Propositions pour un réseau de l’écrit-public, autour de ce mouvement d’expression, d’échange et de débat

invitation à un réseau de l’écrit public

Le premier forum des usages coopératifs va réunir à Brest,
début juillet, 250 personnes sensibilisées aux questions de l’écrit public et multimédia (voir rencontres 1 : journées sur l’écrit public

A l’an II de l’écrit public, au croisement de dizaines d’initiatives voici une proposition pour explorer, relier ensemble les multiples facettes de ce mouvement.

Merci de vos réactions remarques, contributions

Michel Briand

En quelques années, s’appuyant sur de nouveaux outils de publication, des milliers d’espaces d’expression, de débat, d’initiatives mises en réseau se sont ouverts sur la toile du web, portés par des personnes, des associations et quelques acteurs publics.

L’écrit public nous amène à croiser les questions

  • de l’expression : « publier », écrire, dire, s’exprimer, donner à voir ;
  • de la coopération, le faire à plusieurs, ouvrir des rencontres possibles, mettre à disposition ;
  • de la confrontation des idées, de l’interpellation, de la construction de consensus-dissensus ;
  • et comme il s’agit d’un nouveau média d’un mode de fonctionnement à explorer ;

Nous avons appris à lire et à écrire à l’école. Les livres nous enrichissent de savoir, de culture, notre écriture nous permet d’apprendre, de dire, d’échanger et de travailler.

En utilisant les otils technologiques, les femmes et les hommes ont inventé de nouveaux outils d’expression.

Courrier électronique, forums, web ont popularisé internet. Avec les technologies du numérique, images, sons et textes se retrouvent reliés dans une immense toile.

  • Mais où pouvons nous apprendre non seulement à lire mais à écrire ?
  • Comment utiliser ces outils de l’immédiateté, des communautés virtuelles pour nous relier à nos voisins, à celles et ceux qui partagent notre métier, nos passions ?

Il ne s’agit plus seulement d’apprendre à utiliser mais d’être acteur de sa connexion locale, d’acquérir de nouvelles habiletés pour dire, publier, se référencer, débattre sur la toile, dans une logique coopérative où l’abondance des réseaux de personnes, des rédacteurs de contenus de formation nous enrichit mutuellement.

C’est au croisement de réseaux d’hommes et de femmes qui souhaitent apprendre ensemble que naît ce projet de réseau ECRIT PUBLIC, avec une volonté de savoirs partagés, d’apprentissage mutualisé et de convivialité.

A la croisée des producteurs de contenus ouverts, des artisans de la connaissance et de la culture bien commun, des ingénieux du logiciel libre, des acteurs du lien social, l’écrit public est un carrefour de questions à explorer :

Ou en est-on de la co-publication ?

  • mythe ou réalité ? parmi les milliers de sites « dynamiques » combien fonctionnent en écriture à plusieurs mains ?
  • sites de communication, sites modérés, sites de débat, sites ouverts, sites d’expression, la palette des possibles qui fait de l’internet un réseau ouvert produit ici une variété de comportements qu’il peut être intéressant de qualifier (et non de juger).
    un premier éclairage pourrait-être de s’échanger quelques adresses, quelques histoires d’aventures locales ?

Quelle place de la co-publication par rapport aux sites administrés ?

  • comment évolue le métier du web master, lorsqu’il à moins à mettre en forme les rédactions et s’implique davantage dans l’accompagnement des autres à l’écrit, l’animation d’un réseau de correspondants ?
  • comment relier sites de co-publication et site classique dans une collectivité, une structure publique ou privée ?

Quelle co-publication ?

  • L’écriture par plusieurs personnes est un processus lent, plus humain que technique : comment favoriser l’implication de rédacteurs ?
  • Certain-e-s ont lancé des conférences de rédaction ouverte : comment fonctionne un comité de rédaction ? quelle réalité, quelles étapes dans nos histoires singulières ?
  • quels éléments de succès ? de freins ?
  • Peut-être que des réseaux pourront ici apporter des témoignages ?

Co-écriture expression, débat public et l’utopie démocratique ?

  • Est-ce que la co-publication est un outil favorisant l’expression des associations et des personnes, le débat sur la vie locale ?
  • Combien de sites politiques ou de service public (villes, administrations locales ..) sont ouverts en écriture ? pourquoi cette crainte immédiate des décideurs lorsqie l’on évoque un site « ouvert » ?

Co-écriture, réseaux de personnes et outils coopératifs ?

  • Par les liens, les syndications, la co-publication favorise le fonctionnement en réseau, quelle réalité aujourd’hui des réseaux de sites, de personnes, de communautés ?
  • Après une étape d’appropriation, les sites de co-publication intègrent différents outils spip, wikis, carto, forums, listes ou en est-on ?

Co-publication et co-production de contenus ouverts ?

  • La co-publication en rendant accessible de l’information participe aussi à la production de bien public : qu’est ce qui motive les milliers de personnes, co-producteurs d’encyclopédie, de sites de référence technique, scientifique, d’observatoire ?
  • Les contenus publics ne sont pas dans la tradition du service-public : à côté de réalisations exemplaires au niveau central, très peu d’acteurs des collectivités, des administration publiques locales donnent à voir les informations publiques : combien d’écoles, collèges et lycées publient leurprojet d’école ? combien d’études sur l’aménagement numérique des territoires sont publiées ? combien d’enquête publique sont aussi en ligne ?
Posté le 28 juin 2004 par Michel Briand

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Nouveau commentaire
  • Juillet 2004
    10:17

    > Propositions pour un réseau de l’écrit-public, autour de ce mouvement d’expression, d’échange et de débat

    par Pierre Carrolaggi

    Animer un réseau autour de l’écrit public me paraît une initiative très pertinente. L’écrit public est encore mal connu des responsables et des animateurs des lieux et structures a priori susceptibles de soutenir cette pratique.

    Un réseau, lieu d’échange et de débats pourrait contribuer à soutenir trois lignes d’action : la recherche (spécifique ou par circulation et exploitation de résultats disponibles), la génération d’idées (creuset, réservoir, observatoire) et la démonstration (l’écrit public existe bien, il faut le développer).

    Aux questions déjà nombreuses posées par Michel, je rajouterais quelques thématiques.

    • Sur les interrelations entre l’écrit et l’outil : comment les outils transforment le discours ? quelle peut-être l’influence des pratiques d’écriture sur le développement des outils ? comment les outils vont et doivent-ils évoluer pour faciliter l’écrit public ?
    • Sur le rapport entre le développement de la réflexion et le moyen de son expression : quelles particularités génère l’immédiateté de l’écrit public ? Écrire pour soi-même ou pour les autres ?
    • Comment faire pour que l’écrit public soit aussi un écrit collectif, une co-publication et non pas seulement une juxtaposition d’individualités ?
    • Comment éviter une reproduction des inégalités dans l’accès à l’information et dans sa production ? Ceux qui manipulent déjà beaucoup d’informations sont aussi les plus actifs dans l’écrit public. Comment faciliter l’appropriation des outils - préalable au développement des pratiques - par les groupes non dominants ?
      Finalement, quelles sont les conditions d’un écrit public citoyen ?
  • Juillet 2004
    10:56

    > Propositions pour un réseau de l’écrit-public, autour de ce mouvement d’expression, d’échange et de débat

    par Jérôme Combaz

    Bonjour,

    Sur le fond, cette proposition me paraît intéressante. L’écrit public "en ligne" me semble être un phénomène suffisament répandu pour qu’il mérite un « observatoire ». Observatoire n’est d’ailleurs peut-être pas le mot approprié, trop static, trop en arrière sur le phénomène. On voit actuellement que ce sont les outils (et ceux qui les font) qui mènent un peu la danse. Et ces outils créent eux-même de nouveaux phénomènes ou problèmes à résoudre. En matière d’écrit public, comment spécifier dès maintenant les outils de demain ?! Comment prévenir l’essouflement qui tôt ou tard guette chaque phénomène ? Cela n’empêche pas d’éplucher les autres axes de reflexion pointés dans la proposition, et de continuer les pratiques sur le terrain, bien sûr...

    Jérôme