AMACCA, les AMAP culturelles

Un article repris su site "bienscommuns"

La première AMACCA vient d’être créée en 2009. Elle préfigure une organisation sociale alternative dans le secteur culturel. AMACCA signifie : Associations pour le Maintien des Alternatives en matière de Culture et de Création Artistique. Cette initiative est une « AMAP Culturelle ». Son fonctionnement est basé sur le micro mécénat de « citoyens-spectateurs-producteurs ».

Le micro mécénat est une pratique « élaborée », collective, permettant à un groupe de particuliers de s’allier autour d’un projet culturel commun et de porter sa création, sa diffusion. Le micro mécénat comme le mécénat individuel peuvent ainsi représenter l’amorce d’une nouvelle approche du financement qui s’inscrit dans une logique d’économie sociale permettant aux individus de ne plus être seulement consommateurs mais d’être aussi Co-créateurs de projets culturels.

Les AMACCA, constituées en associations loi 1901 et elles mêmes organisées en micro réseaux, peuvent aussi solliciter le secteur des entreprises locales ou les collectivités territoriales à partir du moment où leur totale indépendance est respectée. Les réseaux d’AMACCA relient la culture et la citoyenneté active.

Pour en savoir plus, télécharger le dossier de présentation : Dossier AMACCA

Contact : lanoe.olivier@wanadoo.fr


Extrait de la présentation

Ce projet est avant tout un projet de

développement d’un nouveau modèle

économique.

Au-delà, ce dispositif porte en lui les

articulations d’une transformation en terme

de pratique sociale et culturelle, en terme

de politique culturelle, en terme de valeur et

de fonction accordée à la culture.

Dans un réseau d’AMACCA la culture est

avant tout au service de la démocratie et de

la citoyenneté active.

Nous verrons que la dynamique est

mutuelle, que la démocratie et la

citoyenneté active sont aussi au service de

ce réseau.

Nous pouvons considérer les

AMACCA comme un

nouveau bien commun à créer

tous ensemble.

Ce modèle économique est viable quelque

soit le niveau d’ implication des collectivités

territoriales et des entreprises ; c’est

l’une des singularités du réseau AMACCA

qui s’inscrit dans le champs éthique de

l’économie sociale et solidaire.

Réseau AMACCA

Associations pour le Maintien des Alternatives en matière de Culture et de Création Artistique.

Une préfiguration d’organisation sociale alternative, en résonance avec des

attentes et des besoins grandissants

Le dispositif socio-économique « AMACCA » est un vecteur de solidarité et d’émancipation sociale à vocation

culturelle, constitué en réseau de pôles locaux de diffusion et de création, au service de l’intérêt général.

L’AMACCA se donne les moyens financiers de promouvoir la création artistique et la diffusion de cultures

alternatives avec des professionnels aujourd’hui écartés ou éloignés des circuits marchands ou institutionnels.

Le « concept AMACCA » articule deux passerelles : celle qui relie le citoyen au spectacle vivant, aux artistes,

et celle qui relie le citoyen aux chercheurs, à la science, aux observateurs et penseurs de ce monde. Ces

passerelles sont là pour reconnaître à tous ce droit fondamental : l’accès à la culture.

Quelques points déterminants

  • Pôle de diffusion : Organisation de rencontres citoyennes : spectacles, conférences, débats ...
  • Pôle de création : Soutien à la création artistique à travers l’apport de moyen de production de spectacle et

de promotion dans et hors réseau.

  • Synergie associative : ces pôles constituent des points d’appui (compétences humaine, moyen de

communication, équipements divers) sur lesquels la vie associative alternative locale peut s’adosser pour

accroître son potentiel en terme d’échange, d’organisation et d’action.

Financement : le micro mécénat

Majoritairement financé par le micro mécénat de « citoyens-spectateurs-producteurs », les

AMACCA, constituées en associations loi 1901 et elles mêmes constituées en micro réseau peuvent

aussi solliciter le secteur des entreprises locales ou les collectivités territoriales à partir du moment où

leur totale indépendance est respectée.

Information et développement

Pour constituer le maillage d’un tel réseau de diffusion, les organisations citoyennes existantes seront

sollicitées, invitées à relayer l’information et à accompagner la naissance des premières AMACCA.

Ainsi, une AMACCA peut être initiée avec une quinzaine de personnes, et atteindre sa pleine maturité

avec 200 à 250 personnes pour un réel rayonnement local.

Des associations existantes peuvent trouver un second souffle en se transformant en AMACCA.

Un pôle de création peut être porté par une ou plusieurs AMACCA.

Une Fédération d’AMACCA est souhaitable pour envisager l’action en terme d’aménagement du

territoire, ou pour mutualiser des moyens et coordonner certaines actions de plus grande ampleur.

Partage, démocratie, créativité : Un objectif en soi

Démarchandiser la culture pour la mettre à portée de tous, lui rendre son statut de bien commun.

Soutenir les lanceurs d’alerte et autres sentinelles de notre démocratie en leur offrant une tribune.

Encourager l’émergence de nouvelles pratiques sociales et économiques, de nouveaux choix

de vie en toute connaissance et conscience.

Après les AMAP… les AMACCA

Peut-on croire que la révolution de nos modes de vie ne sera pas

consécutive aux déplacements de nos références culturelles ?

Présentation d’un moyen pour les citoyens de se réapproprier une liberté d’initiative en dehors

des logiques inadaptées du marché, des aléas électoraux, en dehors des desideratas de

potentats locaux, en dehors d’une politique culturelle publique aux marges de manoeuvres

contenues elle aussi par l’idéologie économique dominante.

Participer au développement des AMACCA c’est vivre une expérience culturelle mais aussi vivre

la culture de l’expérimentation sociale. Le défi est passionnant.

culture équitable écologie arts information économie solidaire éthique

citoyenneté.

Un instrument financier

démultiplicateur

En Août 2003, une loi sur le mécénat culturel a été votée avec entre autre la possibilité pour le

particulier imposable d’être mécène : chaque fois qu’une personne donne 3 €, l’état lui en rend 2

(défiscalisation) ; elle n’a donc dépensé réellement qu’ 1 € (34%

du don exactement) mais en a donné 3 à l’association.

Il serait dommage de négliger un outil de cette importance. Cette

loi permet d’infléchir les déviances ou les déficits de notre

démocratie en termes de politique culturelle et de politique d’information.

Vous choisissez comment une partie de votre impôt sera utilisé.

Lorsque vous achetez une place de spectacle vous n’apportez pas au

producteur ou à l’organisateur trois fois plus que ce que vous dépensez

réellement ; c’est toute la différence, et c’est justement ce qui est décisif en

terme de faisabilité pour initier ce type de projet culturel d’intérêt

général.

Avec des citoyens constitués en réseau de groupes de spectateurs mécènes (micro mécénat),

authentiques consom’acteurs de culture, une véritable pratique culturelle ouverte peut renaître en

toute indépendance. Ainsi l’AMACCA devient un outil très fonctionnel au service de l’émancipation de

tous.

Des citoyens « spect’acteurs »

qui s’emparent des politiques

culturelles et en deviennent

les financeurs

Observons quel champ des possibles s’ouvre à nous :

Sur une zone géographique qui reste locale, prenons un

périmètre d’environ 20 à 30 kms (variable en fonction de la

densité de population) et sur cette zone recherchons une base

de 200 mécènes qui acceptent de dépenser 51 € /an (pour un

mécénat à hauteur de 150 €), soit 1 € par semaine.

Libre à celui qui en a les moyens de proposer davantage. Libre aussi à des entreprises et à des

commerces locaux de participer pleinement à cette vie sociale.

Sur cette base : 200 pers. / 1€ réel par semaine (post défiscalisation) = budget annuel de 30 000

€ .

Cela représente un budget qui permet de proposer publiquement et de façon réellement accessible

à tous (voire gratuitement) une qualité de programmation de spectacles et de conférences en

cohérence avec les questions sensibles de notre temps.

Cela permet de relier expressions artistiques, culture générale, informations et démocratie.

De nombreux chercheurs tirent la sonnette d’alarme, les lobbys industriels

tiennent les médias, AMACCA doit pouvoir offrir à ces témoins une tribune pour

s’adresser à la population.

Nous devons tous avoir accès à de nouvelles logiques de pensées, pouvoir découvrir les

nouveaux savoirs ou redécouvrir des fondamentaux oubliés. Ceux qui prétendaient

penser à notre place ne pensent manifestement pas comme nous.

Citoyens-spectateurs, lanceurs d’alertes, artistes, chercheurs, journalistes, sociologues…

unissons nous, devenons acteurs de notre propre politique culturelle, de notre propre

information, de notre propre évolution et finalement d’une démocratie encore plus

démocratique.

Amorcer un processus de

démarchandisation de la

culture

Ainsi avec 200 personnes, ce sont 5 soirées concerts-conférences + une participation à un

forum social annuel départemental ou régional qui deviennent réalisables (un forum devient

envisageable dès que plusieurs pôles locaux sont créés).

Un tel budget permet un fonctionnement économique sain :

aide à la création (répétitions rémunérées au moins en partie),

sonorisation et éclairage réalisé par des professionnels, et

surtout bonne communication et respect de la législation en

vigueur en terme d’assurance, de salaires, de cotisations

diverses et de sécurité, tout en libérant les organisateurs de

l’angoisse financière tellement destructrice d’initiative (le marché libre ne garantit rien, la solidarité

économique garantit des moyens)- Il s’agit bien d’amorcer un processus de

« démarchandisation » de la culture.

Complètement enseveli sous un déluge d’informations diverses, l’homme contemporain devra sa

survie à sa manière d’en dégager l’essentiel, de résister aux entreprises de séduction, aux

promesses illusoires. Une autre forme de tri selectif.

L’adresse originale de cet article est http://www.eco-sol-brest.net/AMACCA-les-AMAP-culturelles.html

Posté le 31 décembre 2009

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