Claude Henry est ingénieur de formation ; mais après avoir travaillé plusieurs années dans des grandes études de prospective publique au tournant des année 60 et 70, il est devenu sociologue des techniques. Il a passé dix années dans un laboratoire de pointe du CNRS, le LIMSI d’Orsay, participant à plusieurs projets européens sur des outils numériques collaboratifs. Il a présidé durant quelques années l’association VECAM, qui fût très active dès 1995 pour mettre à jour les enjeux de la révolution numérique. Il exerce aujourd’hui la fonction de facilitateur dans plusieurs réseaux associatifs.
- Service Internet et Expression Multimédia (IEM) : Vous portez un projet qui vise à constituer un réseau coopératif dénommé Alliance citoyenne sur les enjeux des nanotechnologies (ACEN), vous pouvez nous dire plus ?
- Claude Henry : Dans ce début de siècle, le monde est engagé dans un nouvelle vague de la techno-science, celle nano-bio-info-cognito sciences et techniques. Dans ce champ de ce savoir hypercomplexe, le débat citoyen est particulièrement difficile ; mais ce qui s’est passé depuis vingt sur l’amiante, puis sur les OGM, le rend absolument nécessaire. Le but de l’ACEN, est de construire à usage de toute personne intéressée par les enjeux des nano-technologies une information permettant un débat de qualité, en nous inspirant de ce que fait Inf’OGM sur les OGM.
- IEM : Quel public cherchez-vous à toucher ?
- Claude Henry : Le grand public éclairé et engagé dans la transformation sociale.
- IEM : Quelles types d’actions mettez vous en place dans le cadre de ce projet ?
- Claude Henry : Nous construisons une veille collaborative avec des personnes engagées dans des structures très variées : droits de l’homme, santé – dont santé au travail - , environnement, consommation, débat citoyen et éducation populaire, culture scientifique…
- IEM : A quels genres de difficultés êtes vous confronté ?
- Claude Henry : Trois difficultés principales :
1) le champ des nanos est très large, et il est difficile de l’appréhender
2) la coopération réellement opérationnelle entre associations de notre pays demande beaucoup de tact.
3) la culture numérique des cadres associatifs reste faible, au delà de l’usage du mail
- IEM : Quelles sont les perspectives ?
- Claude Henry : L’ACEN est juridiquement en train de se constituer, après avoir été initiée par l’association Vivagora. Notre coopération est engagée depuis une année, à travers un outil collaboratif à trois étages. Notre site vient d’ouvrir début juin.
- IEM : Lors du forum vous animerez une rencontre pour présenter ACEN, quelle en sera le contenu ?
- Claude Henry : Présenter les enjeux de l’ACEN ; puis l’espace collaboratif, conçu en lien étroit avec mes amis d’Outils-Réseaux, et la manière d’organiser la veille coopérative via des outils de fouille de données ; enfin le site.
- IEM : Vous participez au Forum pour 4ème fois, quelles sont vos attentes pour cette nouvelle édition ?
- Claude Henry : Rencontrer d’autres personnes engagées dans l’organisation de la veille coopérative outillée par le numérique.
Discuter d’autres projets à usage associatif et citoyen – je m’intéresse aussi aux monnaies complémentaires - , des difficultés à les monter…mais aussi des joies de la réussite !!!
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