Fondation de France

Appel à projets 2006-2007 "Favoriser l’expression des adolescentes des territoires ou quartiers sensibles"

date limite de dépôt 1er décembre 2006

Notre société voit se développer des formes de repli et d’intolérance diverses, mouvements renforcés par un contexte socio-économique particulièrement difficile et qui génère pour de nombreux jeunes des obstacles majeurs à leur insertion sociale, scolaire et professionnelle. Les filles en sont les premières victimes. Les revendications identitaires sont au cœur des conflits qui agitent les communes, quartiers ou territoires sensibles et, tandis que les garçons y suroccupent l’espace public et s’y sentent protégés par leur groupe, les filles, associées à la sphère domestique, rêvent de voyager, de quitter leur cité... sans pouvoir en partir le plus souvent. La place des femmes, dans ces quartiers, est un enjeu de poids.

Dans ce contexte, la pratique du sport peut être un moteur efficace d’intégration et d’émancipation des jeunes, en particulier des jeunes filles. Or, 20% des jeunes issus des milieux les plus défavorisés, et en majorité des filles, ne pratiquent plus de sport à l’adolescence. Ce décrochage, sensible à partir de 14ans,est renforcé lorsque l’entourage, explicitement ou non, désapprouve ou décourage toute forme d’expression « publique » des jeunes filles et leur interdit ainsi une socialisation équivalente à celle des jeunes hommes.

La Fondation de France relance un appel à projets initié en 2004-2005, pour continuer à soutenir des actions favorisant l’intégration des adolescentes issues de milieux défavorisés et leur expression dans l’espace public. Le bilan des initiatives soutenues en 2005 a montré que la participation des adolescents, et des adolescentes en particulier, à des activités hybrides, à la croisée de pratiques sportives et non sportives, pouvait générer un réel apprentissage de la vie en commun, un travail bénéfique sur l’image et l’expression de soi, des effets indé- niables de valorisation et remobilisation personnelle, l’adhésion à de nouvelles formes d’expression.

Initiatives concernées

« Donner aux filles la possibilité de s’exprimer et de se faire entendre leur a donné
un aplomb supplémentaire car leur parole et leur demande ont pris un sens »
Maison des jeunes et de la culture d’Outarvil

La Fondation de France souhaite
soutenir des projets innovants voire
audacieux, qui associent, sur la durée,
activités sportives et non sportives
(culturelles, sociales…), destinées
prioritairement à des adolescentes, de
quartiers urbains sensibles ou de territoires
ruraux, mais dans un souci
affirmé de mixité sociale et culturelle.

Ces projets auront notamment pour
objectif l’apaisement du climat social, la
remobilisation scolaire et/ou professionnelle
des jeunes, mais aussi l’apaisement
des relations entre filles et garçons.
Ils pourront être portés par des acteurs
associatifs ou institutionnels, et devront
obligatoirement faire collaborer des
professionnels des diverses disciplines
concernées. Le bilan des actions précédemment
soutenues par la Fondation
de France, dans le cadre de cet appel à
projets, conduit par ailleurs à considérer
que la présence de femmes dans l’encadrement
favorise la communication
avec les adolescentes et avec leur famille.

Les projets devront en outre être conçus
et construits en étroite collaboration
avec les futurs jeunes bénéficiaires et
s’appuyer sur un diagnostic précis du
contexte local, de la situation des jeunes
et de leurs difficultés, des ressources
mobilisables.

Critères de sélection

La Fondation de France examinera les
projets en tenant compte des critères
suivants :

  • l’opportunité du projet au regard du
    contexte local et la réalité de son
    ancrage territorial,
  • la clarté des motivations et objectifs
    des porteurs du projet,
  • la réalité des échanges entre les
    professionnels impliqués dans le projet
    et les jeunes directement concernés,
  • la qualité des collaborations entre
    professionnels sportifs et spécialistes
    des autres disciplines engagées
  • la garantie quant à la durée de
    l’action proposée et à l’exigence de
    participation demandée aux jeunes,
  • le degré d’implication des familles
    et autres interlocuteurs de proximité,
  • la consistance du partenariat, technique
    comme financier,
  • la prise en compte du souci d’évaluation
    de l’impact de l’action.
Posté le 31 octobre 2006

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