Le dimanche 14 décembre 2008, Centre Pompidou, 18:00-20:00,
dans le cadre du cycle Troisième OEil , petite salle,
entrée libre.
Invitée : Wendy Chun, prof. de « Modern Culture and Media » à la Brown University, Etats-Unis,
Les Rencontres Internet mon amour, rendez-vous initié par des « artisans » du réseau (chercheurs, artistes, critiques, observateurs et activistes), mettent à nouveau les pieds dans le plat numérique, celui des fantasmes sécuritaires et identitaires qui entourent l’Internet. La pédophilie/pornographie, inquiétude justifiée de tout parent, devient avec les réseaux un motif de panique relayée par certains de nos responsables politiques, nombre de médias, et donc l’opinion. Cette paranoïa justifie la mise en place de lois liberticides, techniquement inefficaces, et de campagnes de prévention irresponsables.
Les rencontres Internet mon amour proposent une déconstruction culturelle de ce véritable marronnier du Net, alors que la secrétaire d’Etat à la Famille Nadine Morano s’apprête à lancer une campagne de prévention avant Noël. Alors qu’au même moment, les majors et industries culturelles de masse luttent contre le téléchargement illégal en forçant l’adoption de la loi Hadopi. Dans ce contexte, il est aisé de brouiller les pistes et de présenter l’Internet comme un lieu de non-droit, où proliféreraient pédophiles et pirates.
Pour faire le point sur ces questions, Internet mon Amour invite Wendy Hui Kyong Chun, professeure associée du département « Modern Culture and Media » à la Brown University aux Etats-Unis, auteure du livre de référence « Control and Freedom, Power and Paranoia in the Age of Fiber Optics » (MIT, 2006), à déconstruire cette paranoïa induite par les machines en réseau. Forte d’un double cursus en ingénierie des systèmes et en littérature anglaise, Wendy Chun articule dans ses recherches sur les médias numériques la relation entre contrôle et liberté. Elle a également publié avec Thomas Keenan « New Media, Old Media : A History and Theory Reader » (Routledge, 2005).
Après avoir posé la question « Faut-il avoir peur du Web 2.0 ? » autour de Geert Lovink, théoricien des médias en février, après avoir proposé un « Kit de survie dans un monde P2P », avec Alain Prochiantz, neurobiologiste et Michel Bauwens, président de la fondation P2P en mai, Internet mon amour a lancé en septembre la pétition « Téléchargez-moi », et organisé sa dernière rencontre hors les murs, à Strasbourg dans le cadre des Nuits de l’Ososphère, avec Jean-Baptiste Bayle, artiste et Jérémie Zimmermann, ingénieur en technologies collaboratives (April et Quadrature du Net). Les « artisans » d’Internet mon amour : Annie Abrahams, artiste, Olivier Auber, chercheur, Agnès de Cayeux, net-artiste, Valentin Lacambre, figure de l’Internet indépendant, fondateur d’Altern et Gandi, Nathalie Magnan, tacticienne des médias et cyberféministe, Albertine Meunier, net-artiste, Annick Rivoire, créatrice du site Poptronics, Anne Roquigny, curatrice nouveaux médias, Cyril Thomas, historien de l’art.
Une production du Centre Pompidou en partenariat avec Poptronics, l’agenda des cultures électroniques