Les territoires de la mémoire : une initiative en Wallonie

Dans le cadre de la préparation des rencontres Ecrits Ecrans publics des23 et 24 mars 2007 sur Collectes de mémoires, multimédia et lien social, @-brest présente quelques initiatives dans les territoires francophones.

Ici Territoires de mémoires une initiative en Wallonie qui relie travail sur la mémoire et défense des valeurs de tolérance et de démocratie.

Un site signalé par Jean Pierre Pinet,

Extraits tirés du site territoires de la mémoire

Une initiative de travail sur la mémoire qui s’ancre dans la réalité d’aujourd’hui

Les élections législatives de 1991 ont créé une onde de choc parmi les démocrates belges : à l’occasion de ce "dimanche noir" de novembre, tout le monde découvrait que notre pays était, lui aussi, menacé par la montée en force de partis néo-fascistes. Jouant sur la peur de l’avenir et remettant en première ligne des arguments électoraux qu’on espérait ne plus jamais entendre, l’extrême droite a poussé les démocrates et citoyens à réagir.

De préférence d’une manière totalement opposée à celle de ces "nouvelles chemises brunes".

Depuis 1994, l’asbl "Les Territoires de la Mémoire, Centre d’Education à la Tolérance et à la Résistance", a fait le choix de la pédagogie et de la tolérance, afin de contrer les mensonges et la haine.

Pour ce faire, l’association met à disposition du public un ensemble d’outils d’éducation pour rappeler que des événements horribles ont eu lieu en Europe et qu’il convient de s’informer et d’analyser les faits afin de prévenir le retour de régimes racistes, dictatoriaux et sanguinaires.

La démarche des Territoires de la Mémoire se veut pédagogique et tournée vers l’avenir. En effet, notre objectif n’est pas d’être un musée, uniquement axé sur le passé. La connaissance de l’histoire et le développement de l’esprit critique sont deux éléments indissociables si l’on veut vraiment que notre société aille vers un modèle plus tolérant et humain.

Pour que l’on puisse vraiment dire : "Plus jamais ça".

Les Territoires de la Mémoire a pour buts :

Sensibiliser contre le racisme et la xénophobie :

A une époque où la dictature de « l’opinion » s’emploie à systématiquement relativiser la vérité, à disqualifier l’utilité de toute recherche dans ce domaine, il est nécessaire de rappeler comme le fit SARTRE à propos de l’antisémitisme, que le racisme n’est pas une opinion, mais un choix du monde et un choix de l’Homme, tels qu’on prétend les faire exister. Et qu’ils postulent en réalité, un choix de soi-même comme liberté intolérante et discriminatoire.

Eduquer à la Tolérance :

Notre monde sera interculturel. Ce n’est pas un choix, c’est un constat solidement ancré dans l’observation des phénomènes sociétaux actuels. Le métissage culturel sera pour les générations à venir une évidence et un fait. L’altérité érigée en choix pour l’Homme, être tous l’autre de l’autre demande une éducation à la tolérance : être ouvert aux autres, prendre conscience que différences rime souvent avec richesse sont deux attitudes positives qui ne sont malheureusement pas innées.

Lutter contre les fantasmes d’exclusion :

Faire prendre conscience que des excès ou dérives insupportables peuvent aboutir aux très nombreux fantasmes d’exclusion aujourd’hui trop répandus au sein de notre système socioculturel, familial et scolaire mais également à une échelle planétaire (relations Nord-Sud, disparités Est-Ouest).

Le parcours symbolique (exposition permanente) et les activités mises en œuvre par le Centre d’Education à la Tolérance et à la Résistance, doivent véhiculer un message très explicite ou sans ambiguïté, induire une volonté de faire échec à l’extrême droite et à toute forme de mouvement portant atteinte à la démocratie et aux libertés fondamentales et exprimer clairement le refus de toute poursuite et persécution pour délit de pensée, de culture, de race, de faciès,…

Permettre, grâce à une approche historique et sociologique, de comprendre comment, par quelles voies apparemment innocentes ou inconscientes de leurs véritables finalités, « on en est arrivé là ». S’engager dans ce cheminement intellectuel pour reconnaître les dangers d’aujourd’hui, à travers la similitude de certaines situations, la juxtaposition de certains fantasmes et préjugés.

Favoriser un consensus démocratique :

Faire comprendre aux enfants et aux jeunes que les enjeux politiques sont importants et les convaincre de s’investir dans la défense des valeurs qui protègent leurs libertés et celles des autres. La démocratie n’est pas qu’une somme de droits : elle implique aussi un certain nombre de devoirs, une solidarité sans faille.

Sensibiliser aux combats pour la liberté et à la persécution des idées qui s’est institutionnalisée dans notre état (sous une certaine forme) et dans d’autres états. Pour avoir pensé différemment et refusé l’ordre qui s’installait, les premières victimes du nazisme furent d’abord des opposants politiques. Comme ailleurs aujourd’hui, la liberté d’opinion fut immédiatement confisquée.

La chute des régimes totalitaires issus du communisme a trop tôt convaincu que la démocratie était en marche à l’échelle planétaire, alors que la même pièce se joue aujourd’hui encore en Afrique, en Amérique latine, en Asie et dans notre propre monde occidental.

Permettre aux plus âgés de retrouver la mémoire de la résistance au fascisme :

A travers des lieux de notre histoire devenus symboliques, des noms de combattants, des noms de déportés. Rappeler la nature de leur engagement, certes patriotique, mais aussi politique, parfois philosophique. C’est toute la résistance, dans ses grandes tendances et orientations, qui doit être présente pour que les enjeux de cette époque, et partant de la nôtre, soient clairs dans l’esprit de tous.

Revendiquer, grâce à ce travail sur la mémoire collective, le refus du mensonge et de l’oubli :

Non seulement pour perpétuer le souvenir des victimes de la barbarie, mais surtout, et de manière préventive, afin de mettre en garde contre toute tentative de banalisation du nazisme et de ses thèmes récurrents que le révisionnisme souhaite réhabiliter. La vérité historique a tous les droits et le révisionnisme n’est pas même une opinion...

Posté le 5 novembre 2006

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