Les DRM au coeur du débat dela "Ddavsi" semblent de moins en moins une réponse

un article repris du blog de Julien Breitfeld

DADVSI continue de faire gloser . Pourtant, les DRM au coeur du débat, semblent de moins en moins une réponse au "piratage" que l’ambition pour une poignée de firmes de verrouiller leurs positions face à la concurrence, comme en témoigne la récente affaire Madonna, ayant opposé Virginmega à Orange.

En effet, dans un monde numérique où la rareté n’existe plus, l’exclusivité a l’avantage de recréer cette rareté, en créant un marché captif pour l’exploitation d’une oeuvre, pendant une période donnée. Ce principe est bien connu du cinema, avec ce que l’on appelle la chronologie des media (ou windowing), ou les circuits de distribution propre.

Certains acteurs français, et non des moindres, sont en train d’effectuer, sinon leur coming out sur la licence globale, du moins exprimer leur scepticisme sur les DRM. Après les doutes
du président de l’UPFI, Stéphane Bourdoiseau, sur la capacité d’endiguer le "piratage", voici le PDG de Naïve, qui prônait le 16 septembre dernier, la licence globale pour une cohérence de l’offre. Et Pascal Rogard, le président de la SACD, de fustiger les savants fous de Bruxelles convertis au tout DRM, après s’être largement prononcé contre les licences légales, ou globales (merci à Benjamin pour la news).

Il est vrai que l’arrivée en France de eMusic, qui revendique 13% du marché en ligne de musique aux Etats-Unis, sans DRM, est l’exemple parfait de la confiance que peuvent avoir les artistes dans leur public (avec un catalogue ne comprenant aucun artiste des 4 majors).

Mais il est vrai aussi que le jeu du chat est fatigant. La criminalisation du transfert a basculé les usages sur la diffusion (cf. le succès de radioblogclub) et les grands groupes media, qui maitrisent l’entièreté de la chaine de valeur (production, édition), effraient passablement les indépendants. Surtout lorsque les logiques de rapprochement industriel passent par la maitrise de la distribution "end user", via le web.

Posté le 20 septembre 2006

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