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Réseau 2000 traverse une crise, certainement la crise la plus grave de ces 10 dernières années. A tel point que si rien n’est fait, nous pourrions être dans l’obligation de mettre fin à toute activité.
Pourquoi et comment en est-on arrivé là ? Est-il encore possible de sauver la structure ? Combien cela peut-il coûter ? Et quels sont les enjeux au regard des actions engagées, des salariés de Réseau 2000, de l’insertion professionnelle et de l’économie numérique ?
Un engrenage infernal de désengagements de dernière minute des pouvoirs publics
En 2006, le non-renouvellement brutal par l’Etat d’une convention FSE tri-annuelle sur les EPN, s’est traduit par la suppression de 120 000 euros de financement, ceci alors même que les actions étaient engagées.
2007 voit aussi la disparition des Fonds de l’Etat liés à l’Insertion par l’Activité Economique sur l’axe du Fond Départemental d’Insertion, de l’aide à la structure du FSE, soit de nouveau l’annulation d’une enveloppe de 120 000 euros...
En 2007, c’est encore la Région Ile-de-France qui réduit son soutien à l’Insertion par l’Activité Economique et qui retire 30 000 euros sur des actions d’insertion, notamment sur le projet Digital Pathway avec San Francisco, désistement qui une nouvelle fois intervient alors que le programme est engagé. Ce programme a lui aussi un coût important : 80 000 euros, pour 50 000 euros de subventions.
En 2007, enfin, nous avons dû déménager de nos locaux pour laisser place à l’Ecole de la deuxième chance et subir ainsi une augmentation de... 700 % de nos charges, soit 50 000 euros par an.
Il faut encore souligner, et c’est important, que ces difficultés ont été aggravées par un refus constant de la Direction du Travail de l’Emploi et de la Formation professionnelle de pérenniser nos activités, en nous poussant dans un mode de gestion de projets à cours termes.
Concrètement, cela signifie pour nous plusieurs dépôts de dossiers par an. Sans pouvoir anticiper sur ceux qui seront validé. Et une fois sur trois, le traitement des dossiers est repoussé de 6 mois… Ce qui nous laisse sur les bras une équipe et des loyers. C’est à dire que toutes les charges sans les ressources correspondantes… Il est impossible dans ces conditions d’avoir une quelconque avance en trésorerie.
Lorsque la corde sur laquelle on tire s’élime, que faire ?
A cause de ces désengagements de l’Etat, de la Région, qui se sont donc traduits par des annulations, sans préavis, de subventions et d’aides en cours de programmes, c’est en tout sur 2007, une perte de 300 000 euros de produits d’exploitation par rapport à l’année précédente, et ce pour le même volume d’actions ; et de 420 000 euros sur les deux dernières années.
Aurait-il fallu, alors, toute affaire cessante, prendre acte de ces revirements concomitants et mettre fin sur-le-champ à nos actions en cours, laissant, nous aussi, nos bénéficiaires sur le carreau ? D’un point de vue comptable sans doute, mais c’est bien sûr ce que nous n’avons pas fait. Le choc a été rude, mais nous ne sommes pas restés les bras ballants et avons pris le taureau par les cornes.
Sortir de la spirale de l’urgence et élaborer un plan de sauvegarde
Sur cette même période, et dans des conditions plus que précaires, nous avons : trouvé des financements complémentaires, recherché des financement complémentaire en développant une l’activité économique et finalement doublé notre chiffre d’affaires en activités commerciales !
Pourtant, le déséquilibre induit par ces désengagements successifs est trop fort. Aujourd’hui, c’est un financement exceptionnel de 150 000 euros qui manque à la structure pour sortir de la spirale de l’urgence, apurer les dettes, boucler son plan de sauvegarde et consolider ses activités en finalisant les projets qui résultent de ces années d’expérimentation.
Ces activités et ces projets, quels sont-ils ?
Des bénéficiaires
20 000 Parisiens et Parisiennes résidents des quartiers Politique de la Ville ont bénéficié d’initiations aux nouvelles technologies et d’accompagnement vers la société de l’information ;
200 personnes ont trouvé un emploi durable grâce à nos activités d’insertion innovantes ;
5 000 artisans et commerçants ont été formés grâce à notre partenariat avec l’ECA 19e ;
200 structures locales – Associations, espaces culturels,structures de l’Economie Sociale et Solidaire profitent de la promotion qui leur est faite sur La Ville des Gens, site web de promotion touristique, associative et culturelle des quartiers de l’Est parisien créé par l’association.
De l’insertion économique par le haut : expérimentation, transversalité
Ces chiffres illustrent l’étendue de nos activités et de leurs bénéficiaires, mais plus que tout ce qui fonde l’originalité de notre démarche, c’est la transversalité et le caractère novateur de nos actions marquées par la volonté de tirer l’insertion professionnelle par le haut en conciliant l’action sociale avec l’activité économique la plus en pointe. Notre soucis est de porter nos bénéficiaires vers des compétences et des capacités d’éveil qui leur permettent d’intégrer des secteurs d’activités émergents sur des métiers qui requiert de multiples connaissances numériques. Aujourd’hui Réseau 2000 sait former de tel profils.
Dans le contexte actuel, il est ici question tout à la fois de volonté politique, de credo et de savoir-faire. De tels savoir-faire ne s’improvisent pas, ils ne s’apprennent pas non plus, car ils sont le fruit d’un délicat travail d’expérimentation.
Cette démarche expérimentale ambitieuse est portée par des partenariats de qualité qui nous permet de conduire ces projets et ces actions.
Maturation de savoir-faire émergents et partenariats
Grâce à des partenariats actifs avec Cap Digital , Silicon Sentier, ParisMix , l’Aproged, Capital Games,IBM , la Maison des Métallos ou le 104, nous travaillons sur la création d’un centre de formation (CFA) et d’emploi dans le secteur de l’économie numérique et des médias pour des jeunes en difficulté.
De même pour notre partenariat actif avec San Francisco pour des échanges de savoir-faire dans le cadre de l’accord « Digital Sisters Cities ».
Plus classiquement, l’association travaille aussi de manière suivie avec le PLIE 18-19, les ANPE, La Maison de L’Emploi, Les MDDE, la Politique de la Ville.
Réseau 2000 mène également des actions solidaires au sein des actions Ville Vie Vacances dans les quartiers sensibles l’été avec l’équipe de développement local pour y amener technologies et culture scientifique et technique.
Réseau 2000, c’est le souci de la qualité, comme dans le travail mené avec l’AFPA avec inspections et évaluations positives.
Réseau 2000, c’est encore un travail en cours avec l’Agence Nouvelle des Solidarités Actives dans le cadre du groupe de travail « Développer les usages TIC pour favoriser l’insertion des populations en situation d’exclusion sociale ou professionnelle » ou une expérimentation avec Paris Développement, dans la cadre du projet Gigacom.
En outre, l’association met en œuvre des formations pour les salariés des PIMM’s Ile-de-France, des PLIE ainsi que des prestations pour la Maisons de l’emploi….
Réseau 2000, c’est enfin une entreprise d’insertion qui accompagne les personnes à domicile dans leur usage des nouvelles technologies, en collaboration avec l’Agence nationale de services à la personne et des entreprises privées telle Sparks Angels.
Pour conclure, l’important travail de déchiffrage réalisé pour le chantier Digital Pathway (2 salariés ETP) permet que d’autres projets tel que celui de Sebastian prennent aujourd’hui corps.
Par ces actions, Réseau 2000 est devenu un médiateur pertinent capable de répondre aux besoins de formations des entreprises, et d’accompagner des projets de collectivités territoriales sur des actions numériques.
Réunion d’un tour de table
Aujourd’hui pourtant, le poids du passif et nos difficultés de trésorerie dues au désistement financiers des services publics sur actions engagées, rendent l’association très fragile, d’où la nécessité de pérenniser l’activité ou de disparaître à très court terme.
Dans ce contexte, nous pensons à nos 15 salariés et aux 12 salariés du chantier d’insertion actuellement en cours, à nos bénéficiaires et au public de nos EPN.
Nous pensons également au bilan de nos actions en termes de taux exceptionnels de retour à l’emploi, de méthodologie, de partenariats et de développements économiques.
Nous pensons encore aux perspectives très concrètes d’aboutissement de notre travail que nous pourrions mettre en place : des chantiers d’insertion qualifiants à niveau bac ; l’agrément de 5 ans de l’AFPA ; le Centre de formation et d’emploi en projet avec Cap Digital , Silicon Sentier, ParisMix, l’Aproged, Capital Games, IBM, la Maison des Métallos ou le 104 ; le partenariat avec San Francisco dans le cadre de « Digital Sisters Cities »
Et notre projet continue de nous apparaître tant novateur que porteur de sens.
Pour autant, les revirements soudain des politiques publiques mettent en dangers les actions d’insertion sociales. Nous appelons les usagers des espaces publics numériques, des chantiers d’insertion, les structures de l’insertion sociale et de la formation permanente à interpeller avec nous les pouvoirs publics.
Emmanuel Saunier
Directeur de l’association Réseau 2000