les usages des TIC dans les organisations, atelier à Paris, les 8 et 9 janvier 2008.

Dans le cadre du programme "Initiative" de l’Institut TELECOM sur les usages des TIC dans les organisations, TELECOM ParisTech et TELECOM Bretagne organisent un atelier qui se tiendra à Paris, les 8 et 9 janvier 2008.

Programme repris du document de présenation des ateliers

Inscription gratuite obligatoire : atelier-tic@enst-bretagne.fr

Mardi 8 Janvier

(Président de séance : Jérôme Denis, TELECOM ParisTech)

  • 9h15 Discours d’accueil des participants
    (Serge Gourrier, Institut TELECOM)
  • 9h30 L’appréhension des usages par les sciences humaines et sociales
    (Annie Blandin, TELECOM Bretagne et Christian Licoppe, TELECOM ParisTech,
    responsables du Programme Initiative « Les usages des TIC dans les organisations »)

Logiques professionnelles

  • 10h00 Analyser l’usage des TIC dans un réseau professionnel. Proposition d’une démarche pluridisciplinaire,
    appliquée au cas de la pêche maritime

    (Annabelle Boutet, TELECOM Bretagne)
  • 10h45 Une approche pragmatique de la constitution des dossiers de chantiers de travaux publics
    (Caroline Datchary, Université de Nice)
  • 11h45 Usages des dossiers médicaux partagés au sein de deux réseaux de santé : des
    configurations différenciées selon la maladie et les professionnels de santé impliqués

    (Myriam Le Goff-Pronost, TELECOM Bretagne)

Activités équipées

(Président de séance : Annie Blandin, TELECOM Bretagne)

  • 14h00 Comprendre le métier de téléopérateur en observant l’activité de plateau
    (Karine Lan Hing Ting, Christian Licoppe et Marc Relieu, TELECOM ParisTech)
  • 14h45 Vérifier et saisir : les coulisses de l’ouverture des comptes bancaires
    (Jérôme Denis, TELECOM ParisTech)
  • 15h45 Les procès en visioconférence
    (Christian Licoppe, TELECOM ParisTech)
  • 16h15 Les pratiques des TIC au coeur de l’organisation de l’astreinte – perspectives juridiques
    (Myrtil Rolin, TELECOM Bretagne)

Production et gestion des connaissances

  • 17h15 Les CPV (Communautés Professionnelles Virtuelles) comme nouveau levier de gestion des
    connaissances

    (Imed Boughzala, Fadila Kaouane, INT)
  • 18h00 Théorie de l’activité, TIC et gestion des connaissances
    (François Legras, Gilles Coppin, TELECOM Bretagne)

Mercredi 9 Janvier

Innovation et design

(Président de séance : Christian Licoppe, TELECOM ParisTech)

  • 9h00 On the display : the market experimentation in technology commercialisation
    (Elena Simakova, Cornell University)
  • 9h45 Co-design de l’objet numérique communicant : enjeux
    (Annie Gentès, Isabelle Demeure, TELECOM ParisTech)
  • 10h30 La patrimonialisation de l’image dans les mondes virtuels
    (Raruca Gorea, TELECOM Bretagne)


Territoire et innovations

  • 11h30 TIC, transfert de connaissance et proximité géographique
    (Virginie Lethiais, TELECOM Bretagne)
  • 12h15 Territoires et coopération : Penser les TIC dans une approche des réseaux socioéconomiques
    (Laura Draetta et Valérie Fernandez, TELECOM ParisTech)


Usages des mobiles

(Président de séance : Raruca Gorea, TELECOM Bretagne)

  • 14h15 La visiophonie mobile
    (Julien Morel et Christian Licoppe, TELECOM ParisTech)
  • 15h00 Geolocalized Technologies, Location-Aware Communities and Personal Territories
    (Yoriko Inada et Christian Licoppe, TELECOM ParisTech)
  • 15h45 Géolocalisation sur téléphone mobile et protection de la vie privée : réalité ou illusion ?
    (Claire Levallois, TELECOM ParisTech)
  • 17h15 Conclusions générales par Pierre Trudel, Professeur titulaire de la chaire L. R. Wilson sur le
    droit des technologies de l’information de l’Université de Montréal
  • Débat

Inscription gratuite obligatoire : atelier-tic@enst-bretagne.fr


Pour plus d’information le résumé des présentations

Mardi 8 Janvier

MATINEE

(Président de séance : Jérôme Denis, TELECOM ParisTech)

  • Introduction (9h30)
  • Discours d’accueil des participants
    (Serge Gourrier, Institut TELECOM)

L’appréhension des usages par les sciences humaines et sociales

(Annie Blandin, TELECOM Bretagne et Christian Licoppe, TELECOM ParisTech,
responsables du Programme Initiative « Les usages des TIC dans les organisations »)

Logiques professionnelles

(10h00)

  • Analyser l’usage des TIC dans un réseau professionnel. Proposition d’une
    démarche pluri-disciplinaire, appliquée au cas de la pêche maritime

    (Annabelle Boutet, TELECOM Bretagne)

Cette étude porte sur l’usage des TIC dans le cadre de la pêche maritime. Du fait du
nombre, de la distance et de l’hétérogénéité des acteurs impliqués, nous avons pris le parti
d’étudier ces phénomènes socio-professionnels du point de vue des réseaux sociotechniques.
Pour cela, nous avons mobilisé trois cadres théoriques et méthodologiques
issus de la sociologie et de la psychologie cognitive : i) la théorie de l’acteur-réseau qui
englobe humains et non-humains en tant qu’actants des réseaux ; ii) la théorie de l’activité qui
s’appuie sur les réseaux de systèmes d’activité et enfin iii) la théorie distribuée qui considère
la propagation des représentations entre les acteurs (humains ou outils). Nous démontrons
que ces trois cadres offrent des points de vue complémentaires pour apprécier l’usage des
TIC en les appréhendant à travers les enjeux des actants, les objets des activités ou les
stratégies des acteurs locaux.

  • Une approche pragmatique de la constitution des dossiers de chantiers de travaux publics
    (Caroline Datchary, Université de Nice)

Depuis l’appel d’offre jusqu’à la réunion de réception, la réalisation d’un chantier nécessite
de conserver de nombreux documents. Citons par exemple : l’appel d’offre, le bordereau des
prix, les notes prises sur le terrain ou pendant les réunions, les photos de repérage, les
vidéos d’inspection, les déboursés de chantiers ou encore les arrêtés municipaux pour le
barrage des routes. Toutes ces traces doivent être conservées pour être utilisées pendant la
durée du chantier et souvent plus longtemps, pour des raisons comptables et légales. Elles
constituent le dossier chantier. De nombreuses contraintes viennent peser sur la constitution
de ce dossier, des contraintes légales (traçabilité) mais aussi techniques (tension entre le
format électronique et le format papier, compatibilité entre les différents formats),
marchandes (attentes des clients, pratiques des fournisseurs, délais) ou tout simplement
matérielles (comment ranger ces dossiers, les transporter sans les égarer ou les abîmer,
etc.). Il s’agit d’analyser comment les acteurs articulent ces différentes contraintes tout au
long de la réalisation du chantier. Pour ce faire, des observations ont été réalisées dans une
PME spécialisée dans l’assainissement.

  • Usages des dossiers médicaux partagés au sein de deux réseaux de santé :
    des configurations différenciées selon la maladie et les professionnels de
    santé impliqués

    (Myriam Le Goff-Pronost, TELECOM Bretagne)

Les réseaux de santé, qui mobilisent les professionnels de santé et les paramédicaux autour
d’une pathologie particulière ou une population spécifique, se sont dotés d’outils
informatiques favorisant l’échange d’informations médicales. Nous nous proposons d’étudier
les usages existants du dossier patient partagé (DPP) au sein de deux réseaux de santé
particuliers, un réseau d’addictions et un réseau de diabète, afin de révéler les pratiques de
coopération émergeantes entre professionnels du soin. Nous utilisons une méthode
d’évaluation mixte qui conjugue une analyse sociologique basée sur des entretiens qualitatifs
(35 entretiens) et une analyse statistique centrée sur l’observation des données de suivi des
tracés informatiques (19165 log files étudiés). On constate une progression dans
l’appropriation du DPP par les acteurs. Il y a une nécessité d’apprentissage individuel
incontournable soutenu par les membres de la coordination des réseaux. Dans le cas des
deux réseaux étudiés, le nombre d’utilisation du dossier médical partagé est en constante
augmentation, tant au niveau du nombre de soignants l’utilisant que du nombre de patients
concernés. Ceci tend à faire penser que l’utilité du DPP est avérée dans le cadre d’une
pratique collaborative, avec toutefois quelques réticences liées au partage des données pour
certaines professions. On identifie deux modèles d’usage : un modèle biomédical où la
conception du DPP est révélatrice de clivages entre les professionnels qui participent à la
prise de décision médicale et ceux de la sphère sociale, et un modèle médico-social où on
constate une approche sanitaire incluant la prévention, l’éducation à la santé et une offre de
soin médico-sociale.

APRES-MIDI

(Président de séance : Annie Blandin, TELECOM Bretagne)

Activités équipées

(14h00)

Comprendre le métier de téléopérateur en observant l’activité de plateau
(Karine Lan Hing Ting, Christian Licoppe et Marc Relieu, TELECOM ParisTech)

En quoi consiste précisément le métier de téléopérateur de centre d’appels téléphoniques ?
Répondre à cette question nécessite de centrer l’analyse sur l’activité de travail de
l’opérateur sur le plateau, qu’il s’agisse de travail individuel ou de travail collaboratif. A
travers un dispositif d’enregistrement complexe de multi-caméras, il s’agit d’examiner, d’une
part, le parler-en-interaction avec les clients au téléphone ou l’interaction avec les collègues
sur le plateau, et d’autre part, l’interaction avec le CTI (couplage téléphonie-informatique) et
les différentes applications informatiques. Dans notre communication, nous exposerons et
problématiserons la méthodologie consistant à capturer l’activité à travers des
enregistrements vidéo. Nous montrerons plusieurs choix de cadrage et de dispositifs, et
discuterons la manière dont ils permettent d’accéder à des perspectives différentes sur le
travail de service dans les centres d’appels. Notre corpus est constitué d’appels entrants de
service dans le centre d’appels d’un FAI situé en France et d’appels sortants de
télémarketing dans un centre délocalisé à l’île Maurice.

  • Vérifier et saisir : les coulisses de l’ouverture des comptes bancaires
    (Jérôme Denis, TELECOM ParisTech)

La « société de l’information » repose en grande partie sur des activités en coulisses qui
assurent le fonctionnement ordinaire des nombreux services qui la constituent. Le traitement
des dossiers est une des figures paradigmatiques de ce travail d’infrastructure, essentiellement scriptural. Cette communication s’appuiera sur une enquête ethnographique
pour étudier les conditions de cette activité au sein d’un établissement bancaire. Si de
nombreuses enquêtes ont insisté sur la complexité de la relation de service en situation de
coprésence (physique ou téléphonique), on sait peu de choses des opérations concrètes
nécessaires à la réalisation des tâches de back office, souvent peu valorisées, de vérification
et de saisie des dossiers constitués en front office. Le cas étudié offre un intérêt spécifique
pour cette question : une réorganisation récente a isolé le département de traitement des
dossiers d’ouverture de comptes de tous les autres départements dédiés à la relation-client.
Sans téléphone, les opérateurs qui le composent sont plongés dans une activité censée
n’être “que” scripturale, sous-entendue facile et vouée à être largement automatisée.
L’analyse montre que dans cette situation quasi expérimentale, la fabrication d’informations
vérifiées et solides essentielles à l’édition d’objets performatifs tels que les RIB, les
chéquiers ou les relevés de comptes, est extrêmement complexe. La clôture des
incertitudes et des doutes nécessite notamment un travail de hiérarchisation et d’alignement
de nombreuses ressources graphiques qui ne va jamais de soi.

  • Les procès en visioconférence
    (Christian Licoppe, TELECOM ParisTech)
  • Les pratiques des TIC au coeur de l’organisation de l’astreinte – perspectives
    juridiques

    (Myrtil Rolin, TELECOM Bretagne)

Les TIC et l’astreinte sont deux notions rarement mises en relation et pourtant si étroitement
entremêlées. En effet, les salariés astreints sont sollicités de manière quasi exclusive via un
téléphone portable et peuvent parfois effectuer leur prestation de leur domicile grâce aux
ordinateurs portables, Internet... La communication s’appuie sur une étude de terrain mettant
en évidence une astreinte réalisable entièrement à domicile du fait de l’utilisation des TIC
mobiles. Les pratiques observées incitent notamment à réfléchir tant sur la qualification
juridique du salarié astreint que sur l’organisation juridique. On se demandera par exemple si
le salarié astreint utilisateur des TIC doit être qualifié de télétravailleur ou dans quelle
mesure l’utilisation des TIC mobiles au sein de l’astreinte contribue à la flexibilisation de
l’organisation. Ainsi l’utilisation des TIC modifie la pratique de l’astreinte et renouvelle
concrètement l’ordinaire du salarié astreint. Face à ces changements, l’environnement
juridique laisse subsister des incertitudes, des ambiguïtés, par exemple dans l’application de
la liberté de déplacement en période d’astreinte. Par conséquent, le droit doit être adapté
dans sa lettre, afin d’appréhender et d’encadrer juridiquement les pratiques.

Production et gestion des connaissances

(17H15)

  • Les CPV (Communautés Professionnelles Virtuelles) comme nouveau levier de
    gestion des connaissances

    (Imed Boughzala, Fadila Kaouane, INT)

Les Communautés Professionnelles (de pratique, de savoir, d’intérêt, de métier, de projet…)
Virtuelles représentent aujourd’hui des gisements de valeur importants pour les entreprises.
Elles constituent des lieux de création, de transfert et de partage d’information et
connaissances et contribuent ainsi à la gestion des connaissances de l’entreprise, à son
croissance et à sa performance. De nombreuses entreprises ont recours à ces
communautés pour développer de nouveaux services ou produits, favoriser l’émergence des
innovations et se différencier ainsi de la concurrence. Le caractère souvent informel de ces
communautés au sein de l’entreprise, rend très difficiles leur identification et leur
management. En outre, le développement de ces communautés est intimement lié à celui
des TIC par ce côté virtuel, ce qui pose naturellement la question de l’adéquation des
supports technologiques (mis à disposition notamment des outils de travail collaboratif) à
leurs besoins et contraintes dans les situations collaboratives. Cet exposé essaye de cerner
la notion de CPV et de définir son rôle dans une approche globale de gestion des
connaissances. Nous présentons, d’une part, une méthodologie d’ingénierie pour la
conception des CPV afin de favoriser la gestion des connaissances collectives, et d’autre
part, un environnement virtuel collaboratif pour supporter et soutenir l’émergence et le
développement de ces communautés.

  • Théorie de l’activité, TIC et gestion des connaissances
    (François Legras, Gilles Coppin, TELECOM Bretagne)

Les outils informatiques et plus généralement les outils liés aux technologies de l’information
et de la communication permettent une proximité sans précédent entre les artefacts et leurs
usages, au sens de la connaissance, de l’expérience, de l’expertise de l’utilisateur ou de la
praxis de la communauté concernée. Nous présentons l’ébauche d’une méthodologie
d’analyse d’une activité, qui permet — après en avoir défini les éléments et la structure —
d’identifier les points sur lesquels pourrait s’appuyer une approche de type « capitalisation de
connaissance » pour le faire évoluer. Nous commencerons par rappeler la théorie de
l’activité de Vygotsky, — sur laquelle est fondée notre méthodologie — qui adopte un point
de vue socio-historique sur les activités humaines. Ensuite, toujours dans le cadre de la
théorie de l’activité, nous aborderons le thème de la relation entre artefact et connaissance
qui débouche sur la notion d’histoire ou de biographie d’un instrument. Nous appliquerons
ensuite les idées développées jusque lors à deux cas concrets : le contrôle de processus
industriel (projet COMAPS) et l’activité bioinformatique (projet BioSide)

Mercredi 9 Janvier

  • MATINEE

(Président de séance : Christian Licoppe, TELECOM ParisTech)
Innovation et design (9H00)

  • On the display : the market experimentation in technology commercialisation
    (Elena Simakova, Cornell University)

This research project was initiated and shaped in year 2005 with the objective to carry out a
study of a commercial innovation. The participant observation was conducted from January
2006 until end of April 2007. Access was obtained to a business project devoted to an
innovative technology of visualisation – “wearable displays” - at a large French
telecommunication company partnering with a number of other firms. The construction of
technology value in the context of commercialisation and the roles of testing, trials and
experimentation in the stabilisation and diffusion of innovation were the main focus of the
study. The “wearable displays” were chosen as a technology of interest due to its particularly
apt stage of research & development and marketing. Firstly, both its technical content and
marketing campaign were not finalised. Secondly, testing and experimentation were notable
elements of the setting. The two main research themes that emerged concern 1) the role of
the technical object in innovating activities and 2) the performativity of social/soft sciences
(marketing, sociology) in the deliberations on the market ontology and on the content of the
technical device. The two conference papers produced so far discuss the process of
translation between the discourses of “the user” and “the market” (Simakova and Licoppe,
2007) and the organization of witnessing of the technological product in the product launch
(Licoppe and Simakova, 2007).

  • Co-design de l’objet numérique communicant : enjeux
    (Annie Gentès, Isabelle Demeure, TELECOM ParisTech)

Les programmes nationaux et européens en STIC stipulent que les recherches dans le
domaine des sciences et techniques de l’ingénieur doivent inclure une vision de ce que ses
travaux peuvent entraîner comme progrès (économique ou social) dans la société civile. Le
recours aux sciences sociales et à leurs compétences dans l’analyse des usages et
pratiques apparaît donc comme nécessaire. Notre expérience au sein de l’Ecole nationale
Supérieure des Télécommunications nous amène cependant à questionner les modalités de
cette dépendance.
Face au nouveau paradigme du Wi-Fi adhoc qui remet en cause de façon fondamentale la
question du serveur central dans le routage et la préservation des données, les analyses
d’usages des services existants ne peuvent servir qu’indirectement à alimenter la pratique
innovante des chercheurs ingénieurs. C’est cet « indirectement » qu’il nous faut aujourd’hui
questionner. Plusieurs projets de recherche ont permis de creuser les modalités
d’articulation entre disciplines et ont fait apparaître le design d’objet communicant, mobilisant
des compétences des sciences de l’information et de la communication, comme le chaînon
manquant dans un dispositif d’innovation technique. Il s’agit maintenant de mieux
comprendre ce que le co-design peut apporter dès l’amont à une problématique de
recherche technique. Notre travail consiste à mettre au jour des process collaboratifs, des
formes de matérialisation, des objets de transitions, des transferts de discours (au sens de
Foucault), qui permettent de penser une écologie de ces objets innovants et qui contribuent
ainsi à la naissance d’une technologie.

  • La patrimonialisation de l’image dans les mondes virtuels
    (Raruca Gorea, TELECOM Bretagne)

Du point de vue juridique, l’image de la personne est un attribut de nature morale, protégé
par les droits de la personnalité. Ainsi, le droit à l’image permet à chaque personne de
décider souverainement de la manière dont elle se présente aux tiers. La maîtrise de l’image
contraste fortement avec les pratiques des membres de diverses communautés numériques
qui reproduisent, communiquent et modifient l’image sans l’autorisation de la personne. De
plus, les membres de ces communautés traitent leur propre image comme une « chose »,
dont la valeur économique importante leur permet de s’accomplir dans une « seconde » vie
virtuelle. Dans le contexte des usages propres au numérique, la dimension morale de la
protection laisse place à une patrimonialisation accrue de l’image et de ses prolongements
virtuels perçus en tant qu’objets de promotion et même de commerce dans les mondes
ludiques persistants. A la frontière entre droit virtuel et droit réel, on voit naître une nouvelle
fiction juridique, la personne virtuelle, dont le moyen d’identification et l’attribut essentiel sont
constitués par l’image numérique.

Territoire et innovations

(11H30)

  • TIC, transfert de connaissance et proximité géographique
    (Virginie Lethiais, TELECOM Bretagne)

Dans le cadre de ce projet, nous avons cherché à faire le lien entre le choix du mode de
communication, la distance entre les partenaires et la nature des connaissances échangées,
à partir de l’enquête « Entreprises et TIC » menée par MARSOUIN en 2006 auprès de plus
de 2000 entreprises bretonnes de 10 à 250 salariés dans les secteurs de l’industrie (hors
IAA), du commerce et des services. Nous avons choisi de caractériser les échanges en nous
appuyant sur deux types de distinctions, qui, si elles semblent proches, permettent de
répondre à deux questions différentes. D’une part, l’opposition entre les échanges écrits,
basés sur des documents et des fichiers et les échanges oraux, a pour objectif de mesurer la
capacité des entreprises à codifier leurs échanges et d’identifier les déterminants de ce
degré de codification. La « codification » des échanges a donc été estimée en fonction de la
nature des connaissances échangées et de l’éloignement géographique des partenaires. Les
résultats sont consistants avec la littérature : la distance et la part de connaissances de type
« know-what » (qui correspond à des informations liées à l’activité de l’entreprise, en
opposition à du savoir scientifique, du savoir faire ou de l’expertise) augmentent la
codification des échanges. D’autre part, nous avons distingué les « moyens de
communication » utilisés pour échanger avec les partenaires, opposant les rencontres
physiques aux autres moyens de communication (qui regroupent les technologies
traditionnelles et les « nouvelles » technologies), afin de déterminer dans quelle mesure et
dans quelles conditions, les technologies peuvent se substituer aux rencontres physiques
dans les relations de coopération. Le modèle construit nous permet de valider l’hypothèse de
l’existence d’un lien positif entre la nécessité de partager des informations « tacites » et la
fréquence des déplacements professionnels. De plus, nous montrons que la codification des
échanges, l’éloignement et la multiplication des partenaires et l’appropriation d’Internet par
l’entreprise vont de pair avec la réduction des rencontres en face à face.

  • Territoires et coopération : Penser les TIC dans une approche des réseaux
    socio-économiques

    (Laura Draetta et Valérie Fernandez, TELECOM ParisTech)

Nombre de recherches académiques et désormais de discours politiques investissent le
thème du cluster comme levier de l’innovation, de la compétitivité et de l’attractivité des
territoires. La littérature est foisonnante sur cette notion dont nous rappellerons ici que le
terme renvoie à l’ancien français, « closture », l’appartenance à un cluster étant d’abord un
fait de localisation. Le territoire se fonde sur l’existence d’un socle social qui est un support sociaux préalablement existants. Le territoire constitue un potentiel relationnel généré par la
proximité géographique pure ; il facilite coopération et communication : il est la condition
permissive des proximités institutionnelles, et de celles, sociales et culturelles, issues de
l’histoire. Dans cette perspective d’analyse qui semble aujourd’hui faire consensus, l’espace
économique est envisagé comme un réseau d’échanges, de discussions, de négociations, et
d’apprentissages inter-organisationnels et interpersonnels permanents.
Dans cette problématique de la proximité, quelle est la place, quels sont les enjeux, quel doit
être le design des dispositifs d’information et de télécommunications ?
Après avoir rappelé les principales recherches qui ont construit cette lecture de plus en plus
« cognitive » des territoires (I), nous envisagerons les questions (toujours ouvertes) des
dispositifs TIC, artefacts de médiation des proximités territoriales (II). Le deuxième volet de
notre présentation s’appuiera sur des études de terrain réalisées sur différents clusters
français et étrangers.

  • APRES-MIDI

(Président de séance : Raruca Gorea, TELECOM Bretagne)

Usages des mobiles

(14H15)

  • Méthodes de cadrage des interactions visiophoniques sur mobile
    (Julien Morel et Christian Licoppe, TELECOM ParisTech)

Notre communication vise à évaluer les ressources et les procédures mises en oeuvre dans
des interactions visiophoniques passées et reçues sur téléphone mobile. À partir
d’enregistrements vidéo des échanges, nous identifierons certaines spécifités de la
visiophonie mobile (cadrages réalisés par les participants, lieux d’appels variables, latences
voix, voix/image), tout en montrant l’entrelacement des ressources interactionnelles
contribuant au déroulement des communications : tours de parole, regards, expressions
faciales, mouvements corporels, pointages, etc. Cette analyse s’accompagnera d’une
réflexion sur le traitement des données vidéo : logiciels d’indexation, exportation en différents
formats, simplification de transcriptions habituellement complexes, et création d’indicateurs
statistiques sur l’interaction.

  • Geolocalized Technologies, Location-Aware Communities and Personal
    Territories

    (Yoriko Inada et Christian Licoppe, TELECOM ParisTech)

This paper presents a case study of the uses of a multiplayer location-aware mobile game,
Mogi. The game was developed by a French start-up and was commercialized in 2003 in
Japan by a Japanese mobile telecom operator. The gameplay consists in collecting, with a
mobile phone equipped with a GPS geo-localization function, virtual objects ’localized’ in an
augmented space by the game designers. Players who have logged on have an interface, a
’radar’ that features a map with a radius of 2 kilometres. The interface enables participants to
’see’ on their screen not only the location of virtual objects but also the geographic positions
of other players in physical space, in the form of icons. Players can capture a virtual object
passing close by in physical space and can send other players text messages by clicking on
their icon. By playing, making contact and interacting, Mogi players bond in an emergent
collective. It is also possible to log onto Mogi on a PC, from a website. The Web interface
allows navigators to visualize maps showing players and geo-located objects throughout
Japan. In this paper, we focus on user behaviours and particularly the question of ’territory’ in
a location-aware environment. Among 1000 subscribers, about 100 users take an active part
in the game play. These players who live in different parts of Japan are previously
unacquainted, but socialize with the game ; they trade items and they may see one another
daily on the game maps (so that location is a public feature of the game). Through the
repetition of their item-gathering trips and the mobilization of some game-related resources
these players appropriate a part of the game space as a kind of « hunting ground ». In this
process, personal territories depend on the recognition of others, which is constituted by way
of mutual awareness and explicit text messages. Mogi bears some resemblance with
metaverses such as Second Life, but it is distinguished by two features : a) territories in Mogi
are emergent through practice and mutual awareness and not « bought » ; b) they may refer
simultaneously to parts of the digital game maps and to actual places (which is an unique
feature of location aware collective gameplays) so that they are neither real nor virtual, but a
specific hybrid. The concept of personal territories was not a feature of the initial gameplay ;
the partial constitution and appropriation of territories was a user-initiated innovation,
emergent with their collective practice. They have developped specific resources to mark
some parts of the game area as special places they claim in some way, such as placing by
themselves some items or « animals » from the game in the territory they wish to claim, that
are supposed to be recognized as landmarks and be treated as such by other players.
Potential overlap and trespassing are regulated by ad hoc conventions, which we will
describe and discuss.

  • Géolocalisation sur téléphone mobile et protection de la vie privée : réalité ou
    illusion ?

    (Claire Levallois, TELECOM ParisTech)

De plus en plus de services basés sur la géolocalisation d’un téléphone mobile sont
proposés au grand public pour un usage pratique ou ludique. L’offre de tels services implique
de connaître la localisation du mobile et l’identifiant du téléphone, et donc de collecter des
informations relatives à l’usager. A ce titre, les services de géolocalisation relèvent des
dispositions de la loi « Informatique et Libertés » lesquelles imposent que l’utilisateur
consente explicitement au traitement de ses données de localisation et que ses données
soient en principe détruites ou, à tout le moins, anonymisées dès que le service est fourni.
Comment ces principes sont-ils en pratique appliqués par la Commission Nationale de
l’Informatique et des Libertés (CNIL) afin de protéger la vie privée des utilisateurs ? Dans
quelles conditions les opérateurs de télécommunications mobiles transmettent-ils les
données de localisations aux éditeurs de services ? L’usager peut-il se prévaloir d’un
véritable droit au secret ? On observe que ce dernier ignore parfois que sa position
géographique est connue de tiers. La technologie RFID, qui devrait prochainement être
intégrée dans les téléphones mobiles, pose à cet égard un défi sans précédent, ses
extraordinaires possibilités de reconstitution des déplacements à l’insu de l’utilisateur
laissant entrevoir des perspectives redoutables de contrôle et d’abus. L’enjeu ne porte pas
uniquement sur la remise en cause de la liberté d’aller et venir, principalement à des fins
sécuritaires. L’exploitation des données de localisation permettant d’établir les goûts,
préférences et intérêts de chacun pourrait, de façon plus pernicieuse, porter atteinte à
l’autonomie informationnelle et décisionnelle du citoyen en sa qualité de consommateur.

Clôture (17H15)

Conclusions générales par Pierre Trudel, Professeur titulaire de la chaire L. R.
Wilson sur le droit des technologies de l’information de l’Université de Montréal

Posté le 12 décembre 2007 par Michel Briand

licence de l’article : Contacter l’auteur

Nouveau commentaire
  • Mars 2009
    17:39

    les usages des TIC dans les organisations, atelier à Paris, les 8 et 9 janvier 2008.

    Bonjour,

    Existe-t-il une version écrite des présentations faites durant cet atelier.

    Merci !

    Bronja Hildgen
    Coordonnatrice
    Chaire UNESCO-Bell en communication et développement international, UQAM
    hildgen.bronja@uqam.ca