivement des finances (budget) et de l’emploi (affaires générales, nouvelles technologies de l’information), a-t-on appris auprès d’une source très proche du dossier.

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Comme nous l’annonçions dans le "Recto Verso" du 6 août dernier, Marie-Pierre Martinet (Les Verts, élue du 20e), Patrick Bloche (PS, 11e) et Jean Vuillermoz (PC, 19e), ont fait adopter, le 23 juillet, deux "voeux" (sorte d’engagements) par le Conseil de Paris.

Pour être sûr que le fameux rapport d’Unilog ne traîne pas trop longtemps dans un tiroir, ou plus simplement pour une garantie de transparence, ils ont donc fait adopté : primo, que « le rapport relatif à cette étude soit communiqué aux élu-e-s » (ce sera donc chose faite le 12 octobre) ; et secundo, « qu’un groupe de travail soit constitué pour déterminer les modalités et alternatives, qui pourraient être mises en place à partir des conclusions de cette étude, groupe représentatif des groupes politiques et des adjoint-e-s concerné-e-s ».

Ce groupe de travail sera donc constitué des vingt élus des deux commissions précitées (auxquelles participeront également une demi-douzaine d’adjoints par commission) ; chaque groupe politique sera représenté, proportionnellement à son poids au conseil municipal.

« Tout reste à faire », explique à ZDNet Marie-Pierre Martinet, l’élue des Verts à l’origine du double voeu. « Je suis politiquement très favorable aux logiciels libres. Maintenant, nous sommes conscients, chez les Verts, que ce ne sera pas simple de tout basculer d’un seul coup. Ce serait même une erreur », lance-t-elle, prudente. « Car franchement, il y a 44.000 personnes qui travaillent dans la "machine municipale" parisienne, en comptant les mairies d’arrondissements et les services techniques et administratifs. Bref, je suis plutôt partisan d’avancer un pied devant l’autre que de faire le grand saut... »

L’argument économique au coeur des débats

L’argument économique sera, insiste-t-elle, primordial dans le débat qui va s’ouvrir entre les élus et les adjoints de Bertrand Delanöé. « Le maire a répété qu’il ne voulait pas augmenter les impôts pendant cette mandature. Il faut faire avec et étudier sereinement combien coûtera tout éventuelle conversion aux logiciels libres. Nous ne voulons pas, face au choix politique fort en faveur des logiciels libres, que l’on nous oppose uniquement la question du coût. »

Marie-Pierre Martinet, comme les autres élus concernés, a encore le temps d’examiner la proposition de la société Nexedi-Rentalinux. Avec un sens certain de l’opportunisme, ce spécialiste en logiciels libres, fondé et dirigé par Jean-Paul Smets, infatiguable militant du "libre" (au sein de l’Aful notamment), a fait tourner ses calculettes. Vendredi dernier, dans un communiqué très détaillé, il a en quelque sorte présenté son devis à la mairie de Paris... Partant d’un chiffre paru dans Libération en juin 2004, selon lequel Microsoft, après un rabais substantiel (60% environ), proposait de renouveler ses licences à la mairie pour 5,6 millions d’euros, Nexedi dit pouvoir assurer une conversion quasi totale pour... « 25% de moins ».
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Posté le 28 septembre 2004

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