Un article repris du
blog de
Laurent Mucchielli
avec son accord.
Aujourd’hui, comme l’écrivait Montesquieu, les hommes libres sont comme des petits poissons dans un grand filet. Les nombreux fichiers de police, les puces RFID (pass Navigo, pass d’entreprises et de cantines scolaires), les empreintes ADN, la vidéosurveillance et autres bracelets électroniques nous concernent tous.
Aujourd’hui, dans une maïeutique de renversement du sens, commune aux vingt dernières lois pénales, la sécurité est proclamée comme la première des libertés, accolée à tous les substantifs : sécurité publique, sanitaire, alimentaire, routière. Mais la déclaration des droits de l’homme de 1789, pas plus que la Convention européenne des droits de l’homme du 4 novembre 1950 n’ont entendu faire de la sécurité un principe général du droit. Il s’agissait de proclamer, non le droit à la sécurité, mais le droit à la sûreté, assurer la protection du citoyen contre l’arbitraire du pouvoir, les excès de la police ou de la justice. Ce qui est l’inverse de revendiquer un droit à la sécurité, un droit d’ingérence générale de la police dans les existences individuelles.
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Par Laurent Mucchielli - Vidéosurveillance, fichage