De nouveaux lieux d’innovation et de connaissances : les « Living Labs »

Repris d’un article publié par le Cefrio dans son bulletin Sistech

Le concept du « Living Lab » ou « Laboratoire vivant » n’est pas tout à fait nouveau puisqu’il succède en partie à la notion de « clusters » des années 80. Encore actifs aujourd’hui, les clusters ou pôles de compétences (France) regroupent des entreprises, des centres de recherche et de formation. Ils gravitent autour d’un même secteur industriel en partageant une vision, des stratégies et moyens en vue d’améliorer les actions individuelles et de se démarquer de la concurrence sur les marchés mondiaux. Le Laboratoire vivant diffère quelque peu, puisqu’il représente « un système pour construire la future économie dans lequel, l’innovation et la recherche orientées sur l’usage de l’utilisateur dans des conditions réelles, sont des techniques normales de cocréation pour les nouveaux produits, services et structures sociales » En fait, c’est William J. Mitchell, professeur au MIT, qui en a modernisé le concept au cours des années 90. Pour ce faire, il a placé les TI au cœur des processus à titre d’outils, mais aussi à titre d’objets puisque les nouvelles applications des technologies peuvent être enrichies par la créativité et la diversité de talents que le laboratoire aura regroupés.

Le Laboratoire vivant constitue une réponse à la problématique des pays occidentaux qui font face à l’impossibilité de poursuivre leur croissance économique en se basant sur une plus grande productivité. La planche de salut de nombre de pays industrialisés réside aujourd’hui plutôt dans l’innovation. Il s’avère donc un lieu physique et davantage virtuel où se rencontrent divers acteurs dont des chercheurs, des entreprises privées ou publiques, et des membres de la société civile. Ils derniers se livrent à un véritable remue méninges où les idées et les concepts ont la vie dure puisque ce processus dynamique favorise l’interaction pour :

  • faire émerger les bonnes idées au bon moment ;
  • accélérer le processus de création ;
  • recueillir des données pouvant servir à d’autres projets ;
  • s’approprier et promouvoir plus rapidement et largement les produits, services ou structures, ceci se réalisant d’autant plus facilement que ceux-ci ont été conçus en lien étroit avec les besoins des usagers ou des territoires.

Les technologies de l’information apparaissent dès lors comme l’outil essentiel pour gérer, traiter, partager les connaissances des différentes entités et participants du Laboratoire vivant, mais aussi pour lier ces différentes communautés de savoirs entre elles. Ce réseautage contribue à consolider les spécificités des territoires et à les enrichir.

L’initiative de rassembler les « Living Labs » a été amorcée sous la présidence finlandaise de la Communauté européenne en 2006. Il en ressort que 129 Living Labs sont actuellement en effervescence, dont 119 en Europe. Ce réseau coopératif constitue la pierre d’assise de l’innovation.

A titre d’exemples, la Fabrique du futur - 3D Living Innovation, située à Lyon, voit la labellisation du réseau ENoLL (European Network of Living Labs) comme un apport à la crédibilité de son expertise créatrice autour de l’innovation en 3D. De plus, elle lui procure un réseau de partenaires provenant d’autres continents et permet la promotion de son offre de service. Pour les dirigeants de ce laboratoire, la participation des usagers est au cœur de la créativité, comme quoi cela tente à prouver que « chacun peut être cocréateur de son futur » ! Un très imposant « Living Lab » français, le Laboratoire des Territoires de Demain, œuvre actuellement à plusieurs dizaines de projets d’envergure avec plus d’une centaine de partenaires et d’organismes. Les nouvelles technologies sont au cœur des processus d’innovation. À titre d’exemples, le laboratoire gère le projet de Centre Archéologique au service des territoires et participe à celui sur la Ville Post-carbone.

Les bénéfices pour une organisation ou même pour une PME sont assez évidents, puisque la participation à un Laboratoire vivant donne accès à une veille économique et technologique sur les nouveaux services et usages et cela à l’échelle mondiale. Mais cela va bien au-delà de ces avantages. Ces laboratoires vivants regroupent les forces vives et les savoirs d’une région et conçoivent leur milieu de vie à l’aide des nouvelles technologies en ayant à la base du processus les besoins des citoyens et de leur territoire.

Pour en savoir plus :

Cet article a été publié le Mercredi 17 février 2010 à 11:18 par Gisèle Bertrand et est classé dans général. Vous pouvez en suivre les commentaires par le biais du flux RSS 2.0. Vous pouvez laisser un commentaire, ou faire un trackback depuis votre propre site.

Posté le 26 février 2010

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