Appel à communication : La représentation dans tous ses Etats

La représentation dans tous ses états !

Comment de nouvelles formes de représentations apparaissent-elles pour répondre à la crise de la représentation repérée en droit, en science, en art, en politique ?

La représentation dans tous ses états, c’est la proposition de réponses par l’étude de dispositifs limités, de techniques ou d’assemblages circonscrits, par des productions artistiques, scientifiques, politiques ou organisationnelles localisées.

La manifestation Digiart, organisée simultanément au Palais Neptune, accompagnera ce colloque. Il ne s’agit plus d’être pour ou contre la représentation, mais de comprendre les transformations de cette notion en abordant des créations singulières.

Que représentent-t-elles ? Au début du XXIe siècle, le discours ambiant tend à faire croire que tout est possible, sans limites, avec le devoir d’une jouissance maximale. Le vide, le néant, notre finitude sont occultés. L’écran protecteur sur lequel s’inscrivent toutes les histoires du monde, toutes ses représentations, a subi des attaques incessantes, avec en corollaire l’étiolement des valeurs religieuses, idéologiques et paternelles, et une crise de la représentation de la science, de la religion, de la politique, du journalisme. L’affaiblissement de ces cadres a pour conséquence la fragmentation des cultures, la notion de tribu, le communautarisme.

C’est le règne du plein généralisé. Pourtant ne sont-ce pas la reconnaissance et l’acceptation d’un écart inaccessible qui permettent au sujet de vivre sa vie ? Cela ne passe-t-il pas par une représentation de cet incommensurable de l’homme et des rapports humains sous peine d’anéantissement, comme Narcisse ? Quel statut peut-on alors accorder aujourd’hui à l’image scientifique, artistique ou religieuse ?

Bruno Latour, commissaire des expositions IconoClash (ZKM Karlshure, 2002) et La chose publique (ZKM Karlshure, 2005) aborde ces thèmes avec le moment de fabrication et de destruction des images en science, en religion. Il interroge les formes de parlement, la légitimité de différentes assemblées, laboratoires, arènes financières, projets techniques aux techniques de représentations différentes. Il interroge ainsi la représentation du peuple par la politique, la représentation des objets par la science, la représentation par l’art. A la suite de Latour, nous posons la question : Sommes-nous bien représentés ? Quels rôles jouent les médias anciens et nouveaux ?

D’autre part le point de vue communicationnel permet d’aborder le changement organisationnel selon plusieurs approches : les discours produits par les organisations, les politiques de communication mises en oeuvre, les activités de production de sens par les acteurs au travail et les processus techniques et économiques dans lesquels ils sont insérés.

Mais les représentations influencent le comportement des acteurs au sein des organisations. Elles ont un rôle de moteur ou de frein. La vision fataliste du changement repose sur des discours tels que : "la pression de la concurrence internationale", "l’amélioration de la performance", "la nécessité de la compétitivité"... En revanche, le changement est rarement abordé par les organisations dans sa dimension volontariste.

Or, toute organisation souhaite être reconnue et aimée. Mais cette capacité dépend de l’interprétation effectuée par les acteurs. Le travail d’interprétation est soumis à de nombreux aléas. Il peut notamment produire un décalage entre ce qui est communiqué (volontairement et involontairement) par l’organisation et la réalité vécue par les acteurs. L’interprétation peut conduire à la crise qui trouve son origine dans les représentations individuelles et collectives des acteurs. La notion de représentation sociale peut donner un éclairage sur la façon dont les acteurs agissent collectivement. Comment cette notion peut-elle permettre d’appréhender l’organisation dans sa complexité, sa diversité et sa globalité ?

Enfin, la démocratie participative est à l’honneur tant à l’échelon local que national. Les lois accompagnant la décentralisation comme la loi sur la démocratie de proximité de 2002 et la révision constitutionnelle de 2003 donnent aux divers acteurs du système politique local des moyens pour renforcer la participation des citoyens. La participation à quoi ? Qu’est-ce que la démocratie participative ? Au plan national, les campagnes électorales présidentielle et législative posent une nouvelle fois la question du bien-fondé et par là de la définition de la démocratie participative et de la représentation comme à chaque élection sans doute mais avec de nouveaux outils interactifs dont l’Internet. Ces médias ne sont pas tous nouveaux d’un point de vue historique mais sont finalement depuis peu intégrés dans l’espace public. La nécessité, la légitimité et les limites de la représentation sont une nouvelle fois posées, compte tenu de l’avancée des techniques, dans le temps court d’une campagne et dans le temps long d’un mandat représentatif local ou national.

Les communications interrogeant, dans la problématique très large de la représentation des citoyens, la « démocratie participative » via les dispositifs techniques d’information et de communication (DISTIC) sont les bienvenues.

Sous la Direction de Franck Renucci et de Lucia Granget.

Propositions à envoyer par mail à serge.chaudy@univ-tln.fr

Novembre 2007 (date à confirmer, 9 ou 10 novembre 2007).

  • Appel à communication : 15 juin 2007
  • Date limite d’envoi des projets de contribution (500-1000 caractères, sous format isdm) : lundi 6 août 2007
  • Date de réponse définitive d’acceptation ou de refus des communications : lundi 20 août 2007
  • Date de remise du document définitif : lundi 1er octobre 2007 (entre 20 000 et 30000 caractères espaces compris, sous format isdm)
Posté le 25 juin 2007 par Michel Briand

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Nouveau commentaire
  • Juin 2007
    23:56

    Appel à communication : La représentation dans tous ses Etats

    par temps

    La communication d’aujourd’hui est différente de celle d’hier, et comme nous construisons notre raisonnement à l’aide des outils accessibles à notre perception, les recherches deviennent des e-recherches construites sur des bases de données jamais atteintes.
    En d’autres termes, suite à la naissance des blogs l’art d’apprendre à apprendre vient de se découvrir une nouvelle forme qui se nommera demain e-recherche. Ce n’est pas un monde qui meurt, c’est un monde qui nait.
    Cordialement

    Voir en ligne : HYPOTHESE MATHEMATIQUE