La mémoire collective, ses supports et ses modes de transmission conférence de Marie-José Jolivet

mardi 22 février, UBO, Brest

Depuis 2005, le Service culturel organise les cycles de cours publics de l’UBO. Ces conférences ont lieu un mardi par mois entre 18h et 20h, elles sont gratuites et ouvertes au tout public. En 2010-2011, la thématique choisie est la mémoire. Ce mardi 22 février, Marie-José Jolivet abordera la mémoire collective, ses supports et ses modes de transmission.

Marie-José Jolivet est anthropologue, directrice de recherche émérite à l’Institut de recherche pour le développement (IRD), membre de l’Unité de recherches "Migrations et société" – Paris (URMIS) et membre associée de la Communauté des Églises d’Expressions Africaines de France (CEAF).

Ses recherches portent sur la mémoire, l’histoire et la construction identitaire dans les sociétés post-esclavagistes ; l’anthropologie de la créolisation aux Antilles et en Guyane et sur l’approche anthropologique d’un espace transfrontalier : les sociétés marronnes du Maroni entre Guyane et Surinam.

Participation à la vie scientifique

Dès les années 1980, à la suite d’affectations en Guyane puis à la Martinique, Marie-José Jolivet a fait émerger à l’Orstom (actuel IRD) l’étude des questions identitaires. Elle a été ainsi amenée à prendre en charge la responsabilité de diverses équipes de l’IRD et a assuré, jusqu’à l’automne 2008, la direction de l’URCIM (Unité de recherche « Constructions identitaires et mondialisation »). Elle reste responsable d’une équipe du programme de l’ANR portant sur les migrations dans la Caraïbe et les Guyanes.

Les questions identitaires sont également au cœur de son activité universitaire, avec la co-organisation, depuis plus de vingt ans, d’un séminaire comparatif partant d’études sur la Caraïbe et les Amériques Noires (EHESS).

Elle est membre du comité de rédaction de la revue Autrepart.

Présentation du Cours publics par Marie-José Jolivet

« Aborder en conférence publique la notion de « mémoire collective » implique de se référer d’abord aux travaux de Maurice Halbwachs qui, parti des Cadres sociaux de la mémoire (publié en 1925) a débouché sur la création de ce concept, analysé dans son œuvre posthume de 1950, précisément intitulée : La mémoire collective.

Un point de vue « général » sera présenté en partant du rapport entre mémoire individuelle et mémoire collective (notion dont certains auteurs peuvent d’ailleurs contester l’intérêt) et en introduisant, dans le sillage d’Halbwachs, la nécessité du support vécu qui vient distinguer cette mémoire vivante d’une mémoire historique dont il faudra alors définir les contours.

C’est néanmoins en tant qu’anthropologue, que j’aborderai plus concrètement cette notion dont les expressions, comme l’a très bien montré Roger Bastide (notamment dans Les Amériques noires, 1967) en opposant mémoire motrice et mémoire intellectualisée, peuvent être diverses jusqu’à inclure les techniques du corps ou les gestes transmis de génération en génération.

En appliquant cette réflexion à la question de la mémoire de l’esclavage aux Antilles et en Guyane, je tâcherai de faire apparaître l’enjeu des débats actuels sur les notions de mémoire individuelle ou collective, en particulier à travers l’étude des manifestations commémoratives. »

Publications récentes (sélection)

2008

* Histoires, identités et logiques ethniques. Amérindiens, Créoles et Noirs Marrons en Guyane, dirigé avec Gérard Collomb, Paris, CTHS, 221 p.

* « Des “ibérables" aux “étrangers". Mémoire et histoire créole à Mana ». In Collomb et Jolivet (éds), Histoires, identités et logiques ethniques, Paris CTHS, pp.27-43.

* « Histoires du marronnage ou le difficile renoncement des Ndjuka », In Collomb et Jolivet (éds), Histoires, identités et logiques ethniques, Paris CTHS, pp.77-105.

2007

* « Approche anthropologique du multiculturalisme guyanais. Marrons et Créoles dans l’ouest ». In Léglise (ed), Pratiques et représentations linguistiques en Guyane : regards croisés, Paris, IRD Éditions, pp.87-106.

* « Droits, polygamie et rapports de genre en Guyane » (avec Diane Vernon), Cahiers d’Études Africaines XLVII (3-4), 187-188. pp.733-752.

2006

* « Créoles et Marrons en Guyane : d’une créolisation à l’autre ». In Célius C. (éd), Situations créoles : pratiques et représentations, Éditions Nota Bene, Québec, pp.107-123.

2005

* « Des “tribus" marginalisées aux communes “ethniques" ou les enjeux territoriaux du développement en situation multiculturelle ». In Antheaume B. et Giraut F. (éds), Des territoires pour le développement, IRD Éditions, pp.223-244

2003

* « Creolization and intercultural dynamics in French Guiana ». In Shalini Puri (ed.), Marginal Migrations : Intra-Caribbean Cultural Circulation, Macmillan, Warwick U Series on Caribbean Studies, pp.320-359.

2002

* « Mémoire caraïbe, mémoire caribéenne et histoire coloniale », Ethnologie française, Outre-Mers, XXXII, 4, pp.735-741.

2001

* « Mémoires guyanaises. Fluctuations des représentations créoles du passé ». In Guillaume (ed), Identités caraïbes, Paris, CTHS. pp.63-73.

2000

* Logiques identitaires, logiques territoriales (Éd). N° thématique de la revue Autrepart, n°14 : 195 p.

Fiche de Marie-José Jolivet sur le site du CAEF

Cours Public - 22 février - La mémoire collective, ses supports et ses modes de transmission - conférence de Marie-José Jolivet


Informations complémentaires :

* Lieu : Amphi 1, Faculté Victor Segalen, 20 rue Duquesne, Brest.

* Gratuit, entrée libre, tout public

* Renseignements :
Service Culturel de l’UBO - ouvert en continu de 10h à 17h
2 bis, avenue Le Gorgeu - CS93837
29238 Brest Cedex 3
Tél : (00 33 2) 98 01 63 67
Fax : (00 33 2) 98 01 79 37
Courriel : service.culturel@univ-brest.fr

Posté le 22 janvier 2011 par service-culturel-ubo

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