La poste américaine tuée par le courriel ?

L’info est suffisamment grave pour susciter la réflexion : la dématérialisation procède-t’elle de la destruction créative consistant à causer la disparition de services par l’apparition d’un autre ?

Le Congrès américain vole au secours de la Poste (US Postal) qui se trouve en situation de défaut de paiement (déficit de 9 milliards de dollars et dette de 5,5 milliards de $).
L’accusé n’est autre que la dématérialisation : email, e-procédures et factures électroniques (mais aussi statut des fonctionnaires), qui ont donc supplanté la transmission de messages papiers aux USA.

Au moment où la France (Etat et collectivités) se penche sur la numérisation totale du territoire et, par conséquent, le développement de la dématérialisation, la question des dégâts collatéraux trouve ici une belle illustration.

Les services et usages numériques appuyés sur les infrastructures électroniques, notamment mis en place ou motivés par l’administration française, entraîneront-ils, dans le cas de la messagerie, la disparition de la partie courrier de notre Poste nationale (création destructrice) ?
Les Elus ont à cœur de maintenir le service public qui fait la caractéristique de notre Pays : la Poste. Du courrier à la Banque et aujourd’hui à la téléphonie mobile, la Poste offre un grand nombre de services essentiels, notamment, dans les espaces ruraux.
Les usagers sont attachés à la Poste et le réseau d’agences maille extraordinairement le territoire. Des accords locaux entre la Poste et des collectivités permettent de maintenir certaines agences en danger… mais la situation est essentiellement liée à la désertification des ces territoires.
Avec l’augmentation des usages électroniques, ces stratégies seraient-elles mises à mal ? Voici donc un nouveau paramètre à prendre en compte pour la définition d’offre de services électroniques.

Les réseaux sociaux et particulièrement leurs fonctions d’interconnexion individuelle et de groupe, viennent renforcer le développement de l’électronique au détriment du papier (voire du téléphone). Est-ce que les réseaux sociaux, à leur tour, tueront le courriel ? David Zeitlyn, professeur à l’Université britannique du Kent, affirme que l’e-mail n’aurait plus que dix ans à vivre !

Ce type de question est déjà ancien. La disparition du courrier papier faisait partie des prévisions de quelques prospectivistes français des années 90… avec le développement du mobile. Il se trouve que justement l’arrivée du GSM c’est accompagnée d’une augmentation des courriers puisque à chaque abonnement correspond une facture, encore transmise par voie postale. Et comme dans une famille française on compte plus de 2 GSM, il en ressort (facture + marketing) de bons chiffres pour la Poste.

La facture électronique est un usage qui se développe… comme aux USA, la Poste sera-t’elle en danger ?

Via un article de Philippe OURLIAC, publié le 8 septembre 2011

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