Internet et réseaux de connaissances entre partages et péages Colloque, Bordeaux, 27,28 septembre

Entre mutations industrielles et expansion des usages, l’internationalisation des échanges communicationnels, grâce aux technologies de l’information et de la communication, met à l’épreuve une nouvelle économie du sens. Economie de l’information, société de l’information et maintenant société de la connaissance, l’émergence de l’internet comme nouvelle infrastructure d’information et de communication mondiale et libérale s’est accompagnée d’un référentiel public promettant des changements sociétaux majeurs, tant au niveau de la liberté d’information, du partage des savoirs que du développement de l’humanité. Les expériences collaboratives se sont multipliées sur des terrains divers. Les processus d’innovation, tant économiques que sociaux, reposent sur des réseaux de connaissances que nous entendons questionner sous deux angles.

Il s’agit, d’une part, de prendre au sérieux la dimension matérielle des technologies d’une manière qui rompt tant avec l’injonction déterministe qu’avec les discours d’anticipation. Le poids des infrastructures et des protocoles, des capacités d’investissement et des accords commerciaux, des conditions de production des contenus et des compétences des usagers, est peu exploré mais décisif dans la construction et la diffusion des connaissances. D’autre part, ces réseaux à la fois matériels et immatériels ne sont pas exempts de rapports de pouvoir générateurs d’inégalités. Tout en favorisant le développement de la créativité et des échanges, ils s’inscrivent dans un contexte d’innovation économique et politique dont les acteurs (pouvoirs publics, professionnels, internautes citoyens et/ou consommateurs) maîtrisent mal les nouvelles règles.

Les recherches en information et communication sont appelées à éclairer d’un jour nouveau la problématique de la connaissance comme objet et concept, produit et relation, processus de subjectivation et rapport au monde. La notion de réseaux fait l’objet de nombreuses tentatives de modélisation théoriques ou empiriques, que l’on parle d’intelligence collective, de social networking ou de chaîne de valeur. Les réseaux de connaissance sont appelés, sous le signe du « partage », à transformer les modalités de diffusion et de légitimation des discours savants, de production de l’innovation et de la richesse, de démocratisation des sociétés et de développement durable. Mais force est de reconnaître que leur émergence et leur déploiement restent confrontés à de multiples « péages » d’ordre économique, politique ou culturel qui ne peuvent être levés par le seul impératif de la technique.

Inviter tant les chercheurs en information et communication que les responsables de la gestion de l’information et de la communication dans les organisations (associations, administrations publiques, entreprises privées, etc.) à réfléchir sur les rapports entre gestion de la connaissance, espace public et bien commun, c’est souhaiter éclairer le rôle des TIC dans la construction sociale du savoir tout autant que dans la construction critique du social. En quoi l’intégration des systèmes informatisés, ouverts et complexes, a-t-elle modifié des logiques d’action organisées ? Quels rapports se sont établis entre ces logiques d’actions et leurs contextes sociopolitiques ? Dans cette perspective, les relations entre Internet et connaissance seront appréhendées à travers un jeu d’opportunités et de contraintes pour éclairer différentes questions transversales aux trois sessions du programme : la généralisation de l’expertise et les conditions de sa mutualisation, le rôle de la connaissance dans la création de richesse, l’horizon d’un « bien commun mondial » du savoir qui ne peut relever d’un modèle unique.

Inscription :http://www.symposiumirc.org

1ère Session
27 septembre 2007 - Matin

  • André VITALIS Allocution de bienvenue

Gouvernance des savoirs et compétence démocratique

Session présidée par
Françoise MASSIT-FOLLEA

  • La libre circulation des savoirs scientifiques
  • Françoise THIBAULT
    « En quête d’une politique publique pour l’édition numérique française »
  • Joelle Le MAREC
    « Les nouvelles pratiques professionnelles des chercheurs, outils et enjeux »
  • L’engagement des collectifs dans la construction des savoirs
  • Nicolas JULIEN
    « Les développeurs du libre et leurs critères de réussite »
  • Laurence MONNOYER-SMITH
    « Pratiques collectives sur l’Internet : quelle reconfiguration des pouvoirs ? »
  • Diffusion des savoirs et innovation normative
  • Mélanie DULONG DE ROSNAY
    « Creative Commons France – retour d’expérience »
  • Tom DEDEURWAERDERE
    « L’initiative Science Commons, développement durable et gouvernance »
  • Discussion


2ème Session
27 septembre 2007 - Après-Midi

La « gestion des connaissances » dans les organisations, des modèles à l’urbanisation

Session présidée par
Christian LE MOENNE

  • Les outils KMS dans les entreprises, une fiction productive
  • Gino GRAMACCIA
    « Coordination numérique et vigilance communicationnelle dans l’entreprise en réseau »
  • Benoit CORDELIER
    « Coordination numérique, organisation par projet et nouveaux liens de sociabilité »
  • Conduire l’innovation dans les organisations publiques : le cas de l’administration électronique
  • Amar LAKEL
    « L’administration électronique : creuset pour un nouveau modèle de gouvernance des systèmes d’information ouverts »
  • Emmanuel VANDAMME
    « OTEN, 10 ans d’engagement dans l’innovation au service des administrations publiques »
  • Management territorial et diffusion des TIC : savoirs et action publique
  • Michel EIMER
    « Comprendre les modes d’adoption et d’usage des TIC : enjeux de la recherche pour les politiques publiques territoriales »
  • Aurélie LABORDE et Nadège SOUBIALE
    « Approche micro-sociale du non usage d’Internet »
  • Discussion

3ème Session
28 septembre 2007 - Matin

Le partage international des savoirs, programmes et terrains

Session présidée par
René OTAYEK

  • Savoir et développement
  • Alain KIYINDOU
    « Pour une société de l’infoéthique : un nécessaire recadrage »
  • Richard DELMAS
    « Vu d’Europe : diversité et multiplicité des approches du numérique »
  • Réseaux technologiques, réseaux sociaux : des topologies convergentes ?
  • Guilaine THEBAULT
    « Les usages d’Internet en matière de coopération universitaire en Afrique »
  • William TURNER
    « Diasporas et développement des pays et régions d’origine »

Des programmes aux terrains

  • Annie CHENEAU-LOQUAY
    « De la promotion des nouvelles technologies pour le « développement » aux usages concrets, quelle évaluation ? »
  • Abdullah CISSE
    « Gouverner les TIC, des pratiques au droit »
  • Discussion
Posté le 16 juillet 2007 par Michel Briand

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Nouveau commentaire
  • Février 2008
    17:42

    Internet et réseaux de connaissances entre partages et péages Colloque, Bordeaux, 27,28 septembre

    Jai la chance de lire ce texte. L’auteur a bien élaborer ses idées cependant je ne suis pas de son avis sur certain point. Au regard de ce qui se passe dans les petits pays comme Gana, Haiti, Jamaique... La NTIC ne fait qu’agraver la situation sociale. Il dit vrai si la référence reste a La France mais faut-il penser autrement quand il est question de Monde. Nous vivons dans un village global et la question des NTIC me concerne moi qui suis en Haiti. Mon Pays est la premère de la caraibe a se structurer sur ce plan. Mon petit frère a trois ans et deja il est capable de se servir d’un ordinateur ; j’ai pas besoin d’un cours por utiliser le web et faire autres...
    Ce texte est interesent mais je souhaite qu’une prichaine fois l’auteur prendre son temps pour présenter un travail sur les NTIC tout en etant plus large.}}

    Voir en ligne : Voir Haiti la ou vous etes !