L’économie de l’immatériel pour revitaliser la croissance française

Dirigé par Maurice Lévy, le patron de Publicis, et Jean-Pierre Jouyet, chef du service de l’Inspection générale des finances, sur la base des travaux d’une commission rassemblant une vingtaine d’experts (parmi lesquels le président de la Fing, Philippe Lemoine), le rapport “L’économie de l’immatériel - La croissance de demain” (.pdf)
dresse le constat de l’évolution de l’économie de l’immatériel pour revitaliser la croissance française. Dès à présent, “l’écosystème de l’immatériel” (qui comprend aussi bien le e-commerce, que l’économie liée aux marques, à la recherche, aux brevets ou aux droits d’auteurs) pèserait environ 20 % de la valeur ajoutée produite en France et près de 15 % de l’emploi, soit autan ! t que l’industrie automobile souligne Le Figaro.

Reprise d’un article publié par Internet actu
Dans : Brèves , Enjeux, débats, prospective , Droits numériques , Economie et marchés - Par Hubert Guillaud le 6/12/2006

(magazine en ligne sous licence Creative Commons)

La Commission en charge du rapport appelle à “changer de réflexes”, “changer d’échelle” et “changer de modèle” pour mieux prendre en compte cette économie bien réelle, et formule 70 recommandations précises, afin de faire de la France “un leader de l’immatériel” : “Le premier ré ?exe dont nous devons nous défaire, c’est celui qui consiste à favoriser les situations acquises”, prévient le rapport, qui précise : ” Dans de nombreux domaines confrontés à un changement technologique, nous nous demandons comment protéger l’existant alors qu’il faudrait d’abord chercher à tirer au mieux parti du changement. En agissant de la sorte, nous freinons le développement de nouvelles activités et de nouveaux emplois. Les industries de la musique et des jeux en ligne sur Internet constituent deux exemples récents ! de ce type de réaction”, soulignent les auteurs du rapport cités par Guillaume Champeau de Ratiatum.

Les 70 recommandations formulées par le rapport tournent autour de trois axes : renforcement du capital humain (un “plan Marshall” pour l’enseignement supérieur, une nouvelle politique de soutien à la création via une fiscalité harmonisée avec les taux européens) ; développement accru des PME innovantes (financement de la protection des idées, partenariats public-privé dans la recherche, adoption d’un Small Business Act pour réserver aux PME une part de la commande publique) ; enfin, redéfinition totale du périmètre des actifs de l’État, invité à mieux valoriser ses marques culturelles, ses actifs incorporels, ou encore à reconsidérer l’ensemble des rentes et des droits qu’il attribue. Comme le souligne Libération, le rapport insiste notamment sur les mod ! alités de valorisation du patrimoine immatériel en proposant de créer une “agence des actifs immatériels” pour recenser et valoriser les marques et labels publics - et préconise d’ailleurs d’initier une réflexion sur l’inscription des marques au bilan des entreprises.

En attendant de voir ce que le ministère va garder des propositions faites, Thierry Breton a annoncé le lancement prochain d’un nouveau pôle de compétitivité dédié aux logiciels libres - dont Zdnet nous dévoile les dessous.

Voir aussi La Tribune, Les Echos…

Lien permanent et réaction en ligne

Posté le 10 décembre 2006

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Nouveau commentaire
  • Décembre 2006
    10:58

    Rapport Levy/Jouyet : un rapport qui entérine la dérive de l’Office

    par Michel Briand

    Le commentaire de l’April et de la FIII

    .. L’APRIL et la FFII France se
    réjouissent que ce rapport prône la non extension du champ du
    brevetable. Elles s’inquiètent cependant de la formulation utilisée par
    les auteurs pour exprimer ce refus et invitent le gouvernement français
    a être beaucoup plus clair que les auteurs du rapport. ..

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  • Décembre 2006
    10:51

    L’économie de l’immatériel pour revitaliser la croissance française

    par Michel Briand

    Un commentaire du rapport par Philippe Aigrain

    ... ce rapport a
    deux grands mérites : il reconnait l’intensité des transformations induites
    par la révolution informationnelle[1] et il reconnait que dans la société qui
    en résulte, la capitalisation d’actifs immatériels coexiste avec une culture
    de la gratuité productrice de biens communs comme les logiciels libres ou les
    créations partagées. Mais le rapport s’arrête devant un pas fondamental :
    accepter que la valeur ne s’arrête pas à l’économique, que les biens communs
    peuvent valoir par eux-mêmes et que l’usage massif et créatif d’internet en
    France est porteur de plus que la compétitivité d’entreprises
    traditionnelles

    Voir en ligne : Lire l’article