Plus on a de pratiques culturelles denses, plus on utilise l’internet

Le Département des études, de la prospective et des statistiques (Deps) du ministère de la Culture vient de livrer un nouveau numéro deleur revue (.pdf) consacrée aux pratiques culturelles et à l’usage d’internet. Celui-ci dépouille les résultats de l’enquête TIC de l’Insee analysée par Yves Frydel en mai 2006 sous le titre Internet au quotidien afin de mettre à jour les liens entre les pratiques culturelles et les pratiques numériques.

Reprise d’un article publié par Internet actu
Dans Communication interpersonnelle, Usages, par Hubert Guillaud, le 11/01/2008.

(magazine en ligne sous licence Creative Commons)

Pour le Deps, la diffusion d’internet dépend de 3 séries de facteurs qui jouent au niveau de l’équipement, de la fréquence et de la diversité de l’usage : l’âge ; le niveau de ressource économique et socio-culturel ; et le niveau élevé de pratiques culturelles.

Sans surprise, l’étude montre que les pratiques numériques vont de pair avec les pratiques culturelles (sauf pour la télévision que l’internet à tendance à fortement concurrencer voire à remplacer notamment chez les plus jeunes) et qui s’intensifient selon les mêmes facteurs que les pratiques culturelles traditionnelles (âge, éducation, revenu…). L’étude dégage trois profils d’utilisateurs :

  • une population équipée peu engagée dans la culture traditionnelle comme dans la culture numérique ;
  • une population juvénile aux pratiques intenses surtout en matière de communication et peu versée dans les pratiques culturelles traditionnelles ;
  • et un public plus mûr qui a à la fois des pratiques culturelles et numériques.

En essayant de comprendre les liens entre les pratiques culturelles traditionnelles et les nouvelles pratiques, les analystes du Deps ont surtout souligné combien les usages d’internet s’intègrent dans des les univers culturels qui leurs préexistent. “L’usage d’internet peut être la conséquence d’un intérêt préalable pour la culture tout en étant à l’origine de son renforcement”, expliquent-ils. Outre les facteurs traditionnels (âge, revenu…), l’intensité de l’intérêt pour la culture “traditionnelle” exerce visiblement une influence sur l’équipement et l’usage (pour une personne aux mêmes caractéristiques socio-culturelle). Conclusion intéressante de l’auteur de cette synth&egra ! ve ;se, Olivier Donnat : “l’usage d’internet apparaît comme une activité domestique étroitement associée à l’intérêt manifesté pour l’art et la culture en général, à l’inverse de la télévision dont la durée d’écoute diminue à mesure que la participation culturelle augmente.” Dit autrement, l’intensité de l’intérêt pour la culture exerce bel et bien une influence “en soi” tant sur le plan de l’équipement que de l’usage de l’internet.

Pour autant, ces utilisateurs aux pratiques culturelles actives ne privilégient pas particulièrement les usages culturels de l’internet : ils en font simplement un outil de plus dans la riche palette qui compose les leurs. En général, les usages de l’internet ne s’opposent d’ailleurs pas les uns aux autres, mais ont tendance à se cumuler. Plus on utilise l’internet, plus on diversifie ses usages ; et à l’inverse, les faibles utilisateurs font moins de tout. Et de souligner combien la diversité des usages est étroitement liée à la fréquence : “les internautes qui se connectent tous les jours font tout plus que les autres. Ceci est logique, mais non trivial puisqu’on pourrait très bien imaginer que des passionnés aient un usage intensif d’une des fonctions ! d’internet, tout en ignorant la plupart des autres opportunités offertes par ce média.”

Posté le 18 janvier 2008

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