Autrans, rencontres des acteurs d’Internet 2009 :

Pour un libre accès aux données publiques

Autrans est une petite commune de l’Isère, dans le massif du Vercors à 35 km de Grenoble.

Elle compte un peu plus de 1500 habitants (voir wikipédia ou le site de la commune) et accueille chaque hiver depuis 13 ans les rencontres des acteurs d’Internet.

C’est dire si ce petit village de montagne était à l’heure en matière de nouvelles technologies de l’information et de la communication puisqu’on estime communément que l’arrivée d’Internet auprès du grand public en France date de 1995, c’est à dire il y a 13 ans !

Les 7, 8 et 9 janvier dernier Autrans accueillait les 13ième rencontres des acteurs d’Internet (voir le site des rencontres) et le thème de cette année était : Comment coproduire et organiser les connaissances ?

Forcément, avec des projets tels que wikidebrouillard ou le portail des explorateurs nous nous sommes sentis concernés !

C’est par le TGV que Mathieu et moi-même (Le département Virtuel des Petits Débrouillards Bretagne au complet) nous sommes rendu à Autrans.

Première impression, ces rencontres se déroulent dans une ambiance simple et décontractée, elles sont vraiment centrées sur le thème (Internet, le web2.0, la co-construction des connaissances) et le mode de relation entre tous les participants est basé sur les échanges de savoir et de pratiques, la participation active, l’accessibilité et la disponibilité, bref un temps réellement ouvert à tous pour tous et par tous !

Quelques plénières, beaucoup d’ateliers, des micro-temps de formation ou de découvertes de services Internet (explorcamps), et des rencontres informelles !

Parmi les sujets abordés, la question des bien communs et de l’information libre (au numérique du terme) est celle qui a retenu le plus notre attention tant elle résonne avec notre projet d’éducation populaire d’appropriation sociale des sciences et techniques.

Le développement d’Internet modifie les pratiques culturelles, le rapport au savoir et la manière dont les savoirs individuels et collectifs se constituent. Ceci se mesure directement aujourd’hui pour les individus, mais aussi les services publics, les associations ou les entreprises. La numérisation de l’information (et le champ est énorme : texte, photo, vidéo, cartographie, données scientifiques, relations entre les données, programmes, éléments graphiques, ...), sa mise en réseau et son accessibilité sont au coeur d’enjeux de développement énormes !

Les "biens communs" représentent la "fertilité" non seulement d’Internet mais aussi de nos sociétés. La meilleure illustration de effet de "fertilisation" c’est la manière dont les sciences et technologies ont progressé par le partage, la mutualisation et la mise à disposition libre et gratuite des connaissances produites par les uns et les autres.

Aujourd’hui, il existe une tentation de limiter l’étendue des biens communs. L’histoire des sciences et des technologies, entre autres, nous enseigne que cette tentation est morbide et peut transformer un terreau fertile en un substrat stérile. Et si certains pensent que les biens communs s’opposent à l’économie, ils devraient interroger avec calme et raison, sans dogme ou idéologie, les conditions réelles du développement.

Aussi les acteurs d’Internet participants aux rencontres d’Autrans cette année souhaitent attirer l’attention des décideurs sur la possibilité et la nécessité de produire des "biens communs", possibilité qui nous est offerte par les technologies de l’information numérique. Je livre ici la motion d’Autrans 2009 (pas encore finalisée !).

La motion

Déclaration d’Autrans 2009

Pour un libre accès aux données publiques

Les participants aux Rencontres d’Autrans, réunis autour des Nouveaux Usages de l’Internet, signalent le retard considérable infligé à la créativité et

à l’innovation aussi bien dans les entreprises que dans le domaine public ou associatif du fait des entraves à l’accès libre aux données obtenues avec l’argent du contribuable.

En conséquence, ils recommandent :

  • de faire évoluer la législation et les pratiques (comme l’a fait récemment le gouvernement australien) de manière à favoriser l’accès et la réutilisation libre et gratuite des données publiques pour développer une véritable économie fondée sur la connaissance.
  • de mentionner clairement sur chaque donnée publique (informations, contenu, données statistiques ou géographiques, logiciels, bases de données, photothèques, vidéos, livre, manuels, données scientifique brute et résultat de recherche, etc. ) produite ou commandée dans le cadre des marchés publics ou de subventions, les conditions de leur réutilisation.

Ce qui aurait pour effet de réaliser des économies d’échelle pour les collectivités et les services publics, et de permettre au secteur privé et à la société civile d’utiliser sans intermédiaire ces données pour développer leurs activités, le respect du droit d’auteur étant garanti par des licences de typeCreative Commons, GFDL ou « Art libre ».

Si vous voulez savoir plus en détail ce qui s’y est passé, faites un tour sur le site des rencontres : http://www.autrans.net

L’adresse originale de cet article est http://www.lespetitsdebrouillardsbretagne.org/Autrans-2009-Pour-un-libre-acces.html

Posté le 13 janvier 2009 par Antony Auffret / Coordinateur DV et Formation

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