A propos du "social computing"

article repris de la lettre n°5 de Transversales, une publication du GRIT Groupe de Recherche Inter et Transdisciplnaires

3 Question à...
Olivier Nérot - Responsable R&D et fondateur d’Amoweba.

Doit on considérer le Social Computing comme un effet de mode, ou une évolution, ou une révolution profonde ?

Le social computing est l’analyse en tant que système du fonctionnement des réseaux relationnels pour inspirer des solutions techniques, et son application opère une transition rapide vers la véritable finalité d’Internet : le service à l’individu. Cette évolution, dans la continuité des principes qui ont fait Internet, accélère actuellement la transition vers un système d’information global recentré sur nos besoins sociaux et professionnels, au niveau de chaque individu, de chaque société, et modifie, enrichit, notre vision même de nos organisations. Il s’agit donc d’une révolution des services et des usages, d’autant plus forte qu’elle est facilitée par une simple évolution des techniques.

Que cela nous prépare-t-il ? Faut il s’inquiéter d’une telle puissance ?

L’application du Social computing est quasi universelle, et les services qui en découlent sont multiples, du nouveau renseignement à la cartographie des compétences. Lorsque l’information s’unit aux réseaux sociaux pour s’enrichir mutuellement, le réseau d’information prend son sens. Cette évolution ne semble pas être une menace car le social computing décentralise l’information vers l’individu, en le responsabilisant, ce qui limite la récupération du système par un petit nombre. Ce principe est celui d’une vision libérale de l’écologie de l’information : attaquée, elle se reconfigure. Contrainte, elle diffuse par chacun des éléments qui la constitue. Refutée, elle se repensera elle-même. Il ne faut donc pas être inquiet mais vigilant, ce qui augmente notre acuité !

Comment accompagner, à mon niveau cette évolution ? Cela implique-t-il un changement dans les mentalités ?

Il est impossible, dès qu’un réseau se constitue, de ne pas rejoindre ceux de sa communauté qui y appartiennent déjà, sans se couper d’eux (e-mail, portable, etc.). Le collaboratif a ses limites, mais la force du social computing est que sa finalité est orientée vers l’individu, et qu’elle tire sa pertinence du réseau et des usages de chacun. L’utilisateur retrouve la place qu’il pensait bien devoir toujours occuper : le centre de son univers ! Depuis l’origine, le monde construit son sens par son organisation, par la mise en relation de ses composants, via une co-évolution naturelle de ses éléments en interaction. Actuellement, notre univers informationnel vit simplement la même révolution...

Posté le 19 juin 2004

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