Résumé de la Mêlée numérique 15, Toulouse

L’association toulousaine « La Mêlée » organisait les 20 et 21 Avril 2011 la 15ème édition de « La Mêlée Numérique 15.0 ». Ce salon, désormais célèbre, est le premier salon TIC de province. Il a pour vocation de promouvoir le savoir faire et les compétences des entreprises TIC de province et plus particulièrement de la région Sud-Ouest. Au total, environ 2 700 personnes se sont rencontrées à cette “Mélée Numérique 15.0”.


Les deux journées se sont articulées cette année autour de six grands axes à savoir :

- L’international avec la présence pour la première fois d’entreprises et d’institutions étrangères ;
- L’Académie de l’Innovation dont le but est de permettre de comprendre les facteurs de réussites des entreprises innovantes ;
- La journée des systèmes embarqués afin de mettre en avant l’une des spécificités TIC de la région :
- Les journées e-business dont l’objectif était de faire comprendre les enjeux de stratégies web adaptées pour réussir dans le e-commerce, le m-commerce… ;
- Le salon TIC qui avait pour objectif de rassembler les participants afin de discuter de problématique TIC autour d’ateliers, de tables rondes, de conférences, de barcamps… ;
- Le Digital Green Forum dont l’objectif était de mettre en évidence la convergence entre les nouvelles technologies, les préoccupations environnementales et l’espace.

Cette Mêlée était également l’occasion de débattre des sujets divers de la santé à l’optimisation des réseaux sociaux en passant par les transports.

L’un des thèmes abordés fut l’état d’avancement du Très Haut Débit en France lors de la conférence intitulée « Le Très Haut débit pour quels usages ? ».

A cette occasion, différents acteurs se sont succédés afin de faire un point sur l’état du déploiement du très haut débit en France et se sont tout particulièrement intéressés aux raison du faible taux de pénétration THD dan notre pays.
On y apprenait ainsi que cette faible pénétration s’explique par deux facteurs principaux à savoir une stratégie de déploiement des réseaux THD peu cohérente et un effort de communication visant a promouvoir les offres THD très faible. En effet, pour ce qui est des efforts de communication, il est apparu que les “grands” fournisseurs d’accès internet et en particulier l’opérateur historique n’avaient aucun intérêt a promouvoir les offres très haut débit, le réseaux cuivre étant un réseau de qualité et déjà entièrement amorti, les bénéfices résultant d’un abonnement à une offre ADSL sont très supérieurs a ceux résultant d’un abonnement THD. De ce fait, lorsqu’un client se rend en boutique pour souscrire à une offre internet, une offre ADSL lui est quasiment toujours proposée et ce, même si l’offre fibre est disponible dans sa zone d’abonnement. Pour ce qui est de la stratégie de déploiement des infrastructures, il est apparu que les “grands” opérateurs préfèrent s’attaquer aux zones très peuplées pour des raisons de rentabilités. Or, ces zones sont aussi les zones où le réseau cuivre est de meilleure qualité. De ce fait, les clients potentiels n’attribuent pas une valeur suffisante aux connexions THD pour consentir à payer un prix supérieur aux offres triple play traditionnelles (soit environ 30 euros).
A l’inverse les habitants des zones peu ou pas desservies en ADSL (qui sont aussi les zones les moins densément peuplées) valorisent très fortement les réseaux THD et seraient près à payer le prix demandé pour une connexion de qualité. Ce sont pourtant ces derniers qui ne sont toujours pas adressés par les offres fibre optique. Bien qu’ayant un coup de déploiement plus élevé, les intervenant se sont entendus pour affirmer que ces zones, si elles étaient desservies seraient rentables sur du long terme.

A l’occasion de la conférence sur la télémédecine intitulée “L’apport des satellites à la e-santé”, des chercheurs du CNES ont présenté leurs innovations en matière de e-santé et leurs avantages.
Nous avons ainsi pu découvrir que la mise en place d’un système de téléconsultation en Guyane a permis à la collectivité d’économiser 300 000 euros en frais de déplacement ambulancier tout en donnant accès à des soins de meilleure qualité aux habitants des régions reculées. De même, le CNES a développé une camionnette capable de réaliser des examens de 4 types (atteintes rénales, vasculaires, rétiniennes et perte de sensibilité des pieds) dont l’objectif est de dépister les complications les plus fréquentes liées au diabète.

Ainsi, 25% des patients s’étant fait examiner dans cette camionnette ont du consulter un spécialiste en urgence car les examens ont montré un risque de survenance de complications fortes. Le but de ce système est, a terme, de dépister ces complications le plus tôt possible afin de les soigner avant qu’elles ne causent de dégâts irréversibles (amputation par exemple).

Les transports ont eux aussi fait l’objet d’une conférence intitulée “A la découverte des nouveaux modes et usages du transport d’aujourd’hui et de demain”.
Cette conférence a été l’occasion pour les différents intervenants de donner leurs points de vue sur les grandes tendances des transports dans l’avenir. On y apprenait ainsi que les véhicules devraient tendre à être de plus en plus propres dans les années à venir plus pour des raisons financières qu’écologiques. Pour ce faire ils devraient, dans un premier temps, être beaucoup moins lourds et intégrer beaucoup plus “d’intelligence” puis dans un second temps, utiliser de plus en plus d’énergies propres. L’autre grande tendance attendue est plutôt d’ordre psychologique. Les intervenants ont unanimement convenu que le rapport des personnes à leur voiture devrait changer. En effet, la voiture devrait être valorisée pour l’usage que l’on en fait (service) plutôt que pour le fait de la posséder (objet). C’est dans ces conditions que devraient se développer les plateformes de co-voiturage, d’autopartage ou encore l’usage plus régulier des transports en commun.

A l’occasion de la conférence “Viadéo Tour : Comment optimiser l’usage des réseaux sociaux professionnels comme Viadeo ?”, Elodie Hennion, responsable partenariat chez Viadeo, a prodigué des conseils en vue d’une bonne utilisation des réseaux sociaux. Alors que ceux-ci envahissent la société, les internautes ont tendance à les utiliser sans objectifs précis. Or, sans réflexion au préalable ils peuvent desservir. En effet iil est important de faire attention à son identité numérique (ensemble des traces laissées volontairement ou involontairement par un internaute sur le web) qui permet de soigner son e-réputation (perception que l’on a d’une marque ou d’une personne sur le web).

Que ce soit pour les entreprises ou pour les individus, l’identité numérique est fondée sur quatre grands piliers :
- Preuve : les témoignages extérieurs permettent de justifier une réputation (exemple : ancien collègue ou client) ;
- Cohérence : une entreprise ou une personne doit avoir une cohérence dans ses publications sur tous les réseaux sociaux ;
- Historique : avec le web, les internautes peuvent avoir connaissance de l’historique d’une marque ou d’une personne ;
- Connexion : il est très important de se connecter avec des personnes de son domaine de référence.

Une autre conférence s’est tenue sur “L’émergence du code à barres 2 dimensions”. Alors que le code à barre 1 dimension existe déjà depuis une trentaine d’années, l’apparition de cette nouvelle technologie laisse entrevoir de nouveaux usages pour les entreprises, usages démultipliés notamment par l’émergence des smartphones. En effet, grâce à ces téléphones mobiles de nouvelle génération, les codes-barres peuvent être dématérialisés. Par exemple, les codes 2D peuvent être utilisés pour des coupons de réduction, cartes de fidélité… Grâce à la géo-localisation, fonction présente dans les téléphones mobiles, une personne pourra recevoir des coupons de réduction pour des commerces se trouvant à proximité.

Cette “Mélée 15.0” s’est clôturée par un grand débat sur “La ville de demain sera durable et interconnectée” où étaient présents de nombreux spécialistes. Selon Clémént Alteresco de Fabernovel, la ville durable et interconnectée dépend de trois variables : les données, l’accès à ces données et les usages. Cette première définition est complétée par Sandrine Murcia, présidente de Silicon-Valley en insistant sur l’importance d’impliquer les citoyens dans les évolutions technologiques de demain. Selon Gille Berhault, Président d’Acidd, le numérique est une formidable opportunité de penser différemment. Les sociétés occidentales sont profondément individualistes : chacun veut sa propriété.
Les TIC peuvent renforcer l’humain et le pousser à partager davantage (voiture en partage par exemple). Il faut arrêter de penser individuel et penser collectif. Derrière le développement durable, il y a surtout une possibilité de "s’alléger la vie en arrêtant le stress lié à la propriété".

Article rédigé par Francesca Flamand et Adrien Verdière, stagiaires OTeN

Plus d’informations sur ces deux jours :

http://www.lamelee.com

Via un article de Philippe OURLIAC, publié le 5 mai 2011

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