Un communiqué de la Spedidam : Universal pastiche la licence globale avec cynisme

en réponse au projet d’Universal Music de diffuser gratuitement de la musique sur internet financé par la publicité

Universal Music a annoncé la diffusion gratuite sur Internet, prévue pour
décembre 2006 au Canada et aux Etats-Unis, d’au moins 50 % de son catalogue.
La major s’est associée avec la société SpiralFrog qui lui assurera une
rémunération par la diffusion de 90 secondes de publicité avant chaque
téléchargement.

Cette solution est supposée porter concurrence à Itunes, qui couvre 80% des
parts de marché, ainsi qu’au partage gratuit des oeuvres pratiqué
spontanément par les internautes sur les réseaux peer-to-peer.

La SPEDIDAM s’étonne que l’un des principaux détracteurs de la licence
globale - laquelle propose d’autoriser le partage d’oeuvres entre
internautes contre le paiement forfaitaire de 6,5 ? par mois pour rémunérer
chacun des ayants droit - se soit résigné à diffuser gratuitement les
oeuvres des artistes qu’il produit.

L’une des critiques formulées à l’encontre de la licence globale portait sur
le principe d’un paiement forfaitaire. Sous l’influence des majors, d’aucuns
l’avaient dénigrée en lui reprochant de remettre en cause la propriété
intellectuelle et en la comparant avec ce que serait un abonnement de
quelques euros par mois chez le boulanger permettant de se servir
abondamment en baguettes et croissants. Que penser de la licence Universal
qui revient à offrir gratuitement sa réserve de baguettes et de croissants
dès lors que seront avalées quelques couleuvres publicitaires ? Entre une
publicité pour un soda et une autre pour des couches culottes, la musique
sera-t-elle valorisée ?

En outre, cette solution est particulièrement préoccupante au regard de la
rémunération des artistes. La question du partage des revenus issus des
publicités reste entière. Les artistes - tous les artistes et non pas
seulement quelques vedettes - seront-ils justement rétribués pour cette mise
à disposition ?

Enfin, quel sort la major et sa régie publicitaire réservent-elles aux
données personnelles des internautes ? L’inquiétude est légitime dès lors
que les fichiers proposés en libre téléchargement seront accompagnés de
mesures techniques (DRM) pouvant potentiellement espionner les internautes,
comme le Rootkit de Sony ?

Ainsi, la gratuité proposée par la licence Universal apparaît n’être, en
fait, qu’un leurre destiné à garder le contrôle sur la rémunération des
artistes et à conquérir des parts de marché. Elle n’apporte aucune solution
viable au partage gratuit des oeuvres sur internet et risque même de l’empirer
en montrant le mauvais exemple et en entretenant la confusion du public sur
les conditions d’accès aux oeuvres.

Contact : Lionel Thoumyre Lionel.thoumyre@spedidam.fr

Posté le 4 septembre 2006

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