une contribution au débat de jacques Louis Kreiss issue d’un message sur une liste de discussion du libre, publiéen CC by sa avec l’accord de l’auteur
À peine un géant vacille-t-il (Microsoft) qu’un nouveau, plus sympathique,
plus tendre, plus "moderne", se constitue.
Pour se rendre compte de la taille de la bête et de son appétit, rien ne vaut
un petit tour sur http://fr.wikipedia.org/wiki/Google
On évoque souvent les problèmes de vie privé.
Je voudrais aborder ici trois autres problèmes, tout aussi importants à mon
avis.
1/ La taille de l’entreprise
Toute entreprise privée, capitaliste, a vocation à se développer, sans quoi
elle est condamnée à mourir. Pour Google, cela signifie faire passer plus
d’internautes, plus souvent, par ses ordinateurs.
Google devient (est déjà ?) un acteur incontournable de l’internet.
Sans être spécialiste, on peut imaginer que le réseau s’effondrerait si l’on
retirait du jour au lendemain l’infrastructure de Google.
Cela pose un gros problème en terme de "neutralité du net".
En gros, nous devenons largement dépendant d’une entité privée sur laquelle
nous n’avons pas prise. Ça me semble dangereux et contraire à nos objectifs.
2/ La perte de liberté
En tant que promoteurs du logiciel libre, nous sommes attachés au contrôle de
nos ordinateurs : nous voulons savoir ce qu’il y a dedans, nous voulons être
maîtres de nos outils.
Le logiciel libre est une réponse toute désignée.
Pourtant, à quoi sert-il d’utiliser un logiciel libre comme Firefox pour aller
consulter des applications qui ne le sont pas (Google Search, GMail, Google
Maps, Picasa, Google News, Google Docs, Youtube, etc.). Cela vaut bien sûr
pour la plupart des nouvelles applications du Web 2.0 ou autres réseaux
sociaux (Facebook, Twitter, etc.).
Avec ces "services", nos données et nos outils ne nous appartiennent plus. On
n’a que faire de GNU/Linux comme système d’exploitation pour le Minitel 2.0
3/ Le faux miracle du financement par la publicité
Beaucoup de gens utilisent les services du Web 2.0 parce qu’ils sont
"gratuits". Évidemment, nous savons qu’il n’en est rien. Comme ils sont
financés par la publicité, nous les payons chaque jour en faisant nos courses.
Ils sont comme une TVA supplémentaire sur nos achats. Réfléchissons à cela. Ce
que nous pouvons payer en faisant nos courses, ne pourrions-nous pas le payer
directement, en connaissance et en conscience ?
Au lieu d’un compte GMail ou Yahoo Mail, nous paierions pour un service de
boîte à lettres librement choisi (personnellement, je suis chez Fastmail.fm),
ou, mieux encore, nous hébergerions notre boîte à lettres chez nous, sur notre
***box (il n’y a aucune raison pour que cela ne soit pas possible).
Quant à nos vidéos, nous pourrions tout aussi bien les partager par Bittorrent
que sur Youtube. Là aussi, notre ***box pourrait très bien faire l’affaire.
La
seule contrainte actuelle est le piètre débit descendant.
Puisque nous en sommes aux alternatives, c’est-à-dire aux outils qui nous
permettent de conserver et d’accroître notre liberté, je voudrais vous parler
d’un projet de moteur de recherche distribué, que j’ai découvert récemment et
qui, à mon avis, mérite plus ample connaissance et utilisation :
http://yacy.net
J’espère que nous tenons là un Google-killer. J’y participe en temps que noeud
et vous invite à faire de même...
En remplacement du Web 2.0, je vous invite à explorer le P2P. Connaissez-vous
le framework JXTA ?
En toute liberté,
Jacques
