Des gisements de données à la base de services urbains à Genève

Le 2 février 2011, dans le cadre de la conférence Lift qui se tenait à Genève, l’Observatoire technologique a organisé avec l’aide de Lift Lab un atelier de co-création autour de l’ouverture des données publiques du canton.

Un article du
14 avril 2011 – Patrick Genoud et Giorgio Pauletto, repris d’OT lab, laboratoire d’usages à l’ére d’internet, édité à Genève.
Un magazine sous licence CC by

Le but de l’atelier n’était pas de déboucher sur des applications concrètes que l’on pourrait directement mettre en œuvre, ni de solutionner des problèmes actuels liés à la mobilité ou à la 3D à Genève. Les objectifs de ce workshop exploratoire étaient plutôt de :

- mettre en contact des acteurs du territoire lémanique autour du thème de l’ouverture des données publiques ;
- illustrer les potentialités offertes par l’ouverture des données publiques du SITG, le Système d’Information du territoire Genevois, et plus particulièrement celles liées à la 3D et à la mobilité ;
- lancer une dynamique dans ce domaine en interne de l’administration genevoise.

L’équipe de Lift Lab a profité de la conférence Lift pour mobiliser des experts internationaux dans les domaines concernés. De notre côté nous nous sommes efforcés d’intéresser des spécialistes en interne de l’administration genevoise (spécialistes de la géomatique, de la mobilité ou de la 3D). Une dizaine de participants à la conférence Lift étaient également de la partie afin d’apporter une vision externe et plurielle sur le sujet.

L’atelier a réuni 25 participants répartis en 5 groupes de 5 personnes. La composition des groupes favorisait la diversité des expertises pour produire des réflexions transversales. En effet, lors d’un atelier, chaque acteur joue un rôle actif dans le développement d’idées et dans le partage des points de vue permettant le prototypage de services et de solutions pertinentes. Le lien créé entre les différents acteurs lors de la co-conception permet un partage d’informations et de valeurs qui pourront être potentiellement remobilisées plus tard dans des groupes projets. Comme ce processus a parfois besoin de stimulation, chaque groupe était guidé par un “sherpa” c’est-à-dire un expert du domaine qui jouait le rôle de stimulateur et de cadreur des échanges. La présence de ces “sherpas” a également permis une prise de note détaillée des échanges et des idées.

Cinq services ont ainsi été ébauchés durant les 3h30 de partage créatif :

  • « Dis-moi comment tu bouges »
  • « Le bonheur en commun »
  • « Aide à la multi-modalité »
  • « Wiki City »
  • « Maquette de création interactive »

Ils présentent des similitudes suffisamment claires pour identifier les enjeux les plus structurants d’un territoire qui assume pleinement le potentiel des données à sa disposition.

Du fait du caractère éclaté des services basés sur des données de mobilités et sur des données 3D, notre démarche durant l’atelier a privilégié la création de liens entre les différentes parties prenantes du territoire (autorités et services publics, entreprises, experts, associations, habitants). Au-delà du partage d’informations et de valeurs, l’atelier a favorisé le décloisonnement à partir de l’illustration des opportunités de co-production de services urbains innovants.

Les exemples mentionnés ont attesté la place centrale de l’administration genevoise dans l’impulsion de la dynamique d’usage et d’exploitation des données. Cette place est essentielle à la création d’un flux continu d’informations qui s’intègrent directement dans l’action (mobilité, expression citoyenne, etc.). En particulier, le travail en groupe a permis de mettre en avant l’apport des technologies numériques pour non seulement informer, mais également pour impliquer les habitants et les autres acteurs stratégiques dans l’offre de services, tout en intégrant leurs avis dans les processus décisionnels et opérationnels. Pour aller de l’avant, il est indispensable de rendre les données plus lisibles et de valoriser des projets pilotes dédiés aux habitants en impliquant les acteurs stratégiques du territoire.

L’atelier a d’ores et déjà reçu un écho très favorables de la part des participants et il en appelle d’autres que nous espérons focalisés sur des réalisations plus concrètes. Olivier Donzé, du laboratoire de Modélisation informatique du paysage (mip) de la haute école du paysage, d’ingénierie et d’architecture de Genève (hepia) a en tous cas saisi la balle au bond et envisage lancer un projet de recherche en s’appuyant sur l’un des services ébauchés.

Un grand merci à Fabien Girardin et à Boris Beaude pour l’énergie et la passion qu’ils ont su insuffler dans ce projet !

Posté le 1er mai 2011

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