Cette offre répond à la demande d’un tarif social à moins de 20 € demandée par le gouvernement.
Dans une interview accordée au Figaro , Pierre Danon PDG de Numericable annonce que :
"Numericable va au-delà et propose pour 9,99 euros mensuels 60 chaînes de télévision [les chaînes de la TNT et une sélection de chaînes étrangères], un accès Internet à 2 mégabits et la téléphonie illimitée en France métropolitaine"
Cette offre va donc au delà de la demande gouvernementale, qui ne demandait qu’un effort modeste aux opérateurs et restait un tarif très élevé comparé à l’offre "SUN" qui permettait un accès télévision + internet à 4€ par mois sous condition d’adhéion collective au niveau d’un immeuble câblé.
Mais nous passons ici d’une offre collective prise en compte dans les charges avec facturation unique à une offre sous condition de ressources :
"Il y a deux conditions pour être éligible à cette offre : être allocataire du RSA ou de l’allocation adulte handicapé, et habiter dans un logement bénéficiant du service unique numérique de Numericable"
Selon le journal Le Monde qui reprenait cette information hier : Pierre Danon assure avoir envoyé une lettre présentant l’offre au premier ministre, à l’Arcep (Autorité de régulation des télécoms) et aux services de Bercy.
"S’ils homologuent notre offre d’ici à deux mois, nous pourrions la lancer cet été", assure-t-il, persuadé qu’avec cette offre, Numéricable pourrait "gagner de nouveaux clients". Selon le président de Numéricable, le fonds de service universel, géré par la Caisse des dépôts, "devrait verser une subvention de 4,21 euros par mois et par abonné à Numericable".
A la lecture de l’interview nous nous posons quelques questions sur les conditions d’accès en effet M. Danon annonce :
"Le fonds de service universel, géré par la Caisse des dépôts, devrait verser une subvention de 4,21 euros par mois et par abonné à Numericable. Ce forfait reviendra donc à 5,99 euros mensuels aux abonnés, 4 euros étant déjà compris dans les charges. "
C’est à dire que le coût réel proposé serait de 15 € et se décompose ainsi
- 4 € dans les charges : est que cela suppose une adhésion de l’immeuble aujourd’hui obligatoire pour bénéficier de cette offre ? [1]
- 5, 99 € payée par le bénéficaire
- 4,21 de subvention : c’est à dire que cette offre dépendrait d’un accord de l’état d’une aise particulière aux bénéficiaires ?
Cette offre à 15€ payée 9€90 est un progrès mais à relativiser quand on la compare à l’offre déjà exisatnte à 19€90 de l’opérateur Numéricable qui inclut
- l’accès à internet à haut débit (et non seulement à 2Mb comme dnas cette offre et l’offre SUN)
- et une offre d’accès à un large bouquet de 100 chainées de télévision (contre les chaines de la TNT et un panel de chaînes étrangères ici et dans l’offre SUN).
A Brest où nous expérimentons depuis décembre 2009 un accès "internet pour tous "à 1 € en habitat social sur le quartier de Kerourien, nous nous réjouissons de cette prise en compte des difficultés financières d’accès des personnes en précarité.
Les dernières études (Credoc, Marsouin ..) montrent toutes une persistance d’un fort écart dans l’accès à internet des personnes en précarité, de personnes déjà isolées, de personnes âgées.
Les premiers retours d’expérience montent une demande très forte d’un tarif social intégrant la téléphonie.
Mais notre expérience montre aussi la nécessité d’un accompagnement de proximité indispensable pour
- accompagner les personnes dans l’installation de l’ordinateur, sa connexion et les premiers pas
- servir de médiateur avec l’opérateur, résoudre les inévitables problèmes de connexion (changement de prise) et prévenir les litiges
- équiper en ordinateurs à bas coût (ordinateurs recyclés )
- et permettre une réelle appropriation des usages dans le temps : près de 15% d’abandon ont été notés en habitat social, internet et l’informatique n’est pas si facile pour tous !
- proposer la valider de compétences numériques (visa internet bretagne ; B2I adultes le jour où l’état nous autorisera à le proposer dans les quartiers).
et ce d’autant plus que les personnes sont isolées socialement et en précarité.
Cet accompagnement passe par une implication partenariale qui associe le bailleur social, les associations de locataires et les acteurs de l’action sociale et de l’éducation populaire du quartier.
Un plan de développement de l’accés à internet pour tous n’a de sens que si cet accompagnement en grande proximité est aussi pris en compte : sur un quartier de 600 familles c’est deux personnes à temps plein sur un an plus l’implication de nombreux acteurs du quartier.
La question des services aux locataires est une dimension importante
- l’internet associé à des capteurs permet un suivi des consommations d’eau, d’électricité, de chauffage du foyer.
- c’est une source d’économie pour les foyers
- et un élement structurant du développement durable
Mais la création de ces nouveaux services à un coût, pose des problèmes avec les opérateurs de service (EDF, GDF, services de l’eau, et du chauffage ..) et demanderait un développement coordonné au niveau national pour passer de l’expérimentation au déploiement.
Pour nous à Brest métropole Océane et pour plusieurs acteurs du numérique social qui se sont exprimés lors de la rencotre initiée par La Délégation aux Usages de l’Internet et les Secrétariat Général à la Délégation Interministérielle à la ville lors de la rencontre de Fontenay sous bois mardi 3 février, l’objectif reste une offre internet + télévision + téléphone à moins de 8 € par mois en habitat social compte tenu de l’abaissement des coûts rendus possibles par un abonnement groupé et l’habitat en immeuble collectif.
pour plus d’information
- l’espace collaboratif du groupe de travail "numérique social de l’AVICCA" : http://www.numerique-social.infini.fr/
- l’espace collaboratif du groupe de travail "numérique et quartiers politiques de la ville" http://guides.creatif-public.net/in...
avec en lignes les références des dernières études et réalisations sur le sujet
Michel Briand élu en charge de l’aménagement numérique du territoire à Brest Métropole Océane