Reprise d’un article publié par Numerama
sous Contrat creative Commons Guillaume Champeau - publié le Mardi 17 Février 2009
L’article, ses liens et commentaires
C’est la surprise du jour. A l’occasion de son audition par la commission des lois et des affaires culturelles, Christine Albanel a sorti de son chapeau une idée qui en dit long sur la vision qu’a le gouvernement d’Internet. Pour éviter que les accès Wi-Fi ne puissent être utilisés pour pirater des oeuvres sur Internet, la ministre de la Culture a proposé que les accès publics soient configurés comme des "portails blanc".
"L’Hadopi pourra enjoindre (les gestionnaires d’accès Wi-Fi publics) de prendre des mesures prétentives", a ainsi rappelé la ministre de la Culture et de la Communication. "Par exemple un portail blanc qui ne donnerait accès qu’à des sites vérifiés, après consultation de différents acteurs concernés", a-t-elle ajouté en substance.
Une idée qui ramène droit vers le minitel, soit disant trouvée dans les propositions du Conseil général des technologies de l’information (CGTI), qui avait été saisi à titre consultatif par le ministère de la Culture pour étudier la faisabilité du filtrage.
Or si le CGTI a bien étudié cette possibilité de filtrage sur liste blanche, c’était a priori uniquement dans le cas où il y aurait la nécessité de préserver l’accès à des sites essentiels pour les personnes déjà sanctionnées d’une suspension de l’accès par l’Hadopi. Pas dans un scénario de filtrage préventif des accès Wi-Fi publics.
Le rapport du sénateur Bruno Retailleau indiquait à cet égard que le CGTI "estime que des solutions techniques existent, comme le déploiement d’une infrastructure spécialisée, orientant l’abonné vers un serveur à partir duquel seuls certains sites ou services sont accessibles, mais il reconnaît que « le problème est là plus financier que technique ».
Il juge aussi que « force est de reconnaître que le kaléidoscope technique de l’internet haut débit apporte, en France comme ailleurs, des limitations diverses à une mise en oeuvre opérationnelle (d’une coupure d’accès empêchant exclusivement le téléchargement) ; elles ne peuvent être ni rapidement ni pleinement surmontées".