Logiciel Libre, Mise en perspective pour l’Économie Sociale et Solidaire

Un dossier, contribution de Frédéric Sultan pour Rencontres sociales

Une contribution de Frédéric Sultan écrite pour la revue "Rencontres Sociales"

Un texte publié sous licence Creative Commons By NC

Pourquoi l’ESS et les syndicats doivent-ils s’intéresser aux logiciels libres ?

Le logiciel libre est un mouvement social et citoyen. Il participe au renouveau de la
culture politique en France et dans le monde. Les « libristes », comme on les nomme
parfois, développent des pratiques de coopération basées sur le partage et la codification
juridique, les licences libres, qui contribuent au renouvellement des formes de
solidarité et de transformation sociale.
L’histoire de ce mouvement date des années 1970. Progressivement, les idées et les
pratiques du logiciel libre se sont diffusées dans la société, dans d’autres domaines
tels que la culture, la connaissance, la santé, la monnaie, par exemple.

Aujourd’hui,
les luttes engagées sur les terrains emblématiques de l’accès au médicament, de la
préservation du savoir, du droit à l’eau et à l’assainissement, du droit à reproduire
des semences, ou encore les initiatives économiques solidaires autour des monnaies
alternatives, partagent toutes avec le logiciel libre, un horizon d’élargissement des
biens communs.

Coopération et biens communs sont devenus des enjeux de mobilisation à l’échelle
de la planète. Le logiciel libre est un des leviers de leur appropriation massive. Le
mouvement du logiciel libre a incontestablement influencé les représentations de
l’économie depuis la fin du Xxième siècle et par conséquent un grand nombre d’initiatives
solidaires qui voient le jour aujourd’hui.

C’est aussi un mouvement de défense des droits de chacun à l’information, à la création
à travers l’usage des outils de communication numériques. Il contribue aux transformations
de l’espace mondial qui ne peuvent être ignorées des syndicats et de l’ESS
aujourd’hui, notamment parce qu’une génération de jeunes éduqués, dont un nombre
de plus en plus important est confronté au chômage, s’emparent de ces
technologiques pour élaborer et mettre à profit des cultures du réseau propices au
développement des mouvements sociaux et citoyens.

La convergence entre le mouvement du logiciel libre et les syndicats et l’Économie
Sociale et solidaire est certainement un des enjeux pour les années à venir. Ce
dossier est une des pierres apportées à ce débat par Rencontres Sociales.

Introduction

De nombreux organismes de l’économie sociale et solidaire utilisent des logiciels
libres parce que « c’est moins cher ». Les acteurs du logiciel libre se préoccupent de
pénétrer le marché de l’ESS. L’industrie du logiciel libre se développe pour partie sous
la forme de scop, d’associations ou d’entreprises solidaires. Les informaticiens, développeurs,
animateurs de réseaux et prestataires de services, essaient ainsi de mettre
en accord les valeurs qui les animent et leurs pratiques quotidiennes.
Le mouvement du logiciel libre et celui de l’ESS ont d’autres liens qui les attachent
l’un à l’autre. Ils contribuent chacun à leur manière aux biens communs et partagent
une vision alternative de l’économie au service de la transformation de notre société
et de l’émancipation des personnes. La convergence entre ces deux mouvements est
certainement un des enjeux pour les années à venir. Ils partagent aussi une approche
pragmatique qui associe réflexion et mise en pratique.

Les convergences, voir même les alliances entre ces mouvements, appelées par
exemple de ses voeux par Bastien Sibille de l’Ai2L, dans une tribune publiée sur le
site de Rencontres sociales,
s’avèrent être un vaste chantier dont peu d’acteurs sont font une idée claire.

Comme le montre le programme des RMLL 2009 (rencontres mondiales du logiciel
libre organisées chaque année en France), les enjeux de ce chantier dépassent largement
le jeu des échanges commerciaux. Les thèmes des ateliers conomie de 2009 :
« biens communs et pratiques collaboratives », « dynamiser le lien social local », « 
cultures libres, réseaux d’hébergement solidaire », « lien social regagné par le don
d’ordinateur », .... donnent une image de la variété des approches et des pratiques à
partager.

Les acteurs du logiciel libre seraient les bienvenus pour participer (un peu plus) aux
travaux des instances de l’ESS en train de se mettre en place, mouvement des entrepreneurs
sociaux, labo de l’ESS, ...etc.
Ce dialogue renforcé pourrait avoir un impact sur la création des standards ouverts et
pérennes pour les systèmes de communication et de gestion des données personnelles.

De tels standards dépendent précisément de la capacité des producteurs à
s’associer pour faire reconnaitre les normes qui répondent à leurs exigences techniques
mais aussi éthiques. Il pourrait aussi intervenir pour faciliter l’émergence des
infrastructures de communication, réseaux, fournisseur d’accès, mémoire et conservation
et édition numériques correspondant à l’échelle des besoins actuels et qui font
défaut en France.

Exemple emblématique, SPIP, est un logiciel libre initié en France et largement
utilisé pour publier des informations sur Internet.

SPIP est un logiciel libre de gestion de contenu parmi les plus utilisés en France (environ
25 000 sites), à la fois par des sites d’institutions publiques, La Poste française,
certains ministères ou ambassades de France, par la presse (le webmestre du journal
Le Monde diplomatique est un des initiateurs de SPIP), des associations, des universitaires
ou des particuliers. Il est né en 2001 d’une initiative du minirézo, un collectif
défendant le Web indépendant et la liberté d’expression sur Internet.

SPIP est un acronyme signifiant « Système de publication pour l’Internet » ; le dernier
« P » est laissé à la libre interprétation de chacun et est souvent complété par
« partagé » ou « participatif », dans la mesure où ce logiciel permet surtout d’éditer
collectivement un site.
SPIP s’attache particulièrement au fonctionnement collectif, au multilinguisme et à la
facilité d’emploi. C’est un logiciel libre, distribué sous la licence GNU/GPL. Il peut ainsi
être utilisé pour tout site Internet, qu’il soit associatif ou institutionnel, personnel ou
marchand.

Sommaire

  • Pourquoi l’ESS et les syndicats doivent-ils s’intéresser aux logiciels libres ?
  • Introduction

Partie 1 : Le LL qu’est-ce que c’est ?

  • 4 libertés
  • Pour équilibrer les droits des créateurs et des utilisateurs
  • Ces libertés peuvent être virales
  • Le réseau est un espace de partage et une forme de coopération
  • Le Mouvement du Libre
  • Quels logiciels libres ?
  • Il faut distinguer Logiciel Libre et Open Source.
  • Caractéristiques des projets de logiciel libre et « open source »

Partie 2 : La place occupée par le logiciel libre

  • Logiciel libre et industrie.
  • En Europe
  • Un secteur en développement
  • Un secteur de pointe
  • Les administrations françaises et internationales l’ont adopté
  • Les documents de référence de l’administration électronique française
  • L’expérience du Brésil
  • Et l’économie sociale et solidaire
  • Des initiatives à la croisée des chemins de l’ESS et du
  • Réseaux, associations ou regroupements d’acteurs du logiciel libre

Partie 3 : La migration du logiciel propriétaire au logiciel libre.

  • Pourquoi migrer ?
  • Gain financier
  • “Good Enough”
  • Interopérabilité, pérennité et sécurité des systèmes d’information
  • Comment ?

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Posté le 12 mars 2010

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Nouveau commentaire
  • Septembre 2010
    22:45

    Logiciel Libre, Mise en perspective pour l’Économie Sociale et Solidaire

    par Dave Bosch

    My French is rusty. This is a great place for me to brush up on it while I’m at Sarasota pain management.

  • Septembre 2010
    22:42

    Logiciel Libre, Mise en perspective pour l’Économie Sociale et Solidaire

    par Dave Bosch

    Great article !

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