La mémoire, levier du développement local ? » les 15, 16 et 17 novembre 2006 Montbéliard

Extrait d’un article publié par les Cahiers pédagogiques

Les rencontres qui se préparent pour novembre 2006 permettront de croiser les expériences conduites dans plusieurs territoires pour dégager des pistes d’identité du territoire urbain. En ce sens, les éclairages scientifiques seront déterminants au moment où chacun s’interroge sur le sens et l’avenir de la ville. La mémoire, levier du développement local ?

Le débat qui s’engagera à l’occasion de ces rencontres apportera également un nouvel élan au programme mémoriel « Terrains Cultivés », engagé fin 2003 à l’échelle de l’agglomération du Pays de Montbéliard. Ce programme arrivera à son terme, dans sa forme de « chantier-laboratoire », à la fin de l’année 2006. Le postulat initial de ce programme demeure : « l’action mémorielle est plus un processus au service d’autres politiques d’action qu’une fin en soi ». C’est l’une des raisons qui ont présidé à sa construction dans le cadre du volet culturel de la Politique de la Ville du Pays de Montbéliard. Après trois années consacrées aux indispensables étapes de diagnostic, de formulation du projet, de mobilisation et de qualification des acteurs et de réalisations diverses, l’heure est à la conceptualisation et aux prolongements à imaginer, notamment dans le champ du développement local. Un projet mémoriel peut-il être un levier fort de développement local applicable au champ social, économique, touristique, culturel, intergénérationnel et interculturel ?

Le Programme intercommunal de valorisation des mémoires vivantes du Pays de Montbéliard

Extrait du site Terrains Cultivés

La ville contemporaine et ses quartiers interrogent ou inquiètent. Les politiques publiques de la ville se sont engouffrées dans cet espace pluriel et hétérogène avec la mémoire comme objet au service d’une possible (re)-construction, (re)-composition,(re)-fondation des liens sociaux.

Le programme mémoriel Terrains cultivés initié en 2003 dans le cadre du volet culturel du contrat de ville de la Communauté d’agglomération du Pays de Montbéliard, tente lui-aussi, à sa manière, d’apporter non pas des réponses réparatrices ou opportunistes, mais les éléments d’une démarche : celle qui questionnerait notre capacité réelle à vivre ensemble.

Imaginé à l’échelle d’une intercommunalité, sans thème dominant, avec la volonté affirmée de construire au sein d’un « laboratoire-chantier » non-institué, « Terrains cultivés » pose le postulat que les chemins de la mémoire, des mémoires vivantes, peuvent nous guider vers la ville en devenir.

Ce programme mêle des acteurs d’horizons divers, engagés de manière volontariste, dans un contrat tacite, ce qui nous laisse penser que la mémoire a des vertus mobilisatrices lorsqu’on aborde des champs comme l’altérité, le développement d’un territoire ou l’identité. La méthode, quelquefois empirique, est désormais éprouvée. Elle a généré des résultats étonnants, étranges, parfois inattendus.

Il n’est pas question de souhaiter passer à des modes reproductibles après cette phase d’expérimentation conduite dans le réel, mais bien de partager à la lumière des autres territoires, de leurs actions, de celle des chercheurs, des élus, des habitants experts. La réflexivité de chacun participe de la co-construction d’un espace public commun : celui qui pourrait permettre de faire société.

Le projet

Mémoires, identités et territoire

Extrait du site Terrains Cultivés

Le programme "Terrains Cultivés" initié en 2003 dans le cadre du volet culturel intercommunal du contrat de ville du Pays de Montbéliard se propose de travailler sur l’émergence d’un "patrimoine symbolique commun" à travers la collecte, la valorisation et la transmission des mémoires vivantes des habitants de l’agglomération du pays de Montbéliard.

Cette stratégie mémorielle à long terme s’est bâtie avec de nombreux acteurs issus de différentes familles, en référence aux objectifs du ministère de la culture « promouvoir des projets mémoriels, interculturels et intergénérationnels dans les domaines de l’habitat, de la mixité, de la gestion de proximité et de l’intégration... pour favoriser la réappropriation par les habitants de leur cadre de vie ».

La participation, l’information et la communication auprès des habitants et des différents acteurs engagés dans l’opération, sont des actes essentiels pour la réussite entre autres, du Programme de rénovation urbaine. Les actions engagées permettent d’accompagner le processus de transformation des quartiers et de favoriser leur réappropriation par les habitants.

Enfin, nous posons le postulat qu’un projet mémoriel peut être un levier fort de développement local applicable au champ social, économique, touristique, culturel, intergénérationnel et interculturel.
Du patrimoine vivant à la mutation des territoires

Ce projet entre dans sa dernière phase (dans sa forme actuelle). Il concerne l’ensemble des communautés culturelles et propose à travers le recueil et la valorisation de la mémoire vivante de mettre en lumière les identités et les parcours communs d’hommes et de femmes qui habitent l’agglomération.

Créateur de lien social, favorisant la réappropriation du territoire et son développement, la collecte de la mémoire s’organise dans plusieurs villes et donne lieu à des formations d’agents collecteurs issus de plusieurs structures (25) ou habitants. La valorisation et la transmission de ces mémoires est conduite par les acteurs du champ artistique (littérature, arts plastiques, spectacle vivant, audiovisuel) social et éducatif. Un projet d’envergure est engagé avec les Foyers AMAT du pays de Montbéliard avec notamment l’intervention d’un écrivain en résidence sur le recueil de la mémoire des résidents (d’octobre 2005 à décembre 2006) et la volonté de faire reconnaître ces structures souvent mal intégrées dans l’espace urbain.

2006, année de conclusion (et de consolidation pour une structuration nouvelle à définir pour les années suivantes) sera également celle d’une valorisation nationale (Rencontres nationales « lEnjeux de mémoire et construction des territoires de demain »), avec la mise en œuvre d’un carrefour des actions conduites dans d’autres territoires français et la présentation des différentes actions conduites au plan local. Ce projet est inscrit dans les actions retenues par la Cité nationale pour l’histoire de l’immigration.

Posté le 27 août 2006

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